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FB/ Les retrouvailles sont des phénomènes si complexes.

Sujet: Re: FB/ Les retrouvailles sont des phénomènes si complexes.   Mer 10 Juil - 18:25
Frank Turner
Londres
Frank Turner
Messages : 129 Localisation : Hammersmith, une ancienne caserne de pompier Statut : Père d'un petit garçon de 9 ans. En couple avec Rachel Parker
Métier : Flic, à la tête de l'USM (Unité Spéciale des Mineurs)une unité de la police œuvrant pour la protection des mineurs
Les retrouvailles sont des phénomènes si complexes ...Rachel Parker-Davis & Frank Turner2 juin 2018 -

Le gros dur, le bad boy, le rustre, l'associable s'était, ce soir, défait de son armure et de toutes les rancœurs qui l'alourdissaient depuis des années. Face à Rachel, il n'était rien de plus que Frank, ce garçon noyé dans la foule et totalement acquis à la cause de la jeune fille populaire avant que cette dernière ne le laisse se noyer définitivement. La métaphore continuait à se filer autour de la noyade, néanmoins Frank était passé au-dessus et pouvait offrir un bras d'honneur libérateur au passé. « - Personne n'aime parler de lui-même tu sais, sauf bien sûr si l'ego le permet. De ce côté-là, je crois que nous sommes pénards toi et moi. » Il consentit ensuite à se dévoiler en sortant son portable pour faire découvrir à la jeune femme quelques photos de son fils. Et il est vrai qu'à l'évocation de ce dernier, le chien enragé devenait bien plus docile. Un miracle auquel peu de personnes pouvaient prétendre avoir assisté depuis l'arrivée de Frank des années auparavant. Rachel, du bout du doigt, faisait glisser via l'écran tactile, les quelques clichés de Bowie et le sourire qu'elle laissa paraître sur son visage ramena Frank à une époque où la vie avait encore cette senteur sucrée inhérente à l'insouciance.

« Ne pleure pas, il ne faut pas. Moi, je préfère te voir sourire, c'est tellement mieux. C'est presque comme si tout le brouhaha cessait, comme si l'agitation n'avait plus lieu d'être. Tu ralentis le temps quand tu souris. » Le jeune adolescent, fin adorateur de poésie redoublait d'efforts lorsqu'il était question de chasser la tristesse de ce regard chocolaté par le biais duquel il se perdait dans un flot de gourmandise non modérée. Le Frank du présent, le sourire aux lèvres, posa un regard plein de douceur sur elle et ne put s'empêcher de lui demander avec une innocence enfantine. « -Tu te souviens de ce que je te disais lorsque tu allais mal et que tu cessais de sourire ? Moi, je m'en souviens encore, « tu ralentis le temps quand tu souris. » J'étais poète et profond, ado, hein ? Mais je suis quand même content de voir que lorsque tu souris, tu détraques un peu le temps ! » Il tendit la main, ses doigts frôlèrent les siens lorsqu'il récupéra son portable. Un contact qu'il s'empressa de faire taire pour ne pas rendre la situation gênante. Après tout, elle n'était plus cette adolescente pour laquelle son cœur battait trop vite. Elle n'en demeurait pas moins toujours aussi belle et outrageusement désirable, mais le petit anneau doré qu'elle portait à l'annulaire gauche ramena Frank à la réalité.

