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Sujet: FB/A night in hell - part 1 [ft Frank] Ven 28 Juin - 0:50
Rachel Parker
Londres
Messages : 133 Localisation : Londres Statut : enfin divorcée, et enfin officiellement en couple avec l'amour de ma vie Date de naissance : 05/10/1982 Métier : chirurgien pédiatrique et chef de service Age : 42
A night in hell - part 1Rachel Parker-Davis & Frank TurnerSamedi 29 décembre 2018 - Début de soirée au building Davis.
Ces trois semaines étaient passées rapidement, bien trop au goût de Rachel qui était si heureuse d’avoir retrouvé Frank, séparée de lui depuis bien trop longtemps à cause de Maxwell. Le week-end de Noël avait été magique et celui d'après était arrivé. Juste avant la date festive du nouvel an, le mari de la pédiatre avait jugé que la soirée de fin d’année de la filiale londonienne de son entreprise était un événement opportun pour annoncer ce qu’il qualifiait de « grande nouvelle ». Pour Rachel, cela signerait sans doute la fin de la confiance que Frank lui portait. Rien que d’y penser, la chirurgienne en avait la nausée. Il n’avait toujours rien remarqué malgré son petit ventre qui commençait à légèrement s’arrondir. Plus les jours passaient, plus l’américaine culpabilisait de cacher sa grossesse à l’homme qui partageait désormais sa vie, celui qui faisait battre son coeur et ce depuis son adolescence, cet homme qui avait tant fait pour elle et sans doute grâce à qui elle avait pu affronter ces derniers mois.
Comme prévu ce week-end-là, Frank avait pu négocier avec son ex pour avoir la garde de Samuel, que le papa se plaisait à appeler « Bowie », son second prénom hommage à une certaine célébrité. La pédiatre avait déjà eu l’occasion de rencontrer ce charmant bambin quelques mois auparavant lorsque son héro de père avait été blessé lors d’une fusillade dans un collège. Elle avait donc été le chercher à l’école pour l’emmener voir son cher papa hospitalisé dans le même établissement où elle travaillait. Elle s’était tout de suite très bien entendue avec ce petit ange, d’ailleurs, les enfants l’adoraient toujours. Pour sa part, elle avait plus de mal avec les adultes, n’ayant pas autant de patience qu’avec les humains miniatures. Avec les années, Maxwell avait amoindri son niveau de confiance envers ses congénères, c’était un fait.
La soirée battait son plein. Rachel avait revêtu une robe de grande marque achetée pour l’occasion, noire recousue de sequins qui brillaient en fonction de la lumière. Un verre de jus de pomme en main, elle avait enfin réussi à se défaire de son ignoble mari qui n’avait de cesse de la présenter à tout un tas de personnes dont elle n’avait que faire. Fatiguée de sourire à tous ces idiots, la belle brune s’était isolée pour consulter son téléphone. Elle avait promis à Frank de lui donner régulièrement des nouvelles. Elle avait réussi à éviter qu’il fasse venir l’un de ses anciens collègues pour la surveiller, mais la condition était de donner signe de vie très souvent. L’inquiétude de l’ancien flic était touchante. Rachel avait donc envoyé un premier SMS une heure auparavant lorsqu’elle était arrivée, puis là, elle lui redonnait des nouvelles et prit même un petit selfie discrètement pour lui montrer que tout allait bien. Elle écrivit un petit mot, souhaitant une bonne séance de cinéma au meilleur des papas et au plus adorable des petits garçons, et appuya sur la touche « envoyer », puis but une nouvelle gorgée de jus de pomme.
Allez savoir si c’était la musique, l’affluence de monde ou le stress, mais une fatigue soudaine la prit, c’était comme si elle avait pris un somnifère. La chirurgienne avait de plus en plus de mal à garder les yeux ouverts. Elle se dit alors que se passer un peu d’eau fraîche sur le visage lui ferait du bien, et se dirigea vers les toilettes. A peine entrée, elle eut tout juste le temps de poser son verre sur le rebord de la vasque qu’elle perdit connaissance. Elle ne sentit alors pas que quelqu’un la soulevait du sol.
Lorsqu’elle se réveilla, l’ambiance avait complètement changé. Elle ouvrit les yeux dans une pièce sombre et humide, un peu comme une cave. L’angoisse la prit, elle comprit rapidement qu’elle avait été enlevée. Elle se redressa tant bien que mal, la tête lui tournait encore un peu. Elle repéra la porte pourvue d’une petite fenêtre à barreaux. Son coeur était serré et battait promptement. Elle essaya de l’ouvrir, en vain puisqu’elle était verrouillée.
-Evidemment…
Une autre évidence, elle n’avait plus son portable sur elle. Rachel se mordit la lèvre, se demandant comment elle allait bien pouvoir se sortir de cette galère. Même Maxwell n’était pas assez tordu pour lui faire un coup pareil. Sans doute que la personne qui la retenait ici voulait demander une rançon. La chirurgienne se hissa sur la pointe des pieds pour essayer d’atteindre la petite fenêtre.
- Eh ho ! Ecoutez, s’il vous plaît, laissez-moi sortir ! Si c’est de l’argent que vous voulez, je peux vous en donner, tout de suite. Je vous file ma CB, vous retirez tout le cash que vous voulez et on n’en parle plus…
Après tout, n’était-ce pas ce que voulaient toujours les kidnappeurs ? Elle entendit soudain des pas se rapprocher et sentit son coeur se serrer davantage. Elle recula de quelques pas, angoissée à l’idée de découvrir le visage du ravisseur, se disant que finalement cette soirée mondaine n'était pas si atroce que ça. Qu'allait-il lui arriver ?
L’homme se rapprocha de sa cible. Il l’entendait crier. Il en riait doucement quand il entendit parler d’argent.
"- Oh, je vais beaucoup vous prendre. Mais tout ça n’a rien à voir avec l’argent. Déjà réveillée, hein ? Le toubib m’a menti sur le dosage."
Il pousse la porte, scalpel en main, sacoche de cuir dans l’autre.
Sujet: Re: FB/A night in hell - part 1 [ft Frank] Sam 29 Aoû - 13:39
Frank Turner
Londres
Messages : 129 Localisation : Hammersmith, une ancienne caserne de pompier Statut : Père d'un petit garçon de 9 ans. En couple avec Rachel Parker Métier : Flic, à la tête de l'USM (Unité Spéciale des Mineurs)une unité de la police œuvrant pour la protection des mineurs
A night in hell - part 1Rachel Parker-Davis & Frank TurnerSamedi 30 décembre 2018
Le souffle court et le cœur battant à trois mille à l'heure, Frank relâcha le col de Maxwell. Le poing toujours levé dans sa direction, il se ravisa avant de lancer la première attaque. L'espace d'un instant, il fut comme saisi d'une impression de déjà-vu qui se mua rapidement en souvenir, un mauvais de surcroît.
« Je pourrais appeler les flics pour ça et te le faire payer très cher » L'ancien flic repris le businessman par le col et le plaqua violemment contre le premier mûr qui se présentait à lui. Jamais encore, Frank ne s'était montré aussi menaçant à son égard. « - Les règles du jeu ont changé espèce de trou du cul ! Tu n'es plus en position de force ! Moi aussi, j'ai des relations et moi aussi en un claquement de doigts, je peux désormais, faire de ta vie un enfer. » Il serra à nouveau son emprise autour du cou de Mr Davis qui blanchissait à vue d'œil.
« Je ne suis pas ... assez débile pour enlever Rachel. » Frank serra un peu plus « - Tu as déjà été capable de lui faire du mal par le passé ! » Max posa ses deux mains sur les poignets de son agresseur, il semblait bien calme tout d'un coup, puis un sourire éclaira son visage et il lâcha une bombe. « Elle porte mon enfant, ce n'est pas dans mon intérêt de lui faire du mal » Frank perdit de sa superbe, sa colère s'envola en un claquement de doigts, Max en profita pour se défaire de l'étreinte forcée tandis que l'ancien flic hagard, quitta les lieux sans se retourner.
Quelques heures plus tôt.
Ces trois dernières semaines furent idylliques, si l'on omet les quelques pépins. Entre autres, l'internement, par la force, de Tom, avec le soutien de sa compagne, Maya. Il ne pouvait en être autrement, le flic rongé par ses addictions, se consumait et délaissait par ses collègues et la police, coulait peu à peu en flirtant avec le danger. Frank, qui n'attendait rien par la suite, ni médailles, ni discours grandiloquents, enfila sa cape de héros et sa casquette d'ami. C'était tout lui ça, il était prêt à tout pour aider une personne qui lui était chère et tant pis pour les risques, qu'il ne calculait que trop tard. Ce cher Frank avait cette manie de placer les autres avant sa personne et tant pis si cela était préjudiciable. Autrui était et demeure encore sa cause, et même s'il ne portait plus l'insigne, il se sentait obligé de jouer les héros.
L'internement ne se passa point en douceur. Il lui avait fallu l'aide d'anciens collègues pour enlever Tom et le conduire jusque dans la clinique privée où Frank y avait également fait interner son jeune frère Dylan. Les deux hommes s'étaient d'ailleurs récemment revus, des retrouvailles sans joie durant lesquelles le flic avait transmis ce que leur père avait légué au cadet des Turner. Ils s'étaient toutefois promis de se revoir. C'était dans la liste de Dylan qui suivait un programme de réhabilitation semblable à celui des alcooliques en voie de rédemption.
Ce jour-là, le 30 décembre 2018, Frank s'apprêtait à dire au revoir à Rachel, qui devait retrouver son mari afin de faire acte de présence au fameux gala dont elle lui avait parlé. Il devait aussi récupérer son fils, avec un peu de retard. Megane, tirée à quatre épingles, attendait scrutant sa montre toutes les deux minutes. Frank, pourvu d'un vieux jean, d'un T-shirt des Ramones et d'une veste également en jean, se présenta au Café Français. La plupart des clients étaient eux aussi élégamment vêtus, le contraste avec l'ancien flic n'en était que plus flagrant.
« - Quoi ? Vous voulez que je sorte ma golden card pour vous prouver qu'on évolue dans le même monde ! » lança-t-il à une femme qui le regardait de travers. Son ex-femme, gênée, ne savait plus où se mettre. Elle régla donc sa note, appela Samuel qui se précipita dès lors dans les bras de son père. « - Salut champion ! » Frank le serra fort contre lui et ferma les yeux pour mieux profiter de cette étreinte qu'il attendait avec impatience. Megane malgré l'agacement, ne put rester insensible à ses retrouvailles. Elle donna les dernières consignes à son ex-mari et s'en alla en saluant Samuel.
« Elle n'est pas là Rachel ? » demanda le petit garçon en récupérant son petit sac à dos à l'effigie de Captain America. Frank se chargea de porter le reste des affaires. « - Nope aujourd'hui nous sommes entre mecs. Et tu sais ce qui est prévu ? » Le petit prit place à l'arrière de la voiture, sur son siège et boucla sa ceinture. Il n'en demeurait pas moins intrigué par la question de son père, qui après avoir déposé les affaires dans le coffre, reprit sa place derrière le volant, le sourire aux lèvres. « - Ce soir on va enfiler nos tenues de Jedi pour aller voir le dernier Star Wars ! Ça te va ? » Le petit exulta aussitôt en mimant des bruits de sabre laser. Nul doute qu'il était content et que la soirée entre mecs s'annonçait prometteuse.
Le regard rivé sur l'écran verrouillé de son portable, Turner attendait patiemment le premier sms de Rachel, qui au vu de l'heure, devait certainement être arrivée au gala. Samuel, que Frank se plaisait à appeler « Bowie » observait quant à lui son père. « Papa !? Tu es collé à ton portable ! » Prit la main dans le sac, l'ancien flic se détourna aussitôt de l'écran noir de son mobile et consentit enfin à offrir toute son attention à Bowie. « - J'attends un sms de Rachel. Elle est à un gala ce soir » Curieux, le petit s'approcha et s'assit sur le canapé, à côté de son père. « C'est quoi un gala ? « - Et bien c'est une grande fête officielle où des gens importants se réunissent entre eux parfois pour récolter de l'argent afin de financer des causes humanitaires. Tu sais ce que sont les causes humanitaires ? » « C'est pour aider les autres ? » « - Exactement. Et Rachel et allait là-bas ce soir ! » « Mais pourquoi vous n'y êtes pas ensemble ? » « - Eh bien, il se trouve que je devais récupérer un petit verre de terre ! »
Il se rua dès lors sur lui et commença à le chatouiller de toute part. Samuel sensible, ne put s'empêcher d'éclater de rire. C'était une petite victoire pour l'ancien flic, qui parvint non sans mal à détourner la conversation. Après quelques minutes d'infâmes tortures, le sms de Rachel sonna la délivrance pour Bowie qui put enfin souffler et qui accepta de laisser son papa répondre à sa chérie.
