Nous avons mis en place quatre groupes, directement inspirés des continents. Ainsi vous avez le groupe EUROPEAN, le groupe AMERICAN, le groupe OCEANIC et le groupe ASIAN A vous de faire votre choix !
When your dreams all fail and the ones we hail are the worst of all
Sujet: When your dreams all fail and the ones we hail are the worst of all Jeu 5 Sep - 14:47
Rachel Parker
Londres
Messages : 133 Localisation : Londres Statut : enfin divorcée, et enfin officiellement en couple avec l'amour de ma vie Date de naissance : 05/10/1982 Métier : chirurgien pédiatrique et chef de service Age : 42
When your dreams all fail
Rachel & Frank
Nuit du 15 septembre 2018 - Caserne-appartement de Frank Turner
Les larmes étaient si abondantes qu’elles brouillaient sa vue. De toute façon, pour l’instant, il n’y avait rien à voir. Elle était assise à l’arrière de ce taxi auquel elle avait eu toutes les peines du monde à articuler l’adresse où elle voulait se rendre. Celle de Frank. Ce n’était pas si loin, elle aurait pu y aller à pieds, mais elle tremblait tellement que ses jambes avaient eu déjà bien du mal à la faire sortir de chez elle. Elle avait hésité entre le pont de Londres ou chez Frank, mais il semblait évident que se rendre chez l’homme qu’elle aimait était plus sage du moins pour sa sécurité immédiate. Rachel n’était pas vraiment apte à réfléchir à plus loin que tout de suite. Les odieuses paroles de Maxwell résonnaient dans sa tête. Si elle avait été croyante, elle aurait associé cet homme au diable personnifié. Il avait été trop loin cette fois encore, et sans doute pire que les autres fois puisqu’il avait appris pour le baiser échangé entre Frank et son épouse.
« Ca va aller, madame ? » demanda le chauffeur de taxi tout en roulant et tentant un regard par le rétroviseur central.
Aucune réponse de la pédiatre qui sanglotait tellement fort qu’elle ne l’avait pas entendu, la tête entre ses mains tremblantes. Elle avait mal aux poignets, il les avait serrés si fort pour l’empêcher de se débattre avant de la jeter littéralement comme un sac de pommes de terre sur le lit. D’où lui venait une telle force ? C’était impressionnant mais surtout effrayant. Les insultes avaient fusé, Rachel avait été rabaissée plus bas que terre comme jamais encore elle ne l’avait été, elle se sentait si mal à présent. Comment cet homme dont elle était tombée amoureuse six ans auparavant pouvait-il la traiter de la sorte ? Cela faisait plus d’un an que ça durait et à défaut de pouvoir le quitter, la chirurgienne espérait vainement qu’il finirait par se lasser et que pour elle, subir tout ça serait moins pénible. Mais il n’en était rien, c’était de pire en pire, surtout depuis qu’elle avait revu Frank, que son amour pour lui était revenu telle une claque en pleine figure. Elle ne pouvait plus supporter jusqu’à la simple idée de dormir dans le même lit que son mari qui n’en était un que sur le papier. Aucun homme ne méritait d’être un mari en faisant souffrir autant son épouse.
« Madame, on y est… »
Encore une fois, l’américaine n’avait pas entendu. La voix de Maxwell martelait encore son esprit de ses ignobles insultes d’une perversité innommable. Ce fut le bruit de la portière qui s’ouvrit qui fit revenir Rachel à la réalité. Le chauffeur de taxi lui tendit la main pour l’aider à sortir du véhicule, mais toujours sur le coup du dernier traumatisme en date, la pédiatre sursauta en lui criant dessus.
-Ne me touchez pas !!!... S’il vous plait… ajouta-t-elle en se rendant compte de l’irrationalité de sa réaction.
En effet, cet homme-là ne lui avait rien fait, mieux, il lui avait permis de s’éloigner un peu de la cause de son malheur. S’appuyant sur la portière, le Dr Davis sortit de la voiture et tendit un billet de cent qu’elle donna au chauffeur, ce qui représentait au moins trois fois le montant de la course. Mais le temps qu’il réagisse, elle s’était déjà avancée vers l’entrée de la caserne d’une démarche incertaine. Elle qui détestait se montrer sous un mauvais jour et surtout devant Frank, là elle ne réfléchissait plus à rien et elle sonna à la porte. Intérieurement, elle espérait de toute son âme qu’il serait là, qu’il ne serait pas de sortie ou en mission pour son travail, ou pire, qu'il n'avait pas été déjà malmené par des sbires de Mawell, ce qu'elle redoutait et qui était la raison de sa venue. Si Frank n’était pas là, Rachel ne savait que faire, quelle solution adopter. Il fallait qu’il soit là. Vu l’état dans lequel elle se trouvait, c’était lui ou la Tamise. Elle tremblait comme une feuille lorsqu’enfin la porte s’ouvrit, après un temps qui lui parut durer une éternité.