L'un et l'autre se livrèrent ensuite sur leur vie commune, sur ce qu'ils avaient accompli et ce qu'ils continuaient à accomplir au jour le jour. « -Tes parents doivent être fiers de toi ! Et je suis sérieux. Mais de toi à moi, je ne t'aurais jamais imaginé avec un bistouri entre les mains. Tu peinais déjà à disséquer une grenouille lors des cours de biologie. Tu te souviens, quand tu voulais, au début de l'année, libérer toutes les grenouilles du labo ? Tout le monde voulait y participer et finalement personne n'a eu le cran de le faire, sauf toi bien-sûr. Et ça n'a pas l'air d'avoir changé de toute évidence. Du coup, ça m'amène à me poser une question. À l'occasion, libères-tu encore des grenouilles ? » Silence, puis il éclata de rire devant l'expression que lui offrait Rachel. C'était comme si l'espace d'un instant, les deux adolescents se faisaient face à nouveau. Et alors que la légèreté s'instaurait et que la complicité refaisait surface, le flic profita de l'instant pour faire ce qu'il aurait dû faire après avoir chargé la belle brune sans même lui octroyer le bénéfice du doute. Il s'excusa et prononça ces quelques mots qu'il n'avait, de toute évidence pas l'habitude de faire entendre. « - J'ai tendance à partir au quart de tour parfois. En tout cas, c'est chouette si on repart sur de bonnes bases, car nul doute que l'on sera amené à se recroiser professionnellement, mais en dehors aussi, je l'espère. On a du temps à rattraper « Queen of the night ». Les lambda ne pouvaient bien sûr par saisir la référence, sauf ces deux-là. Et pour cause, « Queen of the night » était l'un des surnoms dont Frank avait affublé Rachel lorsqu'ils étaient encore inséparables. Un surnom qui faisait directement référence à un autre film mythique des années 90 cette fois, le non moins célèbre "The Bodyguard" qui avait la particularité d'avoir en guise de personnages principaux une Rachel et un Frank.

Le repas bien entamé, Frank qui pouvait se targuer de bien connaître Londres, décida de se proposer comme guide histoire de prouver que Londres, malgré le climat austère ne craignait pas tant que ça. « -Ouais tu as bien entendu, je me porte volontaire pour jouer les guides, rien que pour toi et bénévolement en plus ! Si ça c'est pas de la chance ! Pour ce qui est du temps, je suis sûr qu'on en trouvera. Alors partante ? » L'hésitation fut courte et le sourire de Rachel en disait long sur sa motivation et balayait de ce fait toutes les zones obscures auxquelles elle ne voulait pas confronter Frank. « - Super, on fait ça alors ! Je serai ton guide ! » Puis sur sa lancée de gentillesse et parce qu'il aimait la voir sourire, il la couvrit de quelques compliments qu'il aurait préféré, après coup, ne pas faire entendre. « -Ouais vraiment tu es toujours aussi belle, mais je crois que ce n'est pas le genre de compliment que l'on fait à une femme mariée. Je me permettrai d'ajouter, juste en plus, que nous sommes comme le vin, j'ose espérer que nous nous bonifions avec le temps. Quant à moi, j'ai passé mon temps à courir, à faire de la fonte, à courir encore. Être une crevette quand on veut devenir flic, ce n'est pas pratique. Je ne me suis pas épargné, mais j'avais aussi besoin de ça pour tourner la page. Quant aux nanas, quelques têtes ont tourné, mais pas assez pour être un Don Juan. C'était l'armée et l'école de police en priorité. »


Il retapa dans son assiette et acheva très rapidement son contenu pour enfin se délecter pleinement de sa bière. La serveuse perchée sur ses rollers revint à leur table et l'air désolé, elle fit savoir à Frank qu'il n'y avait plus de gâteau. « -Ah merde ! C'est pas grave, ne t'en fais pas. Ça sera pour une prochaine fois alors. » Il sortit de la poche de sa veste, son portefeuille et déposa quelques billets chiffonnés sur la table. « -Garde la monnaie comme d'hab ! » La serveuse tout sourire s'éloigna ensuite tandis que Frank posait son regard sur Rachel qui terminait son assiette. « - Je te ramène après ? »