« Bowie est avec moi. Séance chatouille. On va voir Star Wars ce soir. J'adore ta robe, tu es divine mon amour. Je t'aime. Tu me manques, il me tarde de te retrouver. » Puis il pressa la touche "send" et reporta son attention sur son fils. « - Aller, on se prépare ! Va chercher ton sabre laser, on met les voiles ! »
Sujet: Re: FB/A night in hell - part 1 [ft Frank] Lun 31 Aoû - 14:36
Rachel Parker
Londres
Messages : 133 Localisation : Londres Statut : enfin divorcée, et enfin officiellement en couple avec l'amour de ma vie Date de naissance : 05/10/1982 Métier : chirurgien pédiatrique et chef de service Age : 42
A night in hell - part 1Rachel Parker-Davis & Frank TurnerSamedi 29 décembre 2018 - Le ravisseur approchait, Rachel pouvait entendre ses pas, et avant même de l’avoir vu ou même entendu, elle en avait froid dans le dos. La chirurgienne commençait à regretter d’avoir parlé, c’était peut-être puéril mais soudain elle s’imaginait que s’il la croyait encore dans les vapes, le kidnappeur ne serait pas venu. Il s’était mis à parler et sa voix lui parut terrifiante, mais c’était sans doute dû au contexte. Avec ce qu’il venait de dire, elle réalisa qu’il l’avait droguée. C’était évident mais l’entendre permettait de mieux réaliser l’ampleur de la situation. Elle était réveillée plus tôt que prévu apparemment. Mais qu’est-ce qui était prévu ? Un milliers de questions se bousculaient dans l’esprit encore un peu engourdi de la pédiatre. Si le produit n’avait déjà plus d’effet sur elle, c’était peut-être à cause de sa grossesse. Le bébé avait dû prendre une bonne partie de la substance, et c’était dangereux pour lui. Rachel posa une main sur son ventre.
- Qu’est-ce que vous m’avez donné ? demanda-t-elle d’une voix tremblante.
La porte s’ouvrit alors, la faisant presque sursauter. L’homme avait dit qu’il voulait lui prendre beaucoup, mais que ça n’avait rien à voir avec l’argent. Où voulait-il en venir ?
- Je ne comprends pas. Qu’est-ce que vous voulez alors ?
C’est là qu’elle vit quelque chose briller dans sa main droite, une chose qu’elle ne connaissait que trop bien puisqu’il s’agissait d’un instrument qu’elle utilisait quotidiennement. Le coeur de l’américaine se serra encore davantage. L’inconnu tenait une sorte de sacoche en cuir dans l’autre main. Pas de doute, ce mec était un cinglé, sinon pourquoi lui ferait-il si peur et voudrait-il lui faire du mal alors qu’elle ne le connaissait pas ? Machinalement, la jolie brune recula d’un pas.
- Qu’est-ce que vous avez l’intention de faire avec ça ? Ne vous approchez pas de moi. Je ne sais pas ce qui vous pousse à agir ainsi, mais vous n’y êtes pas obligé. Vous pouvez encore me laisser partir, et vous pouvez me croire, c’est sûrement la meilleure solution. Vous allez vous attirer des ennuis autrement.
Frank disjoncterait complètement s’il apprenait qu’un maniaque s’en prenait à sa Rachel. Et Maxwell devait certainement pester que sa soirée soit gâchée par la disparition de son épouse, voilà qui entachait un peu trop les projets de l’homme d’affaire, probablement. La pédiatre essayait de maîtriser sa voix pour ne pas montrer qu’elle avait peur, mais à la vérité, elle était terrifiée. Elle pensait à Frank qu’elle aimait tant, et regrettait amèrement de ne pas avoir trouvé un prétexte pour échapper à la soirée de Maxwell. Elle avait eu si peur qu’il ne découvre le retour de Frank qu’elle avait préféré lui accorder ce qu’il voulait pour qu’il ne pose pas de question. Et puis il y avait ce fœtus qui n’avait rien demandé, qui s’était déjà pris une dose de produit anesthésiant sûrement mal dosé par un amateur, et Rachel songeait à la multitude de malformations ou maladies que cela pourrait entraîner.
Si on survit ! ne put-elle s’empêcher de penser.
Après tout, on drogue rarement quelqu’un pour ensuite le rejoindre avec un scalpel en main en ayant de bonnes intentions, quand ce n’est pas dans un bloc opératoire. - Ecoutez, monsieur, on ne se connaît pas, et je suis sure que vous n’êtes pas un monstre, vous ne voudriez pas commettre un double meurtre, pas vrai ?
Il savait sûrement qui était le mari de Rachel. Ne craignait-il pas les foudres de l’une des plus grandes fortunes du Royaume Uni ? Pour une fois qu’il pouvait servir, celui-là, peut-être que rappeler qui était Maxwell à ce type pourrait le ramener à la raison.
- Si vous me faites du mal et qu’il arrive quoi que ce soit à mon bébé, mon mari va devenir fou et vous allez aux devants de gros ennuis, je vous le garantis. J’essaie pas de vous faire peur, seulement de vous mettre en garde. Il vaut mieux que vous me laissiez partir, tout simplement.
Etait-il seulement possible de négocier avec un fou ? La chirurgienne faisait de son mieux, mais elle avait si peur et elle commençait à se sentir mal. Il fallait qu’elle trouve un moyen de s’échapper, de prévenir Frank, mais comment ?Le coeur de Rachel battait à tout rompre. La voie semblait sans issue à moins que le kidnappeur ne se décide à coopérer.
L’homme se gausse, quand la chirurgienne lui demande ce qu’il lui a donné, et ce qu’il compte lui faire. Il pouffe de rire, comme d’une plaisanterie qu’il serait le seul à comprendre.
- Un remède de cheval, au sens littéral d’ailleurs. Quant à ce que je vous veux, on ne va pas trop s’en faire, voulez-vous ? L’angoisse gâte toujours la qualité de la viande. Ah, si je tenais le type qui me l’a revendu…
Bruit de seringue qu’il a jetée par terre, sans doute dépité par son manque d’efficacité. Il se rapproche encore, la jauge, l’écoute. Il s’accroupit face à elle, pour la dévisager. A bonne distance. Il la couve de son regard d’expert, et claque plusieurs fois sa langue contre son palais d’un geste impatient, il est visiblement mécontent de la tournure des événements, contrarié. Pas inquiet en soi, mais clairement, les choses ne vont pas comme il l’avait désiré. Double meurtre ? la formule lui fait froncer les sourcils. Puis, il rit de bon cœur.
- Quoi, vous êtes enceinte, en plus ? Oh, j’ai des tonnes d’idées, ne vous en faites pas. On dit le plus grand bien du bouillon de liquide amniotique, ça permet de donner une grande tendresse à la viande.
Et il rit encore en secouant la tête quand elle évoque son mari, en faisant bien peu de cas de ce qu’elle lui raconte. Il l’attrape par les pieds, attachés ensemble par des menottes aux chevilles, et commence à la traîner vers le couloir.
- Ne vous débattez pas ; je ne suis pas un monstre. Je vous étourdirais, avant. Comme dans les abattoirs.
Sujet: Re: FB/A night in hell - part 1 [ft Frank] Mar 1 Sep - 10:54
Frank Turner
Londres
Messages : 129 Localisation : Hammersmith, une ancienne caserne de pompier Statut : Père d'un petit garçon de 9 ans. En couple avec Rachel Parker Métier : Flic, à la tête de l'USM (Unité Spéciale des Mineurs)une unité de la police œuvrant pour la protection des mineurs
A night in hell - part 1Rachel Parker-Davis & Frank TurnerSamedi 30 décembre 2018
Pour la première fois depuis longtemps, Frank se sentait bien. Certes, tout n'était pas encore comme il l'aurait voulu, mais cette imperfection lui convenait. Bowie était à ses côtés et il ne boudait pas son plaisir de partager chaque moment avec son petit monstre qu'il ne quittait pas du regard, de peur qu'il s'en aille trop vite. Les sourires redoublaient et chez le père et chez le fils, laissant paraître un mimétisme qui aurait ravi le cœur de Rachel. Malheureusement, elle n'était pas présente et continuait encore à jouer, pour les photographes et la jet-set, l'épouse-modèle. Si Frank peinait à le supporter, il savait à présent qu'elle agissait ainsi pour les préserver tous les deux.
« Papa, ça va commencer ? » demanda Bowie excité comme une puce si bien qu'il semblait incapable de lâcher son sabre laser. « - Oui, juste après les pubs en toute logique. » Le père attentif tâcha de sortir de ses pensées et plaça son portable en mode « avion » pour ne déranger personne, comme il était demandé sur l'écran.
Les pubs s'achevèrent pour laisser place à quelques bandes-annonces, puis le film commença. Frank qui pensait encore à Rachel, ne parvint à entrer pleinement dans l'intrigue. Rachel s'amusait-elle à cette réception ? Trouverait-elle le temps de voir et lire le message de Frank ? L'époux sera-t-il enclin à ne pas faire de vague ? À quelle heure pourraient-ils enfin se retrouver ?
Par chance, Bowie tira son père de ses turpitudes l'obligeant ainsi à être un peu plus attentif à l'intrigue du film. Il se força à sourire pour la forme et parvint passé quelques minutes, à se sentir suffisamment à l'aise pour se défaire totalement de cette appréhension qui l'avait envahi l'espace d'un instant.
La séance touchait à sa fin, sabre en main, Samuel continuait à se battre contre un ennemi invisible tandis que d'une main, Frank tenait la porte aux personnes qui se trouvaient derrière. De son autre main, il attrapa son portable. « - Doucement Bowie ! Les Jedis ne blessent pas les civils ! » Le petit se tourna vers son père puis se rapprocha arborant un petit air suppliant qui n'annonçait rien de bon pour le portefeuille de l'ancien flic. « Papa, papa, papa ! Je peux avoir une glace ? » Frank réactiva son portable et se rapprocha de son fils qui continuait à le supplier du regard.
« - On en a déjà mangé avant de venir. Ne me dis pas que tu as encore faim ? » Bowie acquiesça. « - Ok je vois ! Une petite glace d'accord ? » Se fichant de la taille, le petit exulta et se précipita vers le stand de confiseries, tandis que Frank sortait à nouveau son portefeuille. Son portable se mit alors à vibrer. Le sourire aux lèvres, persuadé de connaître l'identité de l'expéditeur, il déverrouilla l'écran tactile. Son
sourire disparut aussitôt lorsqu'il découvrit le sms d'une vieille connaissance.
Les gouttes d'eau perlaient du toit et venaient s'écraser bruyamment contre le sol froid. Rachel avait émergé, trop vite pour son kidnappeur qui n'avait pas prévu de lui faire la causette aussi rapidement. « Ce que je veux ? » reprit-il en laissant paraître un sourire mauvais sur son visage blafard. « Commence déjà par la fermer ok ? Ce foutu véto m'a entubé. Tu ne devrais pas être réveillée » Il se gratta frénétiquement la tête avant de se saisir d'une petite sacoche en cuir, puis d'un scalpel. Rachel recula d'un pas, transit de peur. Le contrôle elle ne l'avait plus, contrairement à son interlocuteur qui malgré l'éveil, était bien décidé à faire ce qu'il avait à faire.
Il avança donc d'un pas, toujours le scalpel en main. « Vous savez ce qu'il y a de mieux en de telles circonstances ? Question rhétorique bien sûr ! L'effet de surprise, voilà ce qu'il y a de mieux. Alors ne comptez pas sur moi pour vous dire ce que je compte faire. Sachez juste au préalable, que je suis précautionneux, je ne laisse que peu de témoins après mon passage. » Le sourire mauvais redoubla en intensité à mesure que Rachel parlait. Dans sa tête, le tueur échafaudait tout un tas de scénarios plaisants pour lui, moins pour ses victimes.
« Tu parles trop ! Ta voix ne tremble pas certes, mais tu parles trop et ça, ça laisse entendre un stress plus qu'évident. As-tu peur Rachel ? » Il en profita pour se rapprocher davantage se faisant plus menaçant encore. Rachel se remit dès lors à parler titillant la patience de son geôlier qui n'avait pas l'habitude de faire la conversation.