(c) DΛNDELION
Sujet: Re: When your dreams all fail and the ones we hail are the worst of all Jeu 5 Sep - 19:49
Frank Turner
Londres
Messages : 129 Localisation : Hammersmith, une ancienne caserne de pompier Statut : Père d'un petit garçon de 9 ans. En couple avec Rachel Parker Métier : Flic, à la tête de l'USM (Unité Spéciale des Mineurs)une unité de la police œuvrant pour la protection des mineurs
When your dreams all fail
Rachel & Frank
Nuit du 15 septembre 2018 - Caserne-appartement de Frank Turner
Le destin ? La fatalité ? Mouais, un truc dans le genre, j'imagine. Peut-être était-ce le karma ? Pour dire vrai, je n'en sais rien et là maintenant, je n'ai pas envie de savoir. Je veux juste partir, me tirer d'ici, lever mon cul de ce siège inconfortable et boire. Oui, je veux boire encore et encore, me torcher la gueule jusqu'à ne plus savoir qui je suis. Je veux oublier, tout oublier surtout cette journée…Non-rectification, je veux oublier ces dernières 24 h.
« Monsieur Turner ! Vous êtes là ? » Frank sortit de ses pensées. Quelques heures auparavant, il était chez lui, dans cette sublime caserne de pompiers devenu un appartement. Il attendait, quoi me direz-vous ? Un SMS de Rachel, un appel de Samuel et peut-être la décision finale du conseil quant à son avenir au sein de la police. Il n'avait pas reçu de SMS, ni de coup de fil, seul un mail lui était parvenu, lui faisant savoir qu'il devait impérativement se rendre là où avait eu lieu son premier entretien avec le conseil. Présent et endimanché comme il se doit, le flic faisait face à ses interlocuteurs qui venaient de lui faire part de leur décision qui s'apparentait plus à une sentence au vu du contenu. « -Oui, je suis là ! » rétorqua Frank. Pale comme la mort, il tentait néanmoins de faire bonne figure. « Comprenez Mr Turner qu'au vu de la gravité des faits, nous ne pouvons faire autrement. De plus, vous étiez en civile et… »
« -Pas la peine de gaspiller votre salive ! Je connais le refrain. Je voudrais juste savoir combien l'autre fils de pute vous a donné pour avoir ma tête ? »
« Pardon ? » demanda l'un des autres membres de l'assemblée, visiblement offusqué par l'impertinence de Frank. Cette fois, l'ancien flic délaissa la bonne figure et les pincettes par la même occasion. « -Ah vous êtes devenu sourd en plus ! Ça ne m'étonne pas venant de vieux croulants nommés jusqu'à leur mort prochaine, pour prendre des décisions alors qu'ils ne sont plus sur le terrain ou dans le game, comme disent les jeunes dont je m'occupe depuis la création de cette unité. J'ai eu un nombre incalculable de blâmes pour des choses plus graves et je n'ai jamais été inquiété. Et là, je frappe le grand, l'intouchable Maxwell Davis et me voilà viré. Mais dans le fond, vous n'en avez rien à foutre, n'est-ce pas ? Je veux dire, le pourquoi du comment ? Un type qui fait du mal à sa femme ce n'est pas grave. Un type qui la viole, c'est du même acabit »
« Arrêtez ça, je vous prie ! »
« -Quoi, c'est ce que vous vous dites non ? C'est le mari donc pas de viol. Et moi, je suis l'amant éconduit, le méchant flic en civil qui abuse de ses pouvoirs. »
« Mr Turner ça suffit ! »
« -Ouais ça suffit justement ! » Il se mit dès lors à les applaudir de façon théâtrale « -Bravo pour votre incompétence, bravo ! » Et quitta la salle le cœur lourd, mais sans demander son reste. Si seulement l'histoire s'était ainsi arrêtée. Si seulement ! Les heures s'écoulèrent, cette fois ce n'est pas un mail qui ébranla Frank, mais un courrier qu'il trouva au fond de sa boîte, sous les diverses publicités qu'il ne prenait même pas la peine de lire. La lettre était officielle au vu du symbole qu'elle arborait. Le contenu l'était tout autant.