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Sujet: Re: FB/ Les retrouvailles sont des phénomènes si complexes.   Mer 10 Juil - 18:42
Rachel Parker
Londres
Rachel Parker
Messages : 133 Localisation : Londres Statut : enfin divorcée, et enfin officiellement en couple avec l'amour de ma vie
Date de naissance : 05/10/1982 Métier : chirurgien pédiatrique et chef de service
Age : 41
Les retrouvailles sont des phénomènes si complexes qu'on ne devrait effectuer qu'après un long apprentissage ou bien simplement les interdireRachel Parker-Davis & Frank Turner2 juin 2018 - Dinner américain

Les tensions inhérentes aux retrouvailles avaient désormais totalement disparu, et si Rachel avait pensé ce prodige impossible de prime abord, elle était désormais bien contente de s’être trompée. Elle retrouvait peu à peu cet ami précieux de son adolescence qu’elle réalisait avoir perdu par son unique faut. Tout aurait pu être différent si elle avait ouvert les yeux un peu plus tôt. Mais le passé appartenait au passé, on ne pouvait rien y changer, mais elle se promit de ne plus jamais se montrer aussi égoïste envers Frank, si d’aventure ils pouvaient redevenir amis. Avoir un ami à nouveau, quelqu’un à qui parler, voilà bien une chose qui lui manquait et qui lui faisait parfois regretter d’avoir dû devenir aussi distante avec le reste des êtres humains qui croisaient sa route. Mais avait-elle le choix ?

-Oh, moi je connais bien quelques personnes dont l’égo saurait souffrir un petit « racontage de life » en bonne et due forme, commenta-t-elle avec ironie.

Voir les photos du fils de Frank lui avait redonné le sourire, ce petit garçon était tout simplement à croquer, et nul doute que Turner devait le chouchouter au possible lorsqu’il l’avait avec lui. L’inspecteur alors lui demanda si elle se souvenait de la phrase si poétique qu’il avait inventée pour elle, pour lui redonner le sourire lorsqu’elle était en proie à la mélancolie. Et alors qu’il prononçait les premiers mots, le reste de la phrase lui revint et elle la prononça avec lui.

-Tu as toujours été un fin poète, j’admirais beaucoup ça chez toi. Tu savais manier les mots comme personne.


Elle ne put évidemment s’empêcher de sourire, Frank avait toujours eu ce don sur elle. Elle lui rendit son téléphone, sentant ses doigts effleurer les siens. C’était peut-être le premier contact physique qu’ils avaient depuis leurs retrouvailles, et le regard de la chirurgienne se planta machinalement dans celui du bel homme qui lui faisait face.

-Oh, oui ils sont fiers, même si mon père aurait bien aimé que je travaille avec lui. Mais ça ne m’a jamais intéressée, et ma mère s’est bien vite empressée de lui dire de me lâcher les baskets avec ça. Tu sais comment elle est, ajouta-t-elle avec un petit sourire.

Rachel avait toujours admiré la relation de ses parents. Ils s’aimaient si fort, cela se voyait comme le nez au milieu du visage, et leur histoire ressemblait un peu à un conte de fées. La jolie brune avait tant espéré vivre la même chose, et elle pensait avoir trouvé son prince charmant en la personne de Maxwell Davis, qui l’avait séduite en se montrant si généreux à l’égard des enfants malades du tiers-monde. Seulement ce conte de fée-là n’avait pas eu la fin heureuse escomptée.

-Bien sûr que je m’en rappelle, et je milite activement pour faire cesser les dissections d’animaux dans les lycées. D’ailleurs j’ai réussi dans plusieurs villes. A la place, ils diffusent des vidéos d’intervention chirurgicales correspondant à ce que les élèves doivent étudier. Mon problème, ce n’était pas tant de manier une lame, c’était plutôt de participer à la mort d’un petit animal innocent. Je crois que j’aurais préféré disséquer le prof à l’époque.

Puis, la question de Frank, posée avec le plus grand sérieux, la fit le regarder avec des yeux ronds avant d’éclater de rire avec lui. Comme les deux adolescents qu’ils furent vingt ans auparavant. Rien n’avait changé en cet instant, ils étaient de nouveau la Rachel et Frank de respectivement quinze et dix-sept ans.