« Un monstre ? » Il se mit à rire bruyamment face à une Rachel de plus en plus désarmée. Puis les mots de la pédiatre percutèrent l'esprit dérangé de son interlocuteur. « Un double meurtre ? Hum intéressant, cela expliquerait le fait que le médoc est si mal agi. De toi à moi, je n'ai jamais vu ce cas de figure se présenter. Et de toi à moi, je me contrefiche de ce qu'il y a à l'intérieur. Maintenant sois gentille et ferme ta gueule, sinon quoi je pourrais me montrer un peu moins conciliant. »
Mais Rachel qui n'était pas du genre à se taire facilement, sortit ce qu'elle pensait être sa meilleure carte, à savoir l'influence de son mari. « Si je te fais du mal. SI JE TE FAIS DU MAL ! » Il se précipita sur elle et la plaqua violemment contre le mur avant de frôler son visage avec la lame du scalpel. « Du mal, je t'en ferais quoi qu'il arrive. Tu vois, je suis aussi insaisissable qu'un oiseau. On me cherche, je vole. Les ténèbres sont ma maison, tu piges ?! » Bien sûr, il tenait un discours incohérent, signe d'une schizophrénie difficile à cacher.
Il se colla un peu plus à elle et laissa ses odieuses mains se balader sur son corps. « La puissance, c'est le pouvoir. C'est ça ? Moi, je n'ai pas besoin de billets verts vois-tu ! » Rachel s'apprêtait encore à parler, sauf que cette fois l'homme ne fit preuve d'aucune clémence et la frappa au visage. « Je me fiche que tu sois enceinte ! Je considère ça comme une nouvelle expérience. Tu savais que la sexualité des femmes enceintes était décuplée durant les six premiers mois de grossesse. Je me suis toujours demandé ce que ça faisait de baiser une femme enceinte. » Elle était à terre, la lèvre en sang suite au dernier coup. « Je vais sûrement pouvoir répondre à cette interrogation sous peu ! »
Le bordel avait élu domicile dans la tête de Frank et dans son cœur le chaos. Son sourire n'existait plus, il n'en demeurait pas moins calme face à son fils. Portable en main il contacta Dylan son frère cadet. Il fut bref dans l'échange et lui fit savoir qu'il lui amenait Bowie tout de suite. Il ne pouvait rien dire de plus car pas encore prêt à assimiler l'information qui venait de lui être communiquée. Il récupéra donc sa voiture et fonça jusqu'au lieu de rendez-vous, se fichant éperdument de griller les feux rouges. Chaque respiration, chaque battement était une épreuve, sa tête exploserait sous peu, mais pour l'heure, il lui fallait arriver entier.
L'imposante SUV se gara donc à quelques encablures du siège d'Interpol. L'ancien flic se massa les tempes avant d'ouvrir sa boîte à gants où trônait encore son arme. Il la récupéra et la plaça dans son dos, avant de se résoudre à quitter le véhicule. Il vit au loin sa vieille connaissance un dénommé Jean qui semblait accompagné. Ne s'accommodant pas des politesses de rigueur, le Britannique avança vers le Français ne prenant même pas le temps de célébrer leurs retrouvailles. « - C'est quoi ton délire ? » Il avait le regard mauvais et les poings serrés, jamais encore Frank n'avait arboré une telle expression dans le regard, oscillant entre la peur et la colère.
À ce moment précis, il ressemblait à son père, un constat qui l'ébranla davantage. « - Putain pas de grands discours. Allez à l'essentiel. C'est quoi cette histoire ? Est-ce que vous avez des infos ? Et comment tu peux savoir qu'il s'agit bien de ma... du docteur Parker-Davis ? Parlez putain ne me laissez pas faire un putain de monologue ?! Où est ce fils de pute ?! » Sa voix tremblait, son coeur continuait à tambouriner contre sa poitrine, le pauvre Frank était en détresse tellement qu'il n'eut d'autre choix que de prendre une grande inspiration tant il peinait à respirer. « - Dites-moi que vous avez une piste s'il vous plaît ! »
Sujet: Re: FB/A night in hell - part 1 [ft Frank] Mer 2 Sep - 20:52
Rachel Parker
Londres
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A night in hell - part 1Rachel Parker-Davis & Frank TurnerSamedi 29 décembre 2018 - Rachel n'avait probablement jamais eu si peur de sa vie. Elle se trouvait face au genre de personne que l'on ne pouvait raisonner, cet homme était tout simplement soumis à une démence extrêmement effrayante vue de l'extérieur, surtout pour une personne peu acclimatée à ce genre de pathologie. Le Dr Davis était chirurgienne spécialisée en pédiatrie, autant dire que son stage en psychiatrie remontait au tout début de ses études de médecine et qu'elle avait immédiatement su que cette branche n'était faite pour elle. Cela se vérifiait ce jour-là: cet inconnu lui flanquait une frousse terrible. Elle se sentait déjà bien mal, prise de hauts le coeur probablement à cause de la substance qui avait servi à l'endormir. L'américaine avait très bien compris que les intentions du ravisseur n'étaient pas louables, aussi essayait-elle de gagner du temps en lui parlant, le temps de trouver une solution ou peut-être aussi le temps que quelqu'un ait l'idée de la chercher (on pouvait toujours rêver). Alors elle parlait, trop au goût du cinglé qui commença à perdre patience et qui s'avança vers elle d'un air menaçant. Rachel sentit son coeur se serrer et elle n'eut pas le temps de voir venir l'assaut du malade qui la plaqua violemment contre le mur. L'arrière de sa tête cogna contre le béton ce qui la sonna quelques secondes, elle ne comprit que bien mal le discours de l'homme qui lui parut alors encore plus incohérent que ce qu'il n'était en réalité. Une grimace due à la douleur causée par le choc déforma son visage avant qu'elle ne sente la lame du scalpel se coller contre, ce qui l'obligea à rester immobile. Elle ne savait que trop bien combien cet instrument était tranchant. Son coeur battait la chamade, elle était morte de trouille. Soudain, elle sentit les mains de l'homme se poser sur elle avec des propos plus qu'évocateurs. Elle se mit à trembler sans rien pouvoir contrôler.
- Pitié, arrêtez !
C'est là qu'il lui assena un coup au visage qui la fit tomber à la renverse au sol. Des larmes se mirent à couler sur ses joues sans qu'elle ne puisse les retenir. Elle avait de plus en plus la nausée, la tête qui tournait, elle n'arrivait pas à reprendre totalement ses esprits mais elle faisait de son mieux pour résister. Elle ne laisserait pas ce malade s'en prendre à elle sans se battre. Le voilà qui tenait encore des propos sortis de nulle part sinon de son cerveau atteint d'une quelconque maladie mentale, sans doute la schizophrénie.
- Qu'est-ce que vous racontez !! souffla-t-elle.
Il se rua soudain sur elle pour la tirer par les pieds. - NON !!! hurla-t-elle en se débattant.
Elle lui balança un coup de talon dans le mollet, ce qui infligea au ravisseur une vive douleur qui l'obligea à la lacher. Rachel réalisa alors qu'un talon d'escarpin pouvait consituter une arme de fortune. Elle attrapa sa chaussure et la lui jeta au visage aussi fort que possible, se saisissant ensuite de l'autre qu'elle brandit devant elle, au cas où il s'approcherait à nouveau.
- Laissez-moi tranquille !! Ne me touchez pas !!
Elle ne se rendait pas compte qu'elle saignait au visage, ce dernier étant plein de contusions suite au coup qu'elle s'était pris; elle n'était pas tout à fait maîtresse de son corps, toujours un peu engourdie. Soudain, une vive douleur au ventre l'obligea à se plier en deux en criant, laissant l'opportunité au ravisseur de se saisir d'elle à nouveau, par les bras cette fois pour éviter de reprendre un coup de pied.
- Je vous en prie ! gémit-elle alors qu'il se remettait à la traîner.
Rachel sentit la tête lui tourner avant que sa vision ne se brouille totalement et qu'elle ne perde connaissance. Elle avait considérablement pâli, perdant des quantités de sang qui laissaient d'inquiétantes traces au sol.
Sujet: Re: FB/A night in hell - part 1 [ft Frank] Jeu 3 Sep - 18:28
Frank Turner
Londres
Messages : 129 Localisation : Hammersmith, une ancienne caserne de pompier Statut : Père d'un petit garçon de 9 ans. En couple avec Rachel Parker Métier : Flic, à la tête de l'USM (Unité Spéciale des Mineurs)une unité de la police œuvrant pour la protection des mineurs
A night in hell - part 1Rachel Parker-Davis & Frank Turner
Son cœur, douloureux organe ô combien vital, pulsait contre sa cage thoracique. Il parvenait même à en ressentir les pulsations jusqu'au bout de ses doigts. Ses mains tremblaient encore et ses phalanges, tout comme son teint, blanchissaient à vue d'oeil. Sa fébrilité le trahissait et sa colère l'accablait un peu plus. À cet instant, professionnellement, il n'était plus à sa place et pour ce qui est du point de vue personnel, on frisait le désespoir. Jean, son confrère, l'avait sûrement perçu. Son regard se posa alors sur celui de l'Américain qui exultait de colère et espérait encore qu'il s'agisse d'une blague, voire d'un cauchemar qu'il s'apprêtait à quitter.
« - Quoi ? » lança-t-il nerveusement à celui qui fut son partenaire lors d'une immersion à New-York des années auparavant. Sa raison venait de le quitter et à présent, il mourrait d'envie de hurler à la face de Jean et à celle du monde entier, qu'on lui rende l'amour de sa vie et qu'on mette un terme à cette blague d'un mauvais goût. Mais rien n'y faisait, la réalité aussi atroce soit-elle, ne pouvait être contestée. Jean choisit alors d'opter pour la version courte, tandis que Frank se massa les tempes en essayant de tendre l'oreille.
« - Un tueur américain ? Mais qu'est-ce qu'il est venu foutre ici bordel ?! » Le collègue de Frank reprit malgré l'intervention de son confère qui sentait, à mesure que le Français développait son monologue, la peur l'assaillir, tandis que son cœur exultait sous l'emprise de cette appréhension mortifère qui le bouffait littéralement de l'intérieur.
« - Donc, Rachel est aux griffes d'un malade? C'est bien ce que tu es en train de me dire ? » Le Français acquiesça, il semblait calme malgré l'attitude de Turner qui ne trouva rien de mieux que d'écraser son poing contre la portière du premier véhicule à sa portée. La douleur l'ébranla à peine malgré les plaies qui commençaient à apparaître sur ses phalanges. Le regard menaçant, les mâchoires contractées, il lança un bref coup d'œil à la collègue de Jean avant de reporter toute son attention sur l'autre coq de la basse-cour.
« - On peut possiblement retrouver Rachel puisque ta collègue fait tracer son portable ? » Jean acquiesça à nouveau, mais ne put se résoudre à développer davantage, son portable focalisait à présent toute son attention. « - Putain ! » éructa Turner en voyant Marceau s'éloignait de quelques pas. « - Aller ! On ne va pas rester là à se croiser les pouces. » Il se massa à nouveau les tempes et fit les cent pas. L'envie de cogner se fit à nouveau ressentir, mais il savait par expérience, que cela ne l'aiderait pas à réguler sa colère et encore moins à calmer chacune de ses appréhensions. Alors, tel un lion en cage, il continua à faire les cent pas, plus impuissant que jamais.
Il s'en voulait tellement, il n'aurait pas dû écouter Rachel et voilà où cela l'avait mené. Il songea dès lors au pire et dut s'asseoir pour ne pas perdre le peu de contenances qu'il lui restait encore. Par réflexe, il checka son portable, qui n'affichait rien hormis la photo prise avec Rachel lors d'une sortie. Il posa son regard sur le sourire de la demoiselle qu'il frôla du bout des doigts. Mais la voix de Jean le ramena à cette réalité qu'il aurait temps aimé fuir un peu plus longtemps. De toute évidence, Interpol était détenteur de nouvelles informations.
« - Ok on y va ! » lança-t-il en se précipitant vers sa voiture avec les deux autres flics. Une fois en route, Marceau, qui continuait à arborer un calme à toute épreuve, détailla la suite des opérations à Frank qui la main sur les vitesses, opta pour une conduite sportive se foutant royalement des risques qu'il prenait. « - Oui, je sais que Richmond ce n'est pas la porte d'à côté. Donc ne m'en voulais pas de faire un bras d'honneur au Code de la route. Ma seule préoccupation étant de trouver ce fils de pute » La veine apparente de son front pulsait autant que son cœur soumis à rude épreuve ce soir. Il grilla un autre feu rouge, ignorant royalement le concert de klaxons des conducteurs à qui il avait volé la priorité.
Quelques minutes s'écoulèrent avant que le portable de Williams ne sonne, brisant ainsi le pesant silence qui régnait dans le véhicule. La flic décrocha aussitôt, Frank l'observa dans le rétroviseur priant toutes les divinités existantes que ce soit l'informateur venu leur offrir l'identité du type ayant acheté du tranquillisant chez le vétérinaire. Williams acquiesça une dernière fois avant de raccrocher et de faire savoir que le tueur avait peut-être commis sa première grosse erreur.