« Suite à une dénonciation anonyme, nous avons procédé à une enquête. N'étant plus marié à madame Megane Thompson, votre situation est considérée comme étant irrégulière. Vous auriez dû nous en faire part dans les plus brefs délais. Trois années s'étant écoulées, nous sommes dès lors dans l'obligation de vous demander de quitter l'Angleterre d'ici une semaine au plus tard. Le cas échéant, nous nous verrons dans l'obligation de vous arrêter. »
Frank ne continua pas la lecture, tout était clair, tout était limpide. Cependant, l'Américain qu'il allait redevenir se demandait encore si cela était un mauvais rêve et quand il prendrait fin. Malheureusement pour lui, le diable avait un nom, Maxwell, et sa fortune une bénédiction pour de nombreuses institutions qu'il avait achetées sans mal pour s'assurer d'enfoncer « l'amant » éconduit. En l'espace d'une journée, une seule, une putain de journée, Frank Turner avait presque tout perdu et le pire restait à venir.
« -Meg s'il te plaît, tu peux me rappeler plus tard ? » Sans conviction, la bouteille de whisky face à lui, Frank venait de décrocher son portable, le regard dans le vide et le cœur lourd.
« -Je préfère t'appeler moi-même ! »
« -Qu'est-ce qui se passe ? C'est Bowie… Enfin, je veux dire Sam ? »
« -Écoute Frank, un homme m'a appelée et m'a raconté ce que tu avais fait à ce type… »
« -Pitié Meg, pas toi ! »
« -Ce n'est pas la première fois que tu pars en live. Samuel a besoin d'équilibre »
« -Il en a avec moi, qu'est-ce que tu racontes ? »
« -Non et tu le sais ! »
« -Arrête je suis un super père, tu ne peux pas dire ça »
« -Avec Luck on pense que… »
« -Attends, c'est qui Luck ? Ton nouveau mec ? Vous prenez les décisions ensemble maintenant ? »
« -Frank je t'en prie. Tu vas être expulsé »
« -Les nouvelles vont vite, c'est bien ! »
« -Tu vas devoir retourner en Amérique. Explique-moi comment on va faire ? »
« -Je trouverai une solution, je pourrai m'occuper de Samuel comme je le fais maintenant ! »
« -Non Frank, je suis désolée, mais je vais demander la garde exclusive de Samuel »
« -Non, non non tu ne peux pas me faire ça. Ne m'enlève pas mon fils, je t'en supplie. Si je n'ai plus Sam, je n'ai plus rien »
« -Il a besoin de stabilité et Luck peut lui en apporter »
« -Non non, c'est hors de question ça. Tu vas me remplacer par ton trou du cul de petit ami. Samuel est MON FILS »
La conversation téléphonique n'alla pas plus loin. Megane savait qu'elle s'aventurait dans une voie sans issue, alors elle opta pour la facilité en raccrochant. Le cœur de Frank se brisa instantanément, car cette fois, il avait tout perdu, absolument tout. En colère, il quitta son fauteuil, attrapa la bouteille qu'il éclata contre le mur, il en fit de même avec son fauteuil et tout ce qu'il avait à portée de main avant de laisser éclater sa colère contre le mur en s'explosant le poing gauche. Les larmes firent alors leur apparition, ruisselant sans qu'il ne puisse se résoudre à les contrôler. Les phalanges en sang et le cœur en ruine, il glissa contre le sol n'ayant d'yeux que pour l'imposant bout de verre qui lui faisait face. « Et si c'était ça la solution ?! » pensa-t-il l'espace d'un court instant avant de se remettre à pleurer et de s'endormir vaincu par la tristesse. Ce n'est que deux heures plus tard qu'il quitta Morphée pour rejoindre l'ascenseur puisque l'on venait de sonner à sa porte. Sans réfléchir et parce qu'il espérait encore un miracle, il s'en alla ouvrir et quelle ne fut pas sa surprise en découvrant son âme sœur, tout aussi brisée que lui, les larmes dévalant sur ses joues. « -Rachel ! » Il reprit contenance et s'approcha inquiet de la voir ainsi, elle qui d'ordinaire n'étalait pas ses faiblesses aussi aisément à la face du monde. « -Qu'est-ce qui se passe ? » Il s'approcha à nouveau, avec précaution et la prit dans ses bras
(c) DΛNDELION
Sujet: Re: When your dreams all fail and the ones we hail are the worst of all Ven 6 Sep - 15:48
Rachel Parker
Londres
Messages : 133 Localisation : Londres Statut : enfin divorcée, et enfin officiellement en couple avec l'amour de ma vie Date de naissance : 05/10/1982 Métier : chirurgien pédiatrique et chef de service Age : 42
When your dreams all fail
Rachel & Frank
Nuit du 15 septembre 2018 - Caserne-appartement de Frank Turner
Le temps est une notion très aléatoire. On dit que les chats ou les chiens n’ont pas la notion du temps. Mais qui peut savoir ce qui se passe dans leurs têtes ? Les humains eux-mêmes perdent la notion du temps parfois. Il n’y a qu’à voir comme le temps passe vite quand on s’amuse et comme chaque minute semble durer une éternité lorsque l’on s’ennuie ou que l’on souffre.