-EH bien, oui, on peut dire ça. C’est mignon une grenouille, tu trouves pas ?

Rachel continua à grignoter le contenu de son assiette tandis que Frank lui proposait si gentiment de la guider dans Londres pour lui rendre la capitale plus agréable et intéressante. La chirurgienne hésita quelques secondes, c’était dangereux pour elle, mais d’un autre côté, elle commençait sérieusement à étouffer, il fallait faire quelque chose avant de finir sous anti-dépresseurs, alors, sans réfléchir davantage, elle accepta, ce qui sembla faire plaisir à Frank autant qu’à elle.

-Et bénévole en plus ? Waow, je n’en reviens pas, en effet, c’est une sacrée chance ! J’espère que tu me laisseras t’offrir un verre ou un déjeuner pour te remercier.

Elle ne put retenir un nouveau rire face à cette fausse timidité lui faisant dire qu’on n’offrait pas de compliments de ce genre à une femme mariée.

-Tu sais, je crois que mariées ou non, toutes les femmes apprécient de se faire complimenter. Ça me semble être une vérité universelle. Quant à toi, eh bien nul doute que bien des regards doivent se poser sur toi. Par exemple la serveuse, je suis sure qu’elle en pince pour toi. Et tu sais les Dom Juan, c’est démodé. Inutile d’avoir un tableau de chasse immense pour plaire.

Ils continuèrent de manger, mais contrairement à Frank, Rachel fut incapable de terminer son assiette, bien trop garnie pour elle. Elle s’avoua vaincue, reconnaissant malgré tout que si elle ne se savait pas à Londres, elle aurait pu se croire dans un vrai Diner américain. La serveuse vint annoncer une triste nouvelle pour le gourmand qui faisait face à Rachel. Plus de gâteau. Le flic ne s’en offusqua pas et régla la commande.

-Merci Frank, déclara-t-elle avant de terminer son verre.

De toute façon, elle n’avait rien sur elle, toutes ses affaires étaient restées dans son casier à l’hôpital. Il proposa alors de la ramener.

-C’est gentil comme tout. J’habite à Kensington, mais si ça te fait un détour, je peux toujours appeler pour qu’on vienne me chercher, tu as déjà été très gentil.

Machinalement, elle reprit son téléphone dans sa poche qu’elle ralluma, au cas où il faudrait appeler le chauffeur de Max. Elle s’en voudrait de faire faire des détours à Frank qui avait déjà eu la gentillesse de l’emmener dîner.
©️ 2981 12289 0
Sujet: Re: FB/ Les retrouvailles sont des phénomènes si complexes.   Jeu 11 Juil - 1:00
Frank Turner
Londres
Frank Turner
Messages : 129 Localisation : Hammersmith, une ancienne caserne de pompier Statut : Père d'un petit garçon de 9 ans. En couple avec Rachel Parker
Métier : Flic, à la tête de l'USM (Unité Spéciale des Mineurs)une unité de la police œuvrant pour la protection des mineurs
Les retrouvailles sont des phénomènes si complexes ...Rachel Parker-Davis & Frank Turner2 juin 2018 -

Les vieux souvenirs, les bons comme les mauvais moments, tout refaisait surface sans que ni l'un et ni l'autre n'ait le moindre contrôle sur la situation. Mais dans le fond, en avaient-ils envie ? Frank que la rancune et les non-dits avaient rendu amer, se sentait à présent plus léger. Et l'on peut dire que ça lui faisait un bien fou de ne pas jouer les connards pour une fois. Mais cette douce parenthèse prendrait fin, c'était imparable, une fois le repas improvisé terminé, chacun retrouverait sa vie avec les bons et les mauvais à côté. Alors savourons le moment présent, tant qu'on le peut encore…