« La voiture appartenait à Marissa Lennox. Elle a été retrouvée morte il y a quatre jours. »
« - Dans la Tamise ! J'en ai entendu parler. »
« Nous avons de la chance. Le véhicule possède un tracker. Mais il va nous falloir encore un peu de temps pour que le service nous... »
« - ... Non, rappelez-les tout de suite ! Qu'ils se magnent le fion et qu'ils nous donnent une putain d'adresse. » lança nerveusement Frank en tournant pour rejoindre la voie rapide. « - Qu'on ne perde pas de temps. Ils ont bien été capables d'identifier la plaque, alors qu'ils se sortent les doigts et qu'ils nous disent où se trouve la voiture. Rachel était à un gala en plein Central Street. Il faut au bas mot presque une heure pour faire le trajet jusqu'à Richmond. Il devait déjà être sur place. »
William rappela le service informatique et mit le haut-parleur. Jean se chargea de leur expliquer à nouveau la situation en faisant preuve de patience à l'inverse de Turner « - Pas de blabla Marceau. Ici l'inspecteur Turner. Écoutez, il nous faut des réponses et vite »
« Inspecteur calmez-vous... » rétorqua la personne à l'autre bout du fil.
« - Non, je ne vais pas me calmer. Ce malade a kidnappé la femme que j'aime, vous comprenez ça ? Je ne vais pas me calmer. Donnez-nous l'itinéraire emprunté par la voiture ces dernières heures. Est-ce qu'elle a borné à Central Street ? »
« La voiture n'a pas bougé de Richmond depuis plus de quatre heures. »
« - Le fils de pute, il avait une autre voiture. MERDE ! » Il tapa le volant avec force éveillant ainsi l'immonde tonalité du klaxon. La colère le dominait et il se sentait tellement impuissant qu'il dut s'arrêter sur le bas-côté pour prendre de l'air. Son teint blafard alerta Jean qui le suivit aussitôt.
« - Je.... Je n'arrive pas à respirer ! » lança Frank suffocant la main sur le cœur. « - Je ne peux pas la perdre... » Toujours la main sur le cœur, il tentait de reprendre son souffle non sans difficulté. « - C'est l'amour de ma vie. Sans elle, ça n'a plus de sens. Putain ! Pourquoi cet enfoiré de Maxwell n'a rien vu ? Pourquoi ? »
Il poussa un long soupir. Le Français quant à lui, posa une main qui se voulait rassurante sur l'épaule de l'ancien flic. « - J'ai besoin de savoir, de connaître son mode opératoire ! Est-ce que le temps risque de nous manquer ? Ne me ménage pas, dis-moi la vérité ! »
« 10 heures, pas plus ! »
« - Il faut deux heures aller-retour pour se rendre de Central Street à Richmond. Il est forcément à proximité. Pour ce qui est des lieux, comment agit-il ? »
Peu à peu, Frank recouvrait ses anciens réflexes de flic. Ce qui lui permettait de reprendre le contrôle sur la situation. Il le savait, ils n'avaient plus une minute à perdre. Le français chercha donc dans ses souvenirs et parvint à établir un premier profil qu'il partagea avec Frank qui enchérit aussitôt.
« - Ok donc il aime le bruit et faire hurler ses victimes. Il lui faut donc un endroit suffisamment isolé.» Il sortit son portable et fit apparaître une carte de Londres en s'axant sur Richmont, Central Street et les alentours.
« - Il est contraint par le temps. C'est une plaie le centre sur les week-ends. Il lui fallait donc un endroit à proximité, qui pourrait lui permettre de ne pas tomber dans les bouchons et de regagner rapidement Richmont et le vétérinaire pour acheter les anesthésiants. Attends ! Ici près, des docks » Il pointa une position sur son portable qu'il tendit à son homologue. « - Près d'ici, il y a une vieille usine de manufacture. C'est assez excentré, suffisamment pour ne pas être dérangé. Et en prenant cette voie, l'on peut aisément se rendre à Richmont où Central Street. On doit se rendre là-bas ! »
Sujet: Re: FB/A night in hell - part 1 [ft Frank] Ven 4 Sep - 6:05
Rachel Parker
Londres
Messages : 133 Localisation : Londres Statut : enfin divorcée, et enfin officiellement en couple avec l'amour de ma vie Date de naissance : 05/10/1982 Métier : chirurgien pédiatrique et chef de service Age : 42
A night in hell - part 1Rachel Parker-Davis & Frank TurnerSamedi 29 décembre 2018 - La chirurgienne passait de l'état de conscience à la perte de connaissance puis de nouveau à l'état de semi-conscience, constatant avec horreur l'omniprésence du psychopathe qui l'avait visiblement portée jusqu'à une table. Rachel avait du mal à relier ensemble les images qui lui parvenaient, plus ça allait et plus elle perdait pied. Elle en arrivait même parfois l'espace de quelques secondes à oublier que cet homme l'avait droguée et enlevée et qu'il lui voulait du mal. L'américaine ne sentait que l'horrible douleur qui l'assaillait au niveau du ventre. La tête mollement posée sur le côté, elle pouvait voir les traces de sang au sol.
- Je vous en supplie, essaya-t-elle d'articuler. Je dois aller à l'hôpital.
Elle se rappela alors soudain les propos qu'il avait eus auparavant, son rire à faire froid dans le dos, et la pédiatre, qui sentait alors ses forces l'abandonner, réalisa qu'elle ne sortirait sûrement jamais d'ici vivante. Si ce cinglé ne la tuait pas, elle finirait par mourir des suites de son hémorragie due à la fausse couche. Elle ne reverrait jamais Frank. Elle ferma les yeux, laissant des larmes rouler le long de ses joues mi pâles mi colorées par l'hématome dû au coup qu'elle avait reçu plus tôt. Elle sentait sa tête tourner et entendait au loin la voix du ravisseur, incapable de comprendre le contenu de ses propos. Il semblait ravi que sa proie se soit calmée, mais d'un autre côté, dans l'état dans lequel elle se trouvait, la brunette était incapable de se mettre à fuir.
Il était impossible à Rachel de savoir combien de temps s'était écoulé lorsque soudain, une violente décharge la ramena à l'état de conscience dans un sursaut. La panique pouvait se lire dans le regard de la chirurgienne qui était comme clouée à cette table, tandis que le rire toujours plus inquiétant du kidnappeur retentissait dans la pièce qui semblait bien trop lugubre pour être honnête, balançant des paroles obscures. L'américaine essaya de se redresser, non sans mal, grimaçant et gémissant de douleur. Sa robe avait été déchirée, du sang maculait ses jambes, et elle tremblait de tous ses membres, incapable de se contrôler. Ses dents s'entrechoquaient. Elle aurait bien voulu lui hurler dessus, comprendre pourquoi il faisait tout ça, mais aucun mot ne voulait sortir de sa bouche. Tout ce qu'elle espérait, à présent, c'était qu'il en finisse rapidement, qu'il se décide à la tuer net pour qu'elle ne souffre plus. Tout espoir avait quitté son esprit et elle était désormais persuadée que seule la mort serait apte à l'apaiser à présent. La pédiatre entendit revenir l'inconnu, le son de ses pas sur le sol commençait à devenir bien trop familier. Il avait de nouveau son scalpel à la main et son sourire sadique aux lèvres. Rachel serra les mâchoires, essayant ainsi d'empêcher les tremblements qui l'assaillaient de toutes parts, en vain. Elle sentit soudain la lame se planter violemment dans sa cuisse, lui provoquant une vive douleur et lui arrachant un cri perçant, ce qui fit manifestement éclater de rire le grand malade. Mais soudain, un bruit sourd attira son attention, au vu de son regard qui venait de quitter furtivement sa victime pour se poser sur un ailleurs que Rachel était incapable de voir. L'homme se précipita alors hors de son champ de vision, et au son de ses pas malgré ses oreilles qui bourdonnaient dangereusement, elle comprit qu'il avait quitté la pièce. Aussitôt, elle essaya de se relever, en oubliant qu'elle était largement diminuée de ses capacités physiques. Du coup, au lieu de se lever de cette table et de partir en courant comme tel était son intention, elle tomba lamentablement au sol, incapable de se relever. D'étranges bruits se faisaient entendre.
De son côté, l'homme s'était précipité à l'étage supérieur, vers le fracas de la porte qui avait sans douté été défoncée. Il s'était saisi d'une arme à feu. Il courait comme un dératé, l'arme tendue devant lui, et ne tarda pas à tirer aussitôt qu'une silhouette se présenta devant lui. Sans sommation, il vida quasiment la totalité de son chargeur sur le pauvre flic qui, lui, ne faisait que son travail. ️ 2981 12289 0
Sujet: Re: FB/A night in hell - part 1 [ft Frank] Ven 4 Sep - 23:22
Frank Turner
Londres
Messages : 129 Localisation : Hammersmith, une ancienne caserne de pompier Statut : Père d'un petit garçon de 9 ans. En couple avec Rachel Parker Métier : Flic, à la tête de l'USM (Unité Spéciale des Mineurs)une unité de la police œuvrant pour la protection des mineurs
A night in hell - part 2Rachel Parker-Davis & Frank Turner
Frank ne disait plus rien tant il était concentré sur la route. Les paroles échangeaient entre Marceau et Williams étaient semblables à des échos lointains. Dans sa tête, Turner dédia chacune de ses pensées à Rachel. Pour ne pas sombrer davantage, il ressassa sans modération leurs meilleurs souvenirs, qu'il se repassait comme l'on se repasse avec plaisir l'une des scènes que l'on affectionne dans un film. Le pied sur l'accélérateur, il continuait à griller les feux tricolores ne se souciant que peu de leurs couleurs. Portable en main, Jean continuait à échanger avec les unités compétentes. « Tu parles ! Si on doit compter sur eux, on n'ira pas loin ! » s'autorisa Frank pour lui. Le Français qui continuait à faire montre d'un calme olympien, indiqua les coordonnées aux collègues qui lui firent savoir qu'ils dépêchaient une équipe pour vérifier les docks. Frank tourna à nouveau.
« - On ne va pas attendre qu'ils aient fait leur ronde ! » grommela-t-il
« Ne joue pas les cow-boys Turner, c'est tout ce que je te demande !
« - Je ne suis plus flics aux dernières nouvelles. Donc tu n'as aucun ordre à me donner Marceau. Certes c'est ton enquête, ton tueur, mais c'est MA femme, alors c'est MOI qui fixe les règles. Et j'ai décidé de prendre les devants. Si tu n'es pas content, tu vas te faire mettre ! Je n'ai rien d'autre à ajouter. »
Au moins cela avait le mérite d'être clair. Frank n'était pas là pour être sous les ordres de quiconque et bien idiot serait celui ou celle qui tenterait de lui faire entendre le contraire. Jean l'avait compris et le regard qu'il adressa à Williams en disait long sur le fond de ses pensées. Les minutes s'égrenèrent, le portable sonna à nouveau, à l'autre bout la voix de l'informaticien, plus incertaine que jamais, se fit entendre. « Il y a eu des échanges coups de feu. » Les paroles revinrent jusqu'aux oreilles de Turner. « Côté ouest dans les docks » Il accéléra à nouveau et défonça le grillage (tant pis pour la voiture) Les deux flics s'accrochèrent à leur siège, tandis que le pilote, les yeux rivés sur la route, accélérait dans la dernière ligne droite.
« On a une victime l'homme est armé ! » Frank s'arrêta alors près de l'attroupement de policiers, délaissant Jean et sa collègue. « Monsieur, vous ne pouvez pas passer ! » lança l'un des flics en uniforme.
« - Je suis de la maison ! »
« Nous devons attendre l'arrivée de l'unité spéciale ! »
« - Je viens de vous dire que je suis de la maison bordel de merde ! Laissez-moi passer »
« Nous devons attendre ... » Frank sortit alors son arme et sans réfléchir, il visa le jeune flic qui lui faisait face. « -Je ne vous veux aucun mal, mais si vous ne me laissez pas passer, je m'y emploierai » Jean accouru alors, prêt à désarmer Turner qui semblait avoir perdu la tête. Frank profita d'ailleurs de ce moment d'égarement pour se précipiter vers les docks au grand dam de Jean « TURNER ! » À son tour, il fit pression sur les flics en faction, qui acceptèrent de le laisser passer lui et sa collègue.