Cette soirée tout entière semblait interminable pour Rachel. En l’état actuel des choses, elle avait du mal à se projeter au-delà de l’instant présent, se demandant si elle serait capable de simplement respirer jusqu’au lendemain matin. Chaque inspiration lui semblait si difficile et lui demandait tant d’effort, ses sanglots ne l’aidaient guère d’ailleurs. La chirurgienne se demanda l’espace d’un instant s’il ne serait pas plus simple de tout arrêter, de simplement cesser de respirer. Enfin elle serait libérée de cette vie qui l’oppressait tant et dans laquelle elle ne pouvait pas être heureuse simplement avec l’homme qu’elle aimait.
Alors qu’elle avait sonné à la porte de la caserne aménagée en appartement, elle attendait, plongée dans l’obscurité de la nuit seulement atténuée par quelques lampadaires, que le propriétaire des lieux, s’il était là, daigne ouvrir la porte. Cela n’avait surement pris qu’une petite poignée de minutes, peut-être même moins, mais l’américaine avait l’impression d’avoir attendu une heure, se demandant à chaque seconde ce qu’elle allait faire, où elle allait bien pouvoir aller puisqu’il n’était visiblement pas chez lui. Le désespoir s’emparait un peu plus d’elle à chaque seconde qui défilait, alors que dans son esprit le retour de Maxwell ne cessait de tourner en boucle. Comme toujours, il avait commencé par la cuisiner avec sa voix faussement mielleuse pour avoir des aveux, et comme il connaissait déjà Frank, du moins surtout son poing, il était encore plus remonté. Par chance, Rachel, qui s’apprêtait à prendre un somnifère avant que l’indésirable mari ne regagne le domicile, parvint à le glisser dans le verre de whisky qu’elle lui servit pour essayer de l’amadouer et espérer avoir la paix. Malheureusement pour la pédiatre, le médicament mit un peu trop de temps à agir. Les paroles insultantes de Maxwell tournaient si fort dans sa tête que Rachel n’entendit même pas la porte s’ouvrir. Ses yeux était perdus dans le vague alors qu’elle tremblait de tous ses membres, revivant les scènes atroces qui venaient d’avoir lieu avant que le britannique ne s’endorme, victime du médicament ingurgité à son insu. Ce qui l’avait surtout préoccupée, ce n’était pas le fait qu’il essaie de la rabaisser, mais surtout qu’il disait qu’il serait très vite débarrassé du flic. Rachel craignait pour la vie de l’homme qu’elle aimait. Maxwell était-il capable, sur un coup de folie, d’attenter à la vie de quelqu’un ? Bouleversée, ce fut la voix de Frank qui la sortit de son état second. Elle releva son regard embrumé de larmes vers lui. Il était là, bien en vie, en chair et en os.
- Frank ! souffla-t-elle d’une petite voix tremblotante.
Elle le vit approcher, lui, la personne en qui elle avait le plus confiance, le seul à qui elle confierait sa vie sans une once d’hésitation, et pourtant, lorsqu’il entreprit de la prendre dans ses bras, elle sursauta en fermant les yeux. C’était incontrôlable et surtout inapproprié, mais c’était devenu un réflexe. Elle le laissa faire et finalement, ça lui permit de se sentir un peu mieux. Malgré tout, elle tremblait toujours. Le bel inspecteur demanda ce qui se passait, mais Rachel voulait toujours savoir s’il allait bien, s’il n’avait pas reçu de menaces ou d’autres choses du genre. Elle était cependant incapable d’articuler une phrase aussi longue.