Frank, qui venait de tendre son portable à Rachel afin de lui montrer les photos de son fils, récupéra l'appareil après visualisation. Sans préméditation, les doigts des deux anciens amis se frôlèrent, un contact on ne peut plus anodin pour le commun des mortels, mais qui raviva pour Frank de vieilles sensations qu'il aurait préféré ignorer, cela aurait certainement rendu les choses plus simples et pour l'un et pour l'autre. Le flic, coutumier de l'impassibilité, se reprit histoire de ne pas se laisser piéger par le passé et les sentiments qu'il avait pu ressentir pour Rachel. « Elle est mariée, mets-toi ça dans la tête. M.A.R.I.E.E » n'avait-il de cesse de répéter comme pour mieux s'en convaincre. Il rangea aussitôt son mobile dans la poche de sa veste. Mais c'était plus fort que lui, avec Rachel l'impassibilité ne fonctionnait pas. Avait-elle fonctionné un jour ? L'adolescent qu'il était encore à l'époque, ne pouvait réprimer un léger sourire en la voyant chaque jour près des casiers. Il ne pouvait s'empêcher de tenter une approche pour saluer quand il la croisait dans les couloirs avec sa cour… Et ce même avec l'éloignement engendré par le changement de statut dû à sa popularité. Bien sûr tout changea du tout au tout lorsque Jason devint le petit ami de Rachel.

Le poète qu'il n'était plus ressuscita bien mystérieusement. Aidé par la nostalgie et l'évocation de quelques « bons » souvenirs, il répéta la phrase qu'il se plaisait à dédier à la jeune Rachel lorsque la tristesse se lisait dans son regard et que son sourire s'estompait. « -Et bien le fin poète a mis les voiles depuis » dit-il en attrapant sa bière pour étancher sa soif. « -Et à défaut de manier les mots, je manie le crochet avec virtuosité. En fait, j'adorais lire, surtout la poésie et les trucs d'intello coincé. Quand j'y pense, je me dis qu'il est bien loin cet adolescent enfermé dans ses bouquins poussiéreux. Les trucs d'intello, ce n'est plus pour moi, ça c'est sûr. » Et il semblait même plutôt fier d'être passé à autre chose. « -Je n'en demeure pas moins toujours fan de poésie surtout celle de David Bowie. » Ah ça oui, il l'aimait son David Bowie, un amour qui perdurait encore malgré la récente disparition du chanteur. « -D'ailleurs je vais finir par croire que je suis maudit. Pour preuve, tous les artistes que j'ai aimés ont trépassé. Je peux te citer Freddie Mercury, Kurt Cobain et même la petite Amy Winehouse. Je préfère rester modéré maintenant. Manque de bol pour moi, Bowie est parti sur la même lancée. Il a un IPod, tu verrais sa playlist. Sa mère m'accuse de lui imposer mes goûts musicaux alors que non. Il adore Fleetwood Mac, Bowie évidemment, U2, Queen cela va de soit et j'en passe et des meilleurs… Musicalement parlant, il est très mature pour son âge. »

En parlant de fierté, Rachel évoqua celle de ses parents. Du moins celle plus appuyée de sa mère qui contrairement à son père, se fichait de la voie prise par son unique fille, seul son épanouissement comptait. « -Ah je me souviens effectivement. Un fort caractère, ta mère, mais toujours bienveillante, toujours prête à t'encourager. Ton père aussi avait son petit caractère, mais c'était un type bien malgré son boulot. Lui a su conserver son humanité et sa bienveillance à l'égard des autres. Lui a su préserver sa famille… » Le silence qui suivit cette réplique en disait long malgré l'absence de mots, et même sans le nommer, Victor Turner hantait plus que jamais la conversation. Par chance, l'évocation des grenouilles et des dissections permit à Frank de se défaire de ce fantôme et des maux dont il était à l'origine. « -Je n'y crois pas ! Tu l'as vraiment fait ? Tu te fais le porte-paroles des grenouilles alors ?! » Il éclata de rire « -Je t'imagines bien avec un pupitre à faire de longs discours. » Puis après avoir avalé une gorgée de bière, il reprit un peu plus de sérieux, le sourire en coin. « -Je rigole, mais je suis quand même super impressionné. Et puis dans le fond, ce n'est peut-être pas plus mal que les gamins se contentent de regarder des vidéos. Notre monde est suffisamment violent, inutile d'en rajouter en confrontant nos enfants à la mort, aussi insignifiant soit l'animal à disséquer. »