Frank arme en main, pénétra les lieux et découvrit le corps sans vie du flic qui baignait dans une mare de sang. Son cœur se serra, puis il pria un dieu quelconque pour que Rachel n'ait pas subi le même traitement. Jean parvint quant à lui à se rapprocher de Turner. « - Ne me sermonne pas ! »
« Tu as pété un plomb ou quoi ? »
« - Je suis prêt à tout pour elle » Furent les dernières paroles de Frank qui reprit son avancée tandis que le tueur, revenait sur ses pas pour terminer ce qu'il avait commencé. Il découvrit alors une Rachel plus impuissante que jamais, qui mobilisait les dernières forces qui lui restait pour se traîner au sol. « Non, ma jolie, ne gaspille pas tes dernières forces pour si peu. Je te l'ai dit, tu altères le goût de la viande en agissant de la sorte. »
Frank se mit alors à courir dans les couloirs, se fichant bien des risques qu'il prenait et qu'il faisait prendre aux autres.
« Nous avons très peu de temps maintenant mon ange ! » lança le psychopathe en se rapprochant de Rachel. « Je n'avais pas prévu cela vois-tu ! » dit-il d'un ton niaiseux en attrapant le couteau de boucher qui était à sa portée.
Le cœur de Frank cognait rudement contre sa poitrine, l'adrénaline pulsait dans ses veines, tandis qu'un filet de sueur tapissait son front. Les échos lointains se faisaient de plus en plus perceptibles à mesure qu'il avançait.
« Aller, on y est presque ! ALLER ! » Le tueur attrapa Rachel par les cheveux « Ne te débats pas ! » et approcha la lame de sa gorge. Frank pénétra la pièce et vit la gorge de Rachel cernée par l'imposante lame « - Fils de pute ! » Il se précipita aussitôt sur le tueur tandis que Marceau et sa collègue arrivaient à leur tour. Le criminel chargé par une boule de fureur, perdit l'équilibre et tomba à terre, délaissant bien malgré lui sa lame. Frank qui se trouvait au-dessus, commença à asséner plusieurs coups de poing qui gagnèrent en intensité à mesure qu'il cognait le visage du tueur.
L'ancien flic laissait entendre des grognements bestiaux. Il continuait encore et encore. Ses phalanges s'empourpraient peu à peu, tandis que le visage du psychopathe se délestait progressivement de son caractère humain. Frank, que la colère avait transformé en bête sauvage, massacrait littéralement l'homme.
« Frank arrête ! ARRETE ! » Marceau dut intervenir pour que son ancien camarade n'éclate pas le crâne du tueur. « - LACHE-MOI ! LACHE-MOI ! » Il se débattait avec force, mais la vision de Rachel, sans défense et en piteux état le calma aussitôt.
« - Rachel ! Rachel ! » Il se précipita sur elle délaissant sa proie « - Mon amour ! » Il tenta de la soulever avec une infime douceur. D'autres flics entrèrent dans la pièce et y découvrirent la scène d'horreur. « - Appelez les secours ! » lança Frank, la voix à moitié brisée. « Ils sont déjà là monsieur ! » Ils quittèrent donc les sous-sols et regagnèrent la surface. « - Je suis là mon amour, je suis là ! » n'avait-il de cesse de répéter à Rachel. « - Poussez-vous, laissez-moi passer ! Poussez-vous ! » Il parvint enfin à rejoindre l'ambulance qui venait de se garer. Les gyrophares l'éblouirent l'espace d'un instant. Tout se passa si vite, tellement que Frank ne se rendit pas compte qu'il était là, dans l'ambulance, assit à l'arrière, la main ancrée dans celle de Rachel, destination l'hôpital.
« - Je suis là mon amour ! Je t'aime, si tu savais comme je t'aime » n'avait-il de cesse de répéter, le regard brillant et le cœur brisé par tant d’impuissance.
Sujet: Re: FB/A night in hell - part 1 [ft Frank] Sam 5 Sep - 22:29
Rachel Parker
Londres
Messages : 133 Localisation : Londres Statut : enfin divorcée, et enfin officiellement en couple avec l'amour de ma vie Date de naissance : 05/10/1982 Métier : chirurgien pédiatrique et chef de service Age : 42
A night in hell - part 1Rachel Parker-Davis & Frank TurnerSamedi 29 décembre 2018 -
Rachel ne se rendait plus compte de rien. Sa rencontre un peu trop brutale avec le sol avait achevé de l’assommer, et si elle était encore en semi-conscience, elle était incapable de réellement coordonner ses gestes. Les bruits lui semblaient si lointains, mais le tueur était revenu et même ses pas à côté d’elle sur le sol ainsi que sa voix pernicieuse lui parurent venus d’ailleurs. Ce n’est que lorsqu’il l’attrapa par les cheveux qu’elle émergea un peu plus, sentant la douleur dans son cuir chevelu. Elle ne pouvait plus crier ni même se débattre. Elle sentit la lame froide d’un couteau toucher la peau de sa gorge. La chirurgienne sentait sa dernière heure arrivée et se surprenait presque à espérer que ça ait eu lieu avant. Elle ferma les yeux, laissant une larme rouler sur sa joue, mais quelque chose la ramena à la réalité, une chose qu’elle pensait ne plus jamais connaître : la voix de Frank Turner. Sans comprendre ni même voir quoi que ce soit, elle se retrouva à nouveau parterre, sans vraiment savoir si c’était son imagination qui lui avait joué des tours. Elle était bien incapable de toute réflexion cohérente. Ce n’est qu’une minute plus tard lorsque son prénom fut prononcé par cette voix familière que Rachel comprit que Frank était vraiment là. Il était là, enfin ! C’était donc qu’elle était sauvée ? Elle n’eut le temps que d’ouvrir les yeux une poignée de secondes pour voir son regard doux et bleuté avant de sombrer à nouveau.
La chirurgienne comprit qu’elle était dans une ambulance en entendant au loin la sirène, mais surtout les termes médicaux échangés.
Ils parlent de moi ?
Les soignants présents dans l’ambulance transmettaient son nom visiblement à l’hôpital le plus proche ainsi que son état.
Non ! Ils vont prévenir Maxwell !
Elle pouvait aussi entendre la voix de Frank, le seul élément rassurant.
Frank, mon amour, ne me laisse pas, je t’en prie. FRANK !
Mais aucun son ne sortait de sa bouche, tout restait dans sa tête, ses yeux ne pouvaient s’ouvrir, à croire que son cerveau ne contrôlait plus ses mouvements ni sa parole. L’américaine était bien incapable de savoir le temps écoulé avant leur arrivée à l’hôpital, tout ce qu’elle savait, c’était qu’elle ne ressentait plus rien, elle avait l’impression de flotter. Ils lui avaient sans doute administré de la morphine. Mais elle sentait la main de Frank dans la sienne. Elle aurait tant voulu lui rendre son étreinte, lui dire qu’elle l’aimait aussi, le remercier d’être là.
Ce n’est que trois heures plus tard qu’elle émergea à nouveau. Avant même d’ouvrir les yeux, elle sentit une main dans la sienne.
Frank…
Lorsqu’elle ouvrit les yeux, difficilement, et constata avec horreur que la personne qui était avec elle dans cette chambre n’était autre que Maxwell. Son rythme cardiaque s’emballa, comme l’attestait le moniteur auquel elle était reliée et qui se mit à biper. Une infirmière entra en trombe.
« Docteur Davis, calmez-vous, je vais chercher le médecin. »
L’infirmière alla chercher le médecin qui s’était occupé de Rachel tandis que Maxwell retenait la main de son épouse qui essayait de se défaire de cette étreinte dont elle ne voulait pas. Elle cherchait Frank du regard. Mille scénarios lui passèrent par la tête. De sa main libre, elle poussa le masque à oxygène qui lui entravait le visage.
« Calme-toi ma chérie. Ils n’ont rien voulu me dire tant que tu n’étais pas réveillée alors tu te détends ».
Rachel se demandait si elle avait rêvé, si Frank avait bien été là. Si oui, elle espérait que Maxwell ne l’avait pas vu, et elle préférait ne pas en parler de peur de faire une boulette. Le médecin entra avec un dossier en main.
« Monsieur et madame Davis, j’ai peur de ne pas avoir de bonnes nouvelles ».
La pédiatre ne parvint à entendre la suite tant son esprit était accaparé par son inquiétude pour Frank. Elle sentit néanmoins la main de Maxwell serrer la sienne un peu trop fort à son goût. Le terme « fausse couche » venait d’être énoncé et l’entrepreneur allait sûrement le lui faire payer. - Sortez. Posez ce dossier sur la table et sortez, tous les deux. Je ne veux plus voir personne.
Sa voix n’était pas aussi forte qu’elle l’aurait voulu mais elle n’avait pas la force de faire mieux.
« Je ne pense pas que ce soit une b... »
- Je ne vous ai pas demandé l’heure ! Vous savez qui je suis ? Posez ce foutu dossier sur cette table et sortez. Toi aussi, Maxwell. Laissez-moi, je ne veux plus vous voir ni l’un ni l’autre.
Ne voulant pas contrarier sa patiente et la sachant dans le corps médical et bien mieux placée que lui, le docteur obtempéra, invitant du regard le mari de sa patiente à le suivre. Ils continueraient leur conversation un peu plus loin hors de la chambre. Pendant ce temps, Rachel mobilisait ses forces pour attraper de ses mains tremblantes le dossier médical relatant ses maux et ce qui avait été fait pour tenter d’y remédier. A mesure qu’elle lisait, des flashs lui revenaient en mémoire. Contusions, coups au visage, fracture de la pommette gauche, traumatisme crânien léger, interruption spontanée de grossesse, viol, électrocution, profonde entaille au quadriceps droit… Rachel repoussa le dossier qui tomba mollement au sol, les feuilles s’éparpillant, tandis que les mains tremblantes de l’américaine recouvraient son visage alors qu’elle éclatait en sanglots. Elle était déroutée, perdue, désespérée. Comment la vie pouvait-elle être aussi cruelle avec elle ? Qu’avait-elle bien pu faire pour mériter tout ça ? L’infirmière revint discrètement dans la chambre, ce qui fit sursauter Rachel.
« Madame, je... » - J’ai dit que je voulais rester seule ! l’interrompit-elle d’une voix étranglée.
L’infirmière s’éloigna alors.
- Attendez ! Est-ce que… est-ce qu’il y avait bien un homme dans l’ambulance ? Frank Turner ?
La jeune femme se retourna et acquiesça. Rachel se sentit soulagée mais son coeur se serra. Il ne fallait pas que Maxwell le voie. Elle pouvait entendre les bips relatifs à son rythme cardiaque changer encore. Elle arracha le détecteur accroché à son index.
- Il va bien ? « Oui docteur, il voulait venir vous voir, mais comme vous le savez, on n’autorise que la famille à venir... »
Rachel souffla de soulagement. Il allait bien. Mais il ne fallait pas qu’il la voie ainsi, il allait s’inquiéter. Et puis Rachel se sentait vraiment comme le dernier des boulets. Frank ne méritait pas ça. Il valait mieux qu’il l’oublie.
- Vous avez raison. « Essayez de dormir. Le psy passera vous voir avec le médecin dans quelques heures. » -Non, je ne veux voir personne. « Vous préférez que ce soit une femme ? » - Je ne veux voir PERSONNE ! Ne m’obligez pas à élever la voix ! Sortez. « Très bien, très bien, calmez-vous Dr Davis. Tâchez de vous reposer. »
L’infirmière quitta la pièce, laissant Rachel seule, le regard rivé sur le plafond, ayant bien du mal à retenir ses larmes. ️ 2981 12289 0
Sujet: Re: FB/A night in hell - part 1 [ft Frank] Dim 6 Sep - 21:27
Frank Turner
Londres
Messages : 129 Localisation : Hammersmith, une ancienne caserne de pompier Statut : Père d'un petit garçon de 9 ans. En couple avec Rachel Parker Métier : Flic, à la tête de l'USM (Unité Spéciale des Mineurs)une unité de la police œuvrant pour la protection des mineurs
A night in hell - part 2Rachel Parker-Davis & Frank Turner
Assis dans la salle d'attente, le regard perdu, Frank attendait. Un médecin était passé le voir pour lui faire savoir avec bienveillance, qu'il pouvait l'ausculter. L'ancien flic lui lança un regard noir qui suffit à éloigner le jeune homme. Il faut dire que l'état des phalanges de l'Américain pouvait aisément susciter l'inquiétude d'un spécialiste, mais pour l'heure notre tête brûlée avait d'autres préoccupations que de se focaliser sur sa petite personne. Il quitta donc la salle pour retourner encore une fois à l'accueil.