- Est-ce que… est-ce que ça va ? T... tu vas bien ? finit-elle par demander
Elle comprit qu’il s’inquiétait pour elle, et qu’elle, à sa place, en ferait autant. Comment pouvait-elle le rassurer alors qu’elle-même ne savait pas du tout où elle en était. Elle était totalement déboussolée, incapable de la moindre réflexion. Elle ne contrôlait même pas sa propre respiration.
-Je… crois que… je suis en état de choc. C’est rien… ça va.
Non, ça n’allait pas du tout, mais elle ne pouvait, ne voulait pas l’admettre. Tout ce qu’elle voulait, c’était que LUI aille bien. Qu’il ne soit pas, comme elle, une victime. Elle voulait le protéger, de toutes ses forces, même si elle n’en avait aucune. Elle l’aimait tant. Frank était (re)devenu son tout, son monde, son univers. Son évidence, comme il l’avait dit lui-même quelques jours plus tôt lors de leurs folles et inattendues retrouvailles à la plage, pendant cette soirée de fête estivale. C’est fou comme en quelques jours, tout avait changé. L’insouciance avait laissé place à la détresse. Rien n’était plus pareil. Comment avait-elle pu croire que ce serait sans conséquence ? Rachel s’en voulait tellement à présent. Elle se sentait si mal, à la fois honteuse et coupable. Maxwell avait peut-être raison, tout était de sa faute.
-Je t’en prie… Frank, pardonne-moi… souffla-t-elle entre deux sanglots.
(c) DΛNDELION
Sujet: Re: When your dreams all fail and the ones we hail are the worst of all Dim 15 Sep - 0:52
Frank Turner
Londres
Messages : 129 Localisation : Hammersmith, une ancienne caserne de pompier Statut : Père d'un petit garçon de 9 ans. En couple avec Rachel Parker Métier : Flic, à la tête de l'USM (Unité Spéciale des Mineurs)une unité de la police œuvrant pour la protection des mineurs
When your dreams all fail
Rachel & Frank
Nuit du 15 septembre 2018 - Caserne-appartement de Frank Turner
Morphée le délesta progressivement de son attrait, le ramenant à une réalité qu'il aurait préféré fuir, peut-être définitivement cette fois. La migraine, ainsi que le mauvais état de sa main gauche, qui laissait paraître plusieurs plaies sur les phalanges, le rappelèrent instantanément à l'ordre. Des bouts de verres jonchaient le sol, tout comme son fauteuil fétiche, quelques vinyles, des livres, une table... L'on aurait aisément pu croire qu'une tornade avait tout dévasté dans la pièce, or aux dernières nouvelles, aucune tornade n'avait ébranlé Londres ces dernières heures. Le flic qui venait d'entendre à nouveau l'interphone résonnait, se leva et quitta sans un regard la pièce dévastée pour rejoindre lourdement l'ascenseur. Il ne voulait pas ouvrir à l'invité mystère, ni même se montrer à la lumière déclinante du jour, mais une force invisible l'y poussa. Le genre qui échappe à la raison, mais que l'instinct vous somme de ne pas ignorer. Et quelle ne fut pas sa surprise en découvrant, sur le seuil de sa porte, Rachel. Elle était loin l'adolescente pleine d'audace, la femme courageuse à l'excès, l'aventurière sans peur. De tout cela, il ne restait rien juste cette femme tremblante en pleurs, cet être délesté de son apparat de protection, cet être totalement humain. Frank cessa alors de penser à tous ses maux qui le rongeaient de l'intérieur pour se concentrer sur la belle brune qu'il ne supportait pas de voir dans un tel état.
« -Rachel ? » réitéra-t-il la voix brisée. Dans sa tête mille et un scénario prenaient vie. Il en était certain, Maxwell était l'origine de cet état, un constat qui attisa la fureur nouvellement acquise de Frank qui se voyait déjà en route pour achever cet enfoiré qui lui avait tout pris à lui, mais aussi et surtout à Rachel qui continuait à trembler et semblait incapable d'accepter le moindre contact en témoigne son sursaut lorsque le flic l'entoura de ses bras. Quelques secondes s'écoulèrent alors avant que chacun ne reprenne sa place. Frank face à Rachel et la demoiselle dans les bras de son homme. Mais jamais les tremblements ne cessaient et le pauvre Frank, la boule au ventre craignait le pire quant à leur origine. Le silence ne perdura bien longtemps puisque la pédiatre reprit la parole pour elle aussi s'enquérir de l'état de Frank qui la préoccupait plus que le sien. À ce moment-là, l'ancien flic n'eut d'autre choix que de se délestait de l'étreinte pour faire face à la pédiatre. Il ne parlait pas, mais son regard en disait long. Désemparé, il avala bruyamment sa salive, incapable de mieux. Pour dire vrai, il s'inquiétait tellement pour elle, qu'il s'était relégué au second voir au troisième plan. L'Américaine continuait à trembler et respirait avec difficulté avant de faire savoir qu'elle était peut-être en état de choc.