La suite de ce repas improvisé n'en fut que plus douce encore. Frank savourait chaque instant, comme si cela pouvait suffire à rattraper le temps perdu. La rancœur n'avait plus lieu d'être puisque tout était limpide… enfin presque tout. Il est parfois préférable de taire certaines choses pour qu'elles restent abstraites. À coup de bonnes vannes et de quelques sourires, Frank garda la tête froide, il proposa même à Rachel de jouer les bénévoles espérant ainsi lui faire changer d'avis sur Londres. « - Des guides bénévoles comme moi, tu n'en trouveras que trop peu, je puis te l'assurer. Et puis l'avantage d'être flic, c'est que tu as accès à des endroits interdits au commun des mortels. Mais chut, les murs ont des oreilles. L'on pourrait nous entendre ! » dit-il faussement sérieux. « -De ce fait, j'accepte le verre en guise de remerciement, mais je choisis le bar. Logique ! Sauf si tu as eu l'occasion de faire des repérages au préalable. » Les minutes s'écoulèrent à nouveau, sans que ni l'un, ni l'autre ne s'offusque du temps qui passe. Cependant, puisque les assiettes étaient presque terminées et que le dessert venait à manquer, il fallait dès lors penser à régler la note et mettre un terme à cette douce parenthèse après une journée bien pourrie. Frank s'acquitta donc de l'addition et proposa à Rachel de la ramener jusqu'à chez elle.

« -Ne me remercie pas c'est normal. Kensington ? Ça rigole pas dis donc ! Tu vis dans les beaux quartiers de Londres. Je suis à Hammersmith, c'est à une quinzaine de minutes, ça ne me fera pas un si grand détour. » Ils quittèrent donc le dinner pour rejoindre la voiture de Frank stationnée devant. Le chauffeur, pour éviter les longs silences trop pesants, alluma la radio et prit la route, direction Kensington. « -J'ai acheté une vieille caserne de pompier avec Dylan. Ça doit bien faire six moins que j'ai commencé les travaux. J'ai donné priorité à la chambre de Bowie et pour le reste, c'est à peu près habitable. Par chance, les rares amis que j'ai ici viennent me filer un coup de main de temps en temps. Et je ne sais pas pourquoi je te dis ça. Je n'invite jamais personne là-bas de toute façon et puis Hammersmith par rapport à chez toi, ça craint un peu. Mais c'est toujours mieux que rien hein ?! » Les minutes s'écoulèrent et enfin le véhicule s'engouffra dans la banlieue "chicos" de Kensington. Frank suivit les consignes de Rachel et se gara à quelques pâtés de maisons de chez elle. « - Voilà ! Nous y sommes. J'espère que ce repas américain aura atténué ton désamour de Londres. » Il déverrouilla les portières pour la laisser sortir puis… « -Rachel attends ! » Il fouilla la poche de sa veste, sortit une carte et la lui tendit. « -Il y a mon numéro de portable à l'arrière. Ça sera plus facile pour communiquer. Rentre bien ! » Il lui sourit une dernière fois, la regarda s'éloigner le cœur un peu lourd. Mais pouvait-il en être autrement ? Chacun devait ainsi reprendre le cours de sa vie. Il reprit son volant en main et quitta le quartier, certain toutefois qu'il la recroiserait un jour sans tarder…


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Sujet: Re: FB/ Les retrouvailles sont des phénomènes si complexes.   
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