« - Je viens aux nouvelles ! » demanda-t-il avec ce qui lui restait encore de bienveillance. Ce à quoi la dame lui répondit, l'air désolé : « Le Dr Davis n'est pas encore sorti du bloc et comme vous n'êtes pas de... » Et bam, un autre coup dans la tronche, comme si ça n'était pas assez. Frank serra à nouveau la mâchoire et acquiesça, que pouvait-il faire de plus ? « - Ouais je connais le refrain. N'étant pas de la famille, je n'ai le droit à aucune information. » ajouta-t-il avant de tourner les talons. « Je suis désolée ! » Elle aussi faisait preuve de bienveillance à l'égard de l'ancien flic, mais ça n'était pas assez. Il revint alors sur ses pas, se dressant face à la réceptionniste toujours assise à sa place à consulter l'écran de son ordinateur.
« - Pas la peine de faire semblant ! Dites la vérité aussi brutale soit-elle. Je ne suis pas son mari, mais moi, je suis là pour elle. Moi, je l'aime comme elle le mérite. Alors oui, je ne suis pas de la famille c'est vrai, mais contrairement au mari, moi, je l'aime et c'est tout ce qui devrait compter. » Le regard mauvais et la mâchoire crispée, éprouvé par cette réplique d'une rare intensité et sous le regard de quelques spectateurs, il traîna son corps jusqu'à sa chaise et souffla longuement avant de se prendre le visage entre les mains et faute de mieux, il se rua vers un distributeur et opta pour la toute première cochonnerie qui lui tomba entre les mains. Son portable se mit alors à vibrer, lui rappelant de plein fouet ses autres responsabilités. Il délaissa donc son mars qu'il balança à la poubelle et appela Dylan inquiet de ne plus avoir de nouvelles de son frère.
« - Re ! Bowie dort ? Super ! Non, je suis à l'hôpital. Non, petite crapule ne t'inquiète pas, je vais bien » dit-il en posant le regard sur sa main abîmée. Sa voix ne tremblait pas, contrairement à ce qu'il aurait cru. Il restait maître de lui-même et tâchait de rassurer son petit frère en lui épargnant les détails. « - Tu peux me le garder pour cette nuit ? Promis je passe le chercher demain. Merci Dylan, tu es un chef ! » Il esquissa un dernier sourire avant de raccrocher et de retourner le cœur lourd, sur sa chaise dans la salle d'attente.
Les heures passèrent, rien ne changeait et lui restait, tel un chien abandonné, dans l'attente d'un maître qui ne venait pas. Fixant le cadran de sa montre et avalant son énième café, il profita de l'inattention de la dame « conciliante » pour rejoindre l'un des ascenseurs à disposition. Il se foutait bien du quand, dira-t-on, des regards et des rumeurs. Il se fichait aussi d'avoir des ennuis avec « le mari » tout ce qui comptait était Rachel et personne d'autre. Il rejoignit donc ce qui lui semblait être le bon étage. Rachel devait certainement, au vu de l'heure, être sortie du bloc. Il checka une à une les portes de chaque chambre prenant soin de se cacher lorsqu'une blouse blanche était en approche. D'ailleurs, il faillit se faire prendre sur la dernière ligne droite. Plaqué contre un mur adjacent, il ne put cependant échapper à l'échange entre les deux médecins, accessoirement des collègues de Rachel.
« C'est tellement triste ! Elle était enceinte de cinq semaines. On n'a pas pu sauver le bébé ! »
« La pauvre, je suis sûr qu'elle aurait fait une bonne mère en plus. Rachel est adorable avec les gosses. »
Puis ils s'éloignèrent l'air de rien, laissant sur leur passage une révélation qui venait d'anéantir totalement Frank Turner. Plus aucun doute ne subsistait, si la femme qu'il aimait été enceinte, ce n'était certainement pas de lui puisqu'ils ne s'étaient pas encore donnés l'un à l'autre. Glissant contre le mur, le regard brillant, il acheva sa descente. Son cœur tapait contre son torse, sa gorge sèche l'empêchait presque d'avaler sa salive. Il baissa la tête, une première perle salée roula contre sa joue, il l'essuya aussitôt, se releva non sans mal et continua à chercher le nom de Rachel sur l'un des écriteaux qui se présentaient à lui. Et quand enfin, il le trouva, aucun soulagement ne vint récompenser son action. Le cœur toujours aussi lourd, il tapota légèrement contre la porte. Si Maxwell était présent, il lui ouvrirait, le cas échéant, il se retrouverait comme un con devant une porte close.
Quelques secondes s'écoulèrent avant qu'il ne retoque contre la porte et ne se décide enfin à entrer. Elle était là, allongée dans un lit trop grand pour elle, branchée à divers appareils. Il avança prudemment en laissant entendre un petit « - C'est moi ! » Le visage de Rachel, cette ode à la beauté, était tuméfiée, rendant la contemplation douloureuse pour Frank qui attrapa le siège près de la fenêtre et le rapprocha du lit de la pédiatre avant de lui saisir la main. Il préféra, pour le moment, oublier ce qu'il venait d'entendre, Rachel n'était pas en état et il n'avait aucun droit de s'en prendre à elle. « - Mon amour ! » Il porta sa main à sa bouche et la lui embrassa avec douceur. La voir ainsi plongea l'azur de son regard dans un abîme de tristesse. Il s'en voulait tellement qu'il ne pouvait s'empêcher de le laisser entendre. « -Pardonne moi ! J'aurai dû être là plus tôt. Mon amour, si tu savais comme je m'en veux ! »
Sujet: Re: FB/A night in hell - part 1 [ft Frank] Mer 16 Sep - 19:42
Rachel Parker
Londres
Messages : 133 Localisation : Londres Statut : enfin divorcée, et enfin officiellement en couple avec l'amour de ma vie Date de naissance : 05/10/1982 Métier : chirurgien pédiatrique et chef de service Age : 42
A night in hell Rachel Parker-Davis & Frank TurnerSamedi 29 décembre 2018
Allongée, les yeux rivés sur le plafond, Rachel revoyait les images ignobles des atroces événements qui avaient eu lieu quelques heures auparavant, superposées aux lignes qu’elle avait lues dans ce dossier médical dont les feuilles se trouvaient à présent éparpillées sur le sol sur le côté droit du lit. Tout son corps tremblait en soubresauts incontrôlables tandis que les larmes coulaient sans discontinuer le long de ses joues. Elle ignorait combien de temps s’était écoulé, elle reconnaissait juste quelques détails lui faisant comprendre qu’elle se trouvait dans l’hôpital londonien qu’elle connaissait bien puisqu’elle y travaillait, et cette simple idée la rendait malade. Elle aurait simplement voulu disparaître, ne plus exister, qu’on l’oublie. Et Frank dans tout ça ? Selon elle, Frank ne méritait pas de subir ça. Il venait de retrouver son fils, il ne méritait pas d’avoir encore un sujet d’inquiétude. La chirurgienne en venait même à regretter de ne pas y être restée. Ainsi, Frank aurait la paix, et elle aussi, elle n’aurait pas à subir toutes ces souffrances physiques et psychologiques.
Épuisée et sans doute sous encore sous le joug des anesthésiants et autres tranquillisants qu’elle s’était vue administrée, l’américaine finit par s’assoupir à nouveau. Des images inquiétantes lui parvinrent, des ombres, le rire angoissant du tueur, d’autres bruits tout aussi effrayants comme celui d’une lame qu’on ramasse. Et finalement, dans tout ce chaos, la voix de Frank, au début paraissant si lointaine, mais qui semblait se rapprocher. Cette voix qui était si rassurante pour Rachel. Sans réaliser qu’il était vraiment là, à côté d’elle, la pédiatre espérait. Elle sentit alors quelque chose ou quelqu’un lui toucher la main. Elle entendait cette voix d’encore plus près, et sentant une faible pression sur sa main, elle tenta péniblement d’ouvrir les yeux. Tout ce qu’elle vit d’abord ne fut qu’une silhouette, ce qui la fit paniquer, son coeur s’emballa tandis qu’elle sursauta en poussant une exclamation de terreur. Tout son corps se remit à trembler de manière incontrôlable. Sa vision se fit ensuite plus nette et elle réalisa que c’était bien Frank qu’elle voyait.
- Frank ? C’est bien toi ? demanda-t-elle d’une petite voix.
Il était là, auprès d’elle, le regard empli de tristesse. Il était malheureux à cause d’elle. A bout de force, elle ne pouvait plus retenir ses larmes et éclata en sanglots.
- Je suis désolée, mon amour, pardonne-moi, je t’en prie.
Rachel ne voulait pas que Frank la voie ainsi, mais c’était trop tard, il était là, et elle n’avait pas le coeur de lui demander de partir, d’autant que sa présence la rassurait. Elle s’en sentit d’ailleurs bien égoïste, à espérer qu’il resterait. Mais il avait tous les droits de s’en aller, il serait bien mieux avec son fils. D’ailleurs, où était Bowie ? - Samuel, où est-il ?
A cause d’elle, il avait écourté sa soirée avec son fils, alors qu’il attendait ça depuis si longtemps. Comment pourrait-il lui pardonner ? Et pire que tout, il allait apprendre qu’elle lui avait menti, qu’elle lui avait caché la vérité. Il fallait qu’elle le lui dise avant que toute cette histoire ne fasse un tapage monstre. Maxwell avait parlé pendant sa foutue soirée, et maintenant la fausse-couche était dans son dossier, ça finirait bien par se savoir. Ses mains continuaient de trembler et elle les cacha sous la couverture, tachant de se redresser, non sans mal, grimaçant à cause de toutes les douleurs qu’elle ressentait un peu partout.
- Frank… il faut que je te dise quelque chose.
Il va me détester après ça, c’est sûr.
Ses larmes redoublaient d’intensité et sa voix se faisait chevrotante.
- Je peux plus garder ça pour moi, j’aurais dû te le dire avant, mais je voulais te faire de peine, tu venais à peine de revenir, tu ne méritais pas que je t’accable de mauvaises nouvelles alors que tout commençait à s’arranger pour toi.
Sujet: Re: FB/A night in hell - part 1 [ft Frank] Ven 18 Sep - 1:24
Frank Turner
Londres
Messages : 129 Localisation : Hammersmith, une ancienne caserne de pompier Statut : Père d'un petit garçon de 9 ans. En couple avec Rachel Parker Métier : Flic, à la tête de l'USM (Unité Spéciale des Mineurs)une unité de la police œuvrant pour la protection des mineurs
A night in hell - part 2Rachel Parker-Davis & Frank Turner
La veine figurant sur sa tempe avait cessé de le titiller à l’inverse de ses poings, qui maintenant que l’adrénaline s’était estompée, commençait à vraiment lui faire mal. La douleur se voulait supportable, mais était présente, tout comme la prémisse de migraine, signe annonciateur de nuits blanches à venir.
Là, assis sur son inconfortable chaise, dans cette salle d’attente impersonnelle et sans couleurs, Frank rongeait son frein. Le regard fixé sur cet immonde sol en damiers, il céda bien malgré lui à l’appel de l’introspection. Et sans surprise, la culpabilité qui le hantait demeurait immense, à la hauteur de son auto dépréciation mise en valeur par la liste d’adjectifs qu’il égrenait dans sa tête avant que sa mémoire ne le trahisse pour le mener aux docks.
L’odeur de marée basse fit imploser son odorat, l'obligeant à respirer essentiellement par la bouche. Dès lors, il se revoyait, plein d'incertitudes, fouler le sol, instable malgré la détermination qui l'animait. Arme en main, il tenait en joue un jeune officier en uniforme, qui en l'empêchant de franchir le cordon de sécurité, ne faisait que son travail.
Frank, rongé par la colère et la peur, aurait-il été jusqu'à tirer sur le bleu si d'aventure l'homme s'était à nouveau opposé à lui ? La réponse semblait logique, mais tardait à se faire entendre. Mais Frank le savait, au moment même où Marceau l'avait notifié de la situation, l'ancien flic céda sa place à l'homme et le cerveau au cœur. Dès lors, ni le professionnalisme ni le respect de la procédure n'avaient lieu d'être. Rachel n'était pas qu'une simple victime, le lien qu'elle partageait avec Frank allait bien au-delà de tout cela. Il l'aimait plus que tout au monde, autant que sa propre liberté qu'il aurait pu sacrifier en laissant la déraison le mener jusqu'à l'illicite.
Le temps passé à ne rien faire ne l'aida point à se défaire de son trouble, ni des violentes images qui tapissaient son esprit dorénavant. Il se revoyait courir comme un dératé dans cet interminable couloir. Arme en main, il tentait de ne pas se laisser contaminer par le désespoir.