« -Arrête ! » lui intima-t-il avant de lui prendre la main pour la faire entrer à l'intérieur. Il remarqua son sac et comprit qu'elle était en fuite et qu'il serait son seul rempart. (pas pour longtemps malheureusement) Il verrouilla donc la porte derrière lui puis entraîna sa belle brune jusqu'à l'ascenseur. Une fois à l'intérieur, il pressa le bouton qui les mena dans la pièce de vie, dévastée par le chagrin. Frank n'avait rien rangé et savait qu'il devrait des explications à Rachel. Cette dernière lui demanda pardon, il ferma les yeux, serra la mâchoire et se rapprocha à nouveau d'elle pour la serrer fort contre lui avant de lui faire face à nouveau et de lui prendre le visage avec douceur. « -Tu n'as pas à me demander pardon ! » Son regard n'en demeurait pas moins fuyant. Il avait tant à lui dire et ne savait comment s'y prendre, car le dire tout haut ne ferait que donner plus de réalisme à cette triste réalité qui était la sienne à présent. Mais pourrait-il garder ça pour lui ? Ne lui devait-il pas la vérité, aussi tragique soit-elle ?
(c) DΛNDELION
Sujet: Re: When your dreams all fail and the ones we hail are the worst of all Jeu 19 Sep - 0:37
Rachel Parker
Londres
Messages : 133 Localisation : Londres Statut : enfin divorcée, et enfin officiellement en couple avec l'amour de ma vie Date de naissance : 05/10/1982 Métier : chirurgien pédiatrique et chef de service Age : 42
When your dreams all fail
Rachel & Frank
Nuit du 15 septembre 2018 - Caserne-appartement de Frank Turner
C’était le chaos dans l’esprit de Rachel, plus rien n’était cohérent, tout se mélangeait, la réalité, ses craintes, le passé, le présent. Elle était complètement perdue, jusqu’au moment où la porte s’ouvrit et où le visage de Frank apparut à sa vision, telle une lumière de phare dans la nuit. En temps normal, elle n’aurait jamais accepté de se montrer ainsi et surtout pas à lui, mais elle avait tellement eu peur qu’il ne lui soit arrivé malheur. « J’espère que tu en as bien profité, espèce de trainée, parce que je me suis débarrassé de ce sale chien de flic de pacotille… ». Les paroles haineuses et insultantes de Maxwell la terrifiaient. Mais Frank était là, il était en un seul morceau et il la prenait dans ses bras. Il se détacha ensuite d’elle pour la faire entrer et verrouiller la porte. Un sentiment de sécurité illusoire mais bel et bien important. Ce fut difficile pour la pédiatre de suivre le policier jusqu’à l’ascenseur, elle ignorait comment ses jambes pouvaient encore la porter tant elle tremblait, mais elle y parvint, sa main dans celle de l’homme qu’elle aimait. Le regard de ce dernier trahissait quelque chose, quelque chose qui n’allait pas, et l’américaine craignait d’apprendre de quoi il retournait. Elle était désolée, sincèrement navrée du tournant qu’avaient pris leurs vies. Elle avait juste l’impression d’avoir merdé de A à Z. Alors qu’ils sortaient de l’ascenseur et que la brune désemparée s’excusait auprès du propriétaire des lieux, celui-ci la serra à nouveau contre lui. Cette étreinte était salvatrice et permit à Rachel de se sentir un peu mieux. Frank était si gentil, il prétendait qu’elle n’avait pas à s’excuser, et pourtant, la chirurgienne pensait tout le contraire. C’est quand leurs corps se séparèrent une nouvelle fois que la jeune femme remarqua enfin le désordre dans la pièce principale. On aurait dit qu’une tempête avait dévasté le salon. Choquée par cette image, se demandant si Frank n’avait pas été attaqué chez lui, elle en laissa tomber son sac au sol en regardant le flic d’un air plus inquiet que jamais.
- Est-ce que... Quelqu’un s’en est pris à toi ?
Elle le regarda sommairement, il n’avait pas l’air d’avoir de plaies au visage. Les hommes, lorsqu’ils se battent, évitent rarement les traces visibles au visage. Là, rien de nouveau chez le beau flic, pas d’arcade ou de lèvre fendue, pas de pommette abimée, pas d’œil au beurre noir. C’était préoccupant de voir un tel carnage dans cette pièce que Rachel avait connue si chaleureuse quelque jours auparavant. La pédiatre lui prit alors les mains et remarqua la blessure sur sa main droite, le sang séché sur la base des phalanges.
-Qu’est-ce que… tu t’es fait ? demanda-t-elle timidement.
Elle redoutait la réponse, mais elle voulait savoir ce qui se passait. Le bleu des yeux du bel américains s’assombrissait et trahissait quelque chose qu’il voulait dire sans encore prendre le risque. Rachel pouvait le voir et le ressentir.
- Parle-moi, Frank, murmura-t-elle. S’il te plait.
Rachel retenait son souffle, attendant que son grand amour ne prenne la parole.
(c) DΛNDELION
Sujet: Re: When your dreams all fail and the ones we hail are the worst of all Dim 22 Sep - 15:58
Frank Turner
Londres
Messages : 129 Localisation : Hammersmith, une ancienne caserne de pompier Statut : Père d'un petit garçon de 9 ans. En couple avec Rachel Parker Métier : Flic, à la tête de l'USM (Unité Spéciale des Mineurs)une unité de la police œuvrant pour la protection des mineurs
When your dreams all fail
Rachel & Frank
Nuit du 15 septembre 2018 - Caserne-appartement de Frank Turner
On passe notre vie entière à s'inquiéter de l'avenir, à faire des projets pour l'avenir, à essayer de prédire l'avenir... Comme si savoir à l'avance pouvait amortir le choc. Mais l'avenir change constamment. L'avenir est le lieu de nos plus grandes peurs et de nos espoirs les plus fous. Mais une chose est sûre, quand finalement, il se dévoile, l'avenir, n'est jamais comme on l'avait imaginé. Ces mots trottaient dans la tête de ce pauvre Frank qui aurait toutefois préféré continuer à converser avec Morphée. Le monde est cruel, le monde est mal fait. La vie est longue, la vie est mal faite. Il lui était facile à présent de rédiger une liste sur tout ce qui allait mal dans sa vie, mais pour l'heure malgré l'inspiration, il en était incapable. « Chaque personne qu'on s'autorise à aimer, est quelqu'un qu'on prend le risque de perdre. » Une belle phrase pour un sujet dénué de beauté. Allait-il un jour avoir un peu de répit ? Pourrait-il prétendre, sans crainte au bonheur ? La fatalité qui l'avait à la botte, allait-elle un jour lui lâcher la grappe pour qu'il puisse enfin vivre sereinement, mais plus encore, aimer ? Oui, il voulait aimer, s'y prêter sans modération. L'aimer ELLE, sans avoir à se cacher. L'espace d'un instant, il eut été prêt à prendre ce risque sans la perte en guise d'alternative. Mais il était trop tard, il ne pouvait plus retourner en arrière. La perte était et demeurait sa seule alternative.
Le corps lourd, il quitta sa grotte dévastée par une furieuse tristesse, mais tout changea lorsque son regard croisa celui de Rachel. Un tout qui englobait son mal-être, sa souffrance, sa colère, sa tristesse. À présent, il n'existait plus, Rachel était redevenue le centre de son univers désarticulé. Elle allait mal, autant que lui. Son corps tremblait encore et l'incertitude qui planait sur l'origine de ce mal, rendait la souffrance de Frank encore plus pénible. Il commença par la prendre dans ses bras, avec mille et une précaution. Elle était en état de choc, une information qui émanait de sa bouche et qui rendait l'instant encore plus pénible. Bien sûr, le flic habitué à poser tout un tas de questions lors des interrogatoires, lutta contre cette seconde nature, pour laisser à Rachel le soin de reprendre ses esprits. Mais ça n'arriverait pas, elle était trop affectée pour laisser la raison reprendre sa place. « - Tout ira bien ! C'est ce que ma mère avait tendance à dire quand les choses allaient mal. » commença-t-il en quittant l'ascenseur. Mais il se mentait à lui-même, plus rien n'allait, la vie jusqu'alors agréable, était à présent aussi vide de sens que pouvait l'être son existence sans but. Mais le flic se garda de mettre des mots sur ses maux. Rachel devait et était pour l'heure sa seule préoccupation. Cependant, une triste rengaine accapara ses pensées.