Rachel était là, en vie, il ne pouvait en être autrement. Malgré tout, il ne put se jouer de ce désespoir qu'il combattait de toutes ses forces. Et l'espace d'un instant,il laissa le pire lui faire voir le corps sans vie de sa bien-aimée avant d'enfin mettre un terme à sa course folle. Il se revoyait ainsi faire face à la lame d'un couteau de boucher, prête à sectionner la carotide de la pédiatre. Et c'est malheureusement cette dernière image que Frank gardait en mémoire, il tenta malgré tout de s'en défaire en dirigeant son regard sur ses mains. Mais c'était peine perdue, car tout le renvoyait à cette scène glauque et à ce moment où une fois encore, la folie et la colère furent de concert pour le pousser à braver l'un des trois interdits fondamentaux érigés par notre société, à savoir le meurtre.
En effet, il posa à nouveau son regard sur ses mains, vectrices d'une mort certaine pour l'adversaire. La violence des coups portés fut si forte que ses phalanges étaient marquées. Il l'ignorait encore, mais le tueur était dans un état tout aussi sale que le lieu choisit pour exécuter sa sordide représentation. Son cœur s'était enrayé, cristallisant tout un flot de sentiments qui pour la plupart stagnaient depuis des décennies. Le meurtrier avait ouvert la boîte de Pandore et s'apprêtait à en subir le courroux par le biais de son unique spectateur.
Frank n'était alors plus en capacité de réfléchir, sous le coup de l'adrénaline, sa fureur se décupla et alors qu'il continuait à se perdre dans ses pensées, toujours inconfortablement installé en salle d'attente, il se vit bondir sur le psychopathe qui se retrouva désarmé et à l'affut de la bête sauvage animée par la fureur et bien décidée à abattre son courroux.
Les gestes de l'un étaient frénétiques et dans la défense tandis que l'autre demeurait dans l'attaque. Les poings en feu, Frank continuait à frapper, à cogner, à briser plusieurs os de cet ignoble visage qui perdait peu à peu en humanité. Il se dépensait en énergie et dans le massacre. Puis au paroxysme du combat, Jean sorti de l'ombre et résonna son ami l'empêchant ainsi d'ôter la vie au coupable. Frank vit alors, durant une fraction de seconde, le reflet de son père dans le miroir qui leur faisait face.
Passé l’attente et alourdi par la fatigue, Frank se fit plus audacieux. Observateur et à l’affut, il profita de l’inattention de la réceptionniste et retrouva l’ascenseur avant de mener son expédition afin de retrouver Rachel. Mais les dés étaient déjà pipés le peu de courage qui lui restait encore, fut anéanti par une révélation qui ne venait même pas de l’intéressée.C’est donc le cœur lourd et le regard vide que l’ancien flic pénétra la chambre de la pédiatre, un regard qui reprit une contenance lorsqu’il la vit allongée et sans défense dans son grand lit d’hôpital.
Il ne pouvait ni lui en vouloir, ni la blâmer. Rachel avait assez souffert, il était inutile d’ajouter de l’huile sur le feu en évoquant un sujet aussi polémique. Et puis, il en était sûr, ce bébé n’était certainement pas le fruit de l’amour. D’ailleurs était-il le fruit du consentement ? Connaissant la réponse, Frank sentit presque instantanément la colère lui monter en nez. Bon sang qu’il s’en voulait, une fois encore il avait échoué à la protéger et une fois encore, l’on avait abusé d’elle. Ce cycle infernal allait-il s’achever un jour ? Tous les deux, ensemble, allaient-ils enfin connaître un semblant de bonheur ?!
« - Mon amour ! » laissa-t-il entendre de sa voix la plus douce. Le fait qu'elle soit effrayée, le blessa, bien qu'il ait conscience qu'agir de la sorte après un tel traumatisme, soit normal. Mais il devait l'accepter, il devait passer outre l'abrupte vérité et ça, pour l'heure, il en était tout bonnement incapable. Alors, il se concentra sur ce qui les unissait l'un à l'autre, le meilleur et juste le meilleur. Elle éclata en sanglots, il serra la mâchoire, il devait tenir, être fort pour deux, être son roc, son épaule, son corps de protection. Il devait parer toutes les épreuves à venir. En était-il seulement capable à présent ?
« - Hey non ne t'excuse pas, ce sont les enfants qui s'excusent où les personnes qui ont fait quelque chose de mal. Et je n'ai pas à te pardonner Rachel, pourquoi le devrais-je ? » Il songea à cette grossesse qu'elle lui avait cachée. Allait-elle lui en parler ? Il avait bon espoir et préféra de ce fait, lui laissait le champ libre pour qu'elle l'évoque d'elle-même.
« - Ne pleure pas ! » Sa main quitta la sienne pour venir se poser contre sa joue. « - Bowie va bien, il est avec Dylan qui me le garde jusqu'à demain. » Sa voix, qu'il voulait pleine de certitude, tremblait légèrement et son regard si profond et insondable peinait à rester focaliser sur Rachel. Pour dire vrai, il ne supportait que très mal de la voir dans cet état.
« - Rachel... » commença-t-il en même temps qu'elle. Il le voyait dans son regard sucré qui désormais laisser paraître de la peur une infinie tristesse. Elle voulait parler, elle devait le faire, elle en avait besoin, plus que lui. « -Vas-y ! Je t'écoute ! » Il comprit alors, sans qu'elle le dise, ce qui se cachait derrière ce besoin de parole, un regard avait suffi, comme toujours. Elle commença donc, en tentant tant bien que mal de dompter ses tremblements et en essayant de se redresser au grand désarroi de Frank qui n'hésita pas à le faire savoir « - Non, arrête ! » lança-t-il entre douceur et fermeté. « - Reste allongé ! » Elle pleura à nouveau, il se rapprocha donc en prenant soin de sortir ses mains tremblantes de dessous la couverture. Il avait compris, elle n'avait pas besoin de le dire.
« - Je sais ce qu'il y a à savoir. J'ai entendu deux types évoquer le bébé. J'aurais aimé l'apprendre dans d'autres circonstances, mais ce n'est ni le lieu, ni le moment de parler de ce que je veux moi. D'ailleurs, ça n'a pas d'importance. J'ai failli le tuer ! J'étais à deux doigts de le faire, tu sais ! Je n'ai pas réfléchi. Je n'ai jamais autant flippé de ma vie et je ne me suis jamais senti aussi impuissant. »
Il serra le poing, marqua un silence et se frotta les yeux. « - Je ne veux pas te perdre Rachel. Je veux passer chaque heure, chaque minute, chaque seconde avec toi. Ma vie sans toi n'a aucun sens. Si je t'avais perdu je... » Sa voix tremblait, son cœur cognait, ses yeux brillaient. « - Je te demande pardon ! Pardon d'avoir commis tant d'erreurs, d'avoir été lâche par le passé et de ne pas avoir su te protéger. Pardon Rachel ! Pardon ! » Il craqua, la fatigue venait d'avoir raison de lui.
Sujet: Re: FB/A night in hell - part 1 [ft Frank] Ven 18 Sep - 2:07
Rachel Parker
Londres
Messages : 133 Localisation : Londres Statut : enfin divorcée, et enfin officiellement en couple avec l'amour de ma vie Date de naissance : 05/10/1982 Métier : chirurgien pédiatrique et chef de service Age : 42
A night in hell Rachel Parker-Davis & Frank TurnerSamedi 29 décembre 2018
Partout sauf ici, Rachel aurait préféré n’importe quoi à cette horrible soirée de cauchemar éveillé. Mais la réalité était ainsi. Elle était à présent de l’autre côté de la barrière, elle n’était plus soignante mais patiente. Elle se rappelait les cas horribles auxquels elle avait été confrontée lors de son stage en traumatologie et au final, elle enviait presque ceux qui y étaient restés. Pour l’instant, elle ne sentait plus rien, la morphine faisait bien son effet, mais qu’en serait-il une fois les effets dissipés ?
A présent éveillée à nouveau, après un sursaut le temps que sa vue s’acclimate et qu’elle réalise que c’était Frank qui tenait sa main, Rachel reprenait ses esprits. Toujours dans la bienveillance, son grand amour lui parlait avec douceur et gentillesse.
Quel amour. Je ne le mérite pas.
Il essayait de sécher ses larmes avec douceur et la rassura pour Bowie qui était chez Dylan.
- Si, Frank… je te dois des excuses.
La gorge de la pédiatre était nouée, c’était si difficile, elle se sentait si mal. Cet homme était la bonté-même, et elle ne faisait que le faire souffrir et le mettre en danger, bien malgré elle, certes, mais les faits et les résultats étaient là. Qui voudrait d’une compagne pareille ? Incapable de retenir ses larmes, les sanglots éclatèrent tandis que Frank essayait de la rassurer, lui demandant de rester allongée pour ne pas se faire mal, et allant même jusqu’à prendre entre les siennes ses mains tremblantes. Alors qu’elle essayait de commencer une explication, il lui coupa l’herbe sous le pied. Les yeux de la chirurgienne s’écarquillèrent. Il savait ?
- Tu… quoi ? Mais… comment ? Qui ?
Son coeur se serra encore davantage. Il l’avait appris et par deux inconnus qui discutaient en plus ?
- Je suis vraiment désolée, je suis en-dessous de tout. Je voulais pas te mentir, ni te cacher la vérité, Frank, je te le jure. Mais tu… tu venais de rentrer, et tu avais l’air heureux et… moi je ne pouvais plus rien faire, c’était trop tard. Et tu avais Bowie, c’était Noël… Pardonne-moi, je t’en prie.
La gorge serrée, elle l’écouta parler tandis que ses larmes continuaient de rouler sur ses joues dont l’une des pommettes était devenue violette à cause du coup qu’elle avait reçu. Elle avait bien du mal à se calmer, hoquetant presque à chaque inspiration tandis qu’elle resserrait sa main autour de celle de Frank, horrifiée par ce qu’elle entendait. Il avait failli tuer l’ordure qui l’avait enlevée. Elle avait failli faire de lui un meurtrier.
- Oh Frank… Heureusement… Heureusement que tu ne l’as pas fait.
Rachel n’arrivait pas à vouloir du mal à cet homme. Elle espérait néanmoins que la justice fasse son travail, ainsi que la médecine parce qu’il était clair qu’il avait un problème de taille au niveau mental, mais elle ne souhaitait pas sa mort malgré tout ce qu’il lui avait fait subir, et encore moins de la main de Frank. Celui qu’elle aimait aurait risqué sa carrière, sa crédibilité, et probablement de gros ennuis avec la justice si une telle chose était arrivée, sans parler des dommages psychiques. On n’ôte pas la vie impunément, sauf peut-être pour les malades comme cet homme qui s’était plu à lui faire tant de mal. Y repenser, entendre à nouveau son rire et sa voix pernicieuse fit frissonner l’américaine qui ferma les yeux avec une légère grimace. Elle les rouvrit immédiatement, touchée par la déclaration de cet homme qu’elle aimait par-dessus tout et qu’elle était persuadée ne pas mériter. Le regard empli de tristesse, elle posa sa main sur la joue de son âme-sœur, celui qu’elle ne voulait pour rien au monde décevoir encore.
- Oh non Frank… ne dis pas ça.
Sa voix était étouffée par l’émotion.
- Je t’aime tant, si tu savais. Tu n’as commis aucune erreur, tu n’as pas été lâche, au contraire, tu m’as sauvé la vie. Tu as pris tous les risques pour moi, et… et tous les mots ne suffiraient pas pour te remercier à la juste mesure de ton héroïsme. Je t’aime tellement, je regrette tant de te créer autant de problèmes depuis qu’on s’est retrouvés. C’est à moi de te demander pardon, pas l’inverse.
Comment pouvait-il encore vouloir d’elle après tout ce qu’il avait subi par sa faute? Elle regarda ses mains qu’elle tenait dans les siennes, et en les ouvrant, elle remarqua les entailles sur ses premières phalanges, sûrement des stigmates de ce combats contre le monstre qu’elle n’avait que partiellement entendu tant elle était assommée. Une frémissement la prit.
- Frank, où il est maintenant ? Ce… cet homme, où est-ce qu’il est ?
Frank avait dit qu’il ne l’avait pas tué mais presque. Connaissant celui qui faisait battre son coeur, et son tempérament, il n’avait pas dû y aller de main morte, ce psychopathe devait être dans un sale état… Ce qui voulait dire qu’il avait sûrement été hospitalisé. Le coeur de Rachel s’emballa, trahi par le moniteur branché à son index.
- Tu l’as blessé, alors ils est ici, il est ici n’est-ce pas, dans cet hôpital ?!
Les tremblements, s’ils n’avaient jamais cessé, reprenaient de plus belle.
- Je veux partir d’ici, je veux qu’on rentre !
Elle lâcha sa main pour pousser les couvertures et essayer de se lever. C’est à ce moment-là qu’une infirmière entra, attirée par le bruit de l’électrocardiogramme.
« Dr Davis, qu’est-ce qui se passe ? Et vous, qui vous a permis d’entrer, qui êtes-vous ?! » demanda-t-elle en remarquant la présence de Frank.
- Laissez-le tranquille et filez-moi une décharge de sortie ! Je ne resterai pas ici une minute de plus !
« Calmez-vous, j’appelle le médecin. Voulez-vous que j’appelle votre mari aussi ? » demanda-t-elle en composant un numéro sur le fixe de la chambre pour biper le docteur en question.
- NON je veux partir TOUT DE SUITE !
L’infirmière s’approcha pour l’empêcher de se lever tandis que le médecin entra.
« Qu’est-ce qui se passe ici ? Dr Davis vous êtes beaucoup trop agitée. Donnez-lui un peu d’alprazolam. Et vous, vous êtes de la famille ? » demanda-t-il en constatant à son tour la présence de Frank tandis que l’infirmière s’approchait avec une seringue.
- Je vous interdis de me droguer aux anxiolytiques ! Posez ça tout de suite !!!
Trop tard, l’infirmière venait d’injecter le produit dans le cathéter.
« Monsieur, je vais vous demander de sortir, il faut qu’elle se repose. »
- Non, je vous en prie… commença faiblement Rachel dont le rythme cardiaque s’était considérablement calmé en l’espace de quelques secondes.
Elle sentait la tête lui tourner, tout semblait d’un coup un peu flou et dansant. Qu’elle détestait ces gens, qu’elle détestait cette ville.
Sujet: Re: FB/A night in hell - part 1 [ft Frank] Sam 19 Sep - 21:22
Frank Turner
Londres
Messages : 129 Localisation : Hammersmith, une ancienne caserne de pompier Statut : Père d'un petit garçon de 9 ans. En couple avec Rachel Parker Métier : Flic, à la tête de l'USM (Unité Spéciale des Mineurs)une unité de la police œuvrant pour la protection des mineurs
A night in hell - part 2Rachel Parker-Davis & Frank Turner
Depuis toujours, Frank Turner avait les hôpitaux en horreur. Tout avait commencé un soir d'août 1996. Fraichement débarquée de vacances, la famille Turner avait repris ses quartiers à San Francisco. Les bonnes vieilles habitudes étant de rigueur, Victor se refit la main sur son épouse. Cette fois, et ce, malgré le nombre incalculable de précautions prises par la jeune femme, la violence de son mari parut aux yeux de leur fils unique.
Les coups furent si forts, qu'ils durent rejoindre l'hôpital où par la suite, toute une batterie de questions fut posée à Frank, qui sous le regard désolé de son père, se joua des services sociaux en omettant délibérément certains détails de son récit pour mieux couvrir son père. Il le regrettait, mais pas assez pour se pourvoir d'un semblant de courage.
L'autre visite à l'hôpital fut l'occasion de célébrer la vie, mais aussi l'occasion pour Frank, de laisser à nouveau la vérité se faire entendre. Son corps à lui, était couvert des bleus normalement adressés à Jude. Durant la grossesse, le jeune garçon s'était érigé en punching-ball pour épargner sa mère et permettre à son petit frère de venir au monde dans les meilleures conditions.
Des années plus tard, c'est une fois encore à l'hôpital qu'il se découvrit une propension immense à la lâcheté. Jude y avait élu domicile à cause de son cancer. Elle ne pouvait dès lors plus retourner dans cette maison qu'elle chérissait tant pour y avoir vu grandir ses fils. L'odieux monstre qui se cachait en son sein, avait remporté chacune de ses batailles. D'abord le corps, qu'il martyrisa impunément. La vision de sa mère amaigrit, sans cheveux, apeura le petit garçon que Frank n'était plus. Pour combattre sa lâcheté grandissante, il s'enferma dans le travail avant d'être contraint de remettre les pieds à l'hôpital pour accompagner Jude dans ses dernières heures.
Mais il y avait aussi d'heureux événements (la naissance de Bowie) malheureusement trop peu nombreux pour que Frank cesse d'exécrer ce lieu tantôt vecteur de vie et de bonheur, tantôt vecteur de mort et de malheurs.
Cette lâcheté qu'il arborait en ces lieux, semblait toutefois s'amoindrir. Il avait beau s'excuser, demander un pardon qui devait lui être accordé, Rachel ne l'entendait pas de cet avis. Il lui avait sauvé la vie, il était son héros et malgré sa faiblesse grandissante, la demoiselle réunissait le peu de force qui lui restait pour que son homme cesse de se déprécier de la sorte.
« - Je ne suis pas un héros ! » laissa-t-il entendre après lui avoir fait savoir que dans une rage extrême, il fut à deux doigts de tuer son agresseur. « - Heureusement que je ne l'ai pas fait, mais j'aurais pu aller jusque-là ! L'espace d'un instant, j'y étais. Je franchissais presque sans peine la frontière. » Elle tenta à nouveau de ne pas lui faire entendre raison, mais Frank étant têtu, la tâche s'annonçait complexe. « - Non ! Rachel s'il te plaît arrête de t'excuser ! » Il avala bruyamment sa salive, il avait la gorge aussi sèche que du papier de verre. Il faut dire que sur ces dernières heures, l'hydratation aussi importante soit-elle, fut reléguée très loin dans les préoccupations de l'ancien flic, qui n'aurait pas été contre un verre de whisky à présent. Peut-être, le pourrait-il en sortant de l'hôpital, une perspective qui faisait dès lors resurgir ses vieux démons et sa propension à fuir.
La voix de Rachel ternit par la souffrance, le ramena heureusement à la réalité, l'empêchant ainsi de développer cette odieuse perspective de fuite alors que l'amour de sa vie avait plus que jamais besoin de lui. « - Hum quoi ? Tu disais ? » Il était ailleurs, tellement qu'il n'avait pas écouté ce qu'elle venait de dire, l'obligeant ainsi à se répéter tout en frissonnant en évoquant le monstre qui l'avait conduite aux portes de l'enfer.
L'air désolé, Frank fut incapable de croiser son regard en émettant un semblant de réponse. « - Il est quelque part, n'y pense pas. Rachel non s'il te plaît ! » Le moniteur émit de funestes bips trahissant l'emballement de l'organe cardiaque. « - Rachel, il est sûrement dans le coma, il ne te fera aucun mal. Calme-toi, je t'en prie ! »
Elle voulait partir elle aussi, mettre les voiles et fuir ce lieu qui était pourtant son territoire. Ce n'était pas de la lâcheté, juste les dernières bribes de son instinct de survie, rendu irrationnel par la présence de Turner qui vit sa main se défaire bien malgré lui de celle de Rachel bien décidée à se lever pour mettre le plus de distance possible avec son agresseur.
« - Rachel arrête ! Tu n'es pas en état ! » La douceur avait cette fois laissé place à la fermeté. « - Non ! Tu ne dois pas te lever ! » Et alors qu'il tentait encore d'amoindrir ses craintes, la porte de la chambre s'ouvrit à la volée. Il faut dire que l'électrocardiogramme émettait un boucan d'enfer de quoi réveiller un mort. L'infirmière qui traversait le couloir, pénétra les lieux sans s'inviter au préalable. Quelle ne fut pas sa surprise en découvrant, hors des heures de visites, la présence d'un visiteur. Frank se redressa aussitôt tandis que Rachel, malgré les invectives, continuait à faire preuve de véhémence.
« - Ecoutez, je sais que je ne devrais pas être là... » Il n'eut malheureusement pas le loisir d'achever sa phrase. Rachel Incontrôlable comme jamais, obligea la jeune infirmière à s'approcher « - Laissez-moi la calmer s'il vous plaît ! » suppliait l'Américain avant de se retourner pour faire face à la pédiatre « - Tu ne vas pas sortir ! RACHEL ! PUTAIN ! Calme-toi ! » Bien malgré lui, il venait d'oser la voix, l'infirmière quant à elle, profita de l'inattention des deux amants pour prévenir le médecin en charge de la pédiatre. Une autre personne fit alors son apparition au grand dam de l'ancien inspecteur qui acculait, fit montre d'une agressivité à peine cachée.
« - Hey ! Vous ne lui donnez rien du tout ! » Le médecin posa une main sur l'épaule du flic pour tenter de l'apaiser, mais Turner qui ne parvenait à dompter sa colère, poussa l'homme « - Tu ne me touches pas! Connard ! » Il vit alors la jeune infirmière s'approcher de Rachel, seringue en main. « - Tu ne la touches pas ! » Mais c'était trop tard, le médecin revint alors à la charge demandant à l'indésirable de sortir pour que la patiente puisse se reposer. « - Qu'est-ce que vous lui avez fait ?! » Il se rua alors sur Rachel qui perdait peu à peu pied, emportée dans un nuage flou et médicamenteux. Deux agents de sécurité firent alors leur entrée et se chargèrent de faire sortir Frank.
Deux heures plus tard, une salle d’interrogatoire.
« - Pas la peine de me faire le coup ! Je connais la technique. On met le mauvais flic en avant, puis en laisse le bon à l'arrière, histoire d'attendre pour faire ce qui semble être une bonne proposition. Je vais vous faciliter le travail. Oui, je ne suis plus flic et oui, j'avais encore une arme en ma possession et sans permis. Oui, j'ai menacé avec cette même arme, un policier en uniforme. Mais venons-en à ce qui vous intéresse ! »
Turner, que la fatigue rongeait progressivement, tenait tant bien que mal. Le regard rivé sur le miroir sans tain, inconfortablement installé sur sa chaise, il tentait de mobiliser le peu d'énergie qu'il lui restait, espérant, en clarifiant les choses, ne pas devoir passer une nuit en garde à vue.
« - J'ai tabassé ce fils de pute ! On ne pourra toutefois me reprocher mon manque de professionnalisme, puisque je ne suis plus de la famille. Étais-je conscient de ce que je faisais ? Oui, parfaitement ! Vous voulez que je vous dise ! ? J'étais tellement furieux, que j'aurais aisément pu le tuer. Vous voulez des aveux, vous les avez. Le docteur Rachel Parker est la femme que j'aime et pour elle je pourrais aller jusqu'à tuer, c'est évident. »
« Frank vous comprenez que c'est grave. L'homme que nous avons arrêté est dans le coma. Les prochaines heures seront décisives. »
« Vous risquez la taule si l'homme décède ! »
« - J'assumerais tout ce qu'il y a à assumer. »
« Une chance que vos états de service soient bons, ça et l'intervention de Marceau qui a plaidé votre cause comme un beau diable. Toutefois, nous avons cru comprendre que vous aviez quelques soucis en matière de gestion de colère »
« - Ne faites pas durer le suspense ! Qu'est-ce qui va m'arriver ? »
« Rien tant que notre homme vit ! »
« - Génial ! Est-ce que je peux y aller maintenant ? »
« Vous le pouvez ! Toutefois, il y a une chose dont vous devez être au courant, même si ce n'est pas encore officiel. Monsieur Davis va demander une injonction au juge, pour que vous n'approchiez pas sa femme. » Frank leva un sourcil, puis se mit à rire nerveusement. Le pauvre, la fatigue venait d'avoir raison de lui. « - Advienne qui pourra ! » C’est sur ses paroles qu’il quitta la pièce et le poste.
« C'est quoi le problème ? De toute évidence, le karma m'offre son plus beau doigt d'honneur. Ce qui m'amène tout naturellement à me demander ce que j'ai fait (ou pas) pour me prendre toute cette merde dans la tronche ? C'est quoi ? Une mauvaise distribution dans le jeu de cartes ? Bien sûr que personne ne va me répondre foutu karma de merde ! J'ai fait tout ce que j'ai pu ces dernières années. Oui, je suis loin d'être parfait, j'en conviens, mais qui peut prétendre à ça ? Ma vie c'est comme des montagnes russes. Mais de vous à moi, je commence très sérieusement à fatiguer de me retrouver la tête en bas. Je veux juste un peu de répit, une dose de bonheur, pas assez pour être accro, mais juste assez pour me dire que ça vaut encore le coup de se battre pour préserver tout ça. Rachel est tout ce que je désire, elle est ma personne, celle avec laquelle je me vois aisément faire le reste du chemin. Je sais qu'elle est la femme de ma vie. Mon discours est cucul, je vous l'accorde, je vous emmerde aussi par la même occasion. Avez-vous au moins ressenti ça dans votre pathétique existence dominée par le jugement ? On ne sait faire que ça, c'est tellement facile de se constituer juge et de pointer du doigt l'hypothétique coupable. Vous savez quoi ? Aller tous vous faire mettre ! Ce soir, je n'ai pas la force de lutter... »