« Je ne suis pas un savant et n'ai jamais prétendu l'être. Je ne suis pas un héros, même si certains ont tendance à le croire. Alors que suis-je ? Un personnage sur lequel on pourrait placarder « complexité » sur le front. Mon expérience de la vie y est sûrement pour quelque chose. J'ai tout vu, tout vécu et loin de moi l'idée de paraître prétentieux. On pourrait aussi me placarder tout un tas d'adjectifs sur la tronche. Certains diront de moi que je suis étrange. Je crois qu'enfant, on me pointait du doigt parce que je n'étais pas du genre à m'enticher du moindre être humain qui osait me faire la causette. Mes parents… Ma mère devait me penser trop fragile, alors qu'en fait, je ne voulais pas me mêler à la foule tout simplement. Être introvertie n'est pas synonyme de fragilité. Puis le temps a passé et le petit garçon introverti a pris une autre voie. »
Puis ils arrivèrent au salon et Frank qui n'avait rien rangé, devait à présent faire face à l'inquiétude de Rachel, qui avait, pour un temps, délestée son état de choc, pour reporter toute son attention sur son policier, qui n'en était plus un à présent. Ce dernier se pencha et ramassa le sac que la demoiselle venait de laisser tomber pour le lui tendre. « - Non…personne ne s'en est pris à moi ! » commença-t-il conscient qu'il lui devrait la vérité sous peu. D'ailleurs, c'est en lui prenant les mains, que Rachel rendit l'entreprise de vérité encore plus omnisciente dans la tête de l'Américain qui n'osait plus la regarder pour le moment. Il se détacha histoire de garder encore un peu de contenance et s'approcha du carnage pour commencer à le ranger. « - C'est rien, juste un coup de vent qui a tout fait tomber. » Mais il était et demeurait encore un très mauvais menteur, surtout avec elle. Il se redressa alors, plongea son regard triste dans le sien et s'approcha d'elle. Elle lui suppliait de parler, de lui parler. Ses mains entourèrent sa taille fine et son visage se logea dans son cou. Il déposa les armes et laissa échapper un premier sanglot, puis un second avant de se redresser pour enfin trouver le courage de lui faire face, les yeux pleins de larmes. « - Parfois l'on croit préserver les gens qu'on aime en travestissant la vérité ou en déployant un nombre incalculable d'efforts pour que le sourire perdure alors qu'intérieurement nos entrailles sont noyés dans les larmes. » Poétique, il était, mais au vu du drame qu'il vivait, il ne put se résoudre à l'être plus longtemps. Il prit alors les deux mains de Rachel et les serra dans les siennes avant de se lancer, car il lui devait la vérité, aussi néfaste soit-elle.
« - C'est un cauchemar Rachel ! Ça a commencé par un entretien avec le conseil discipline. Ils ont décidé de me virer. Mais je ne suis pas naïf, on les a aidés à prendre leur décision. Ça aurait pu s'arrêter là, mais non. Cette putain de fatalité a décidé de me prendre en grippe pour me punir de je ne sais quel crime. Mon ex a eu connaissance de tout ça et a décidé pour le bien-être de Samuel, d'en demander la garde exclusive avec son nouveau mec, je suppose. Et enfin le meilleur pour la fin, suite à une dénonciation anonyme, les services d'immigration ont procédé à une enquête. Et ils sont dans leur bon droit ces fils de… Après le divorce, je n'ai pas pensé à régulariser ma situation. Il me laisse une semaine pour quitter l'Angleterre. Le courrier est quelque part dans toute cette merde que j'ai moi-même causé. Je ne suis plus rien Rachel, plus rien du tout, Maxwell a gagné. »
(c) DΛNDELION
Sujet: Re: When your dreams all fail and the ones we hail are the worst of all Mar 24 Sep - 4:08
Rachel Parker
Londres
Messages : 133 Localisation : Londres Statut : enfin divorcée, et enfin officiellement en couple avec l'amour de ma vie Date de naissance : 05/10/1982 Métier : chirurgien pédiatrique et chef de service Age : 42
When your dreams all fail
Rachel & Frank
Nuit du 15 septembre 2018 - Caserne-appartement de Frank Turner
Pendant quelques instants, voir que Frank était vivant et qu’il se portait bien avait rassuré Rachel. Quand elle avait entendu Maxwell, fou de rage, hurler qu’il se débarrasserait du flic, la pédiatre avait imaginé le pire et tout ce qu’elle voulait, c’était s’assurer qu’il allait bien. Elle avait eu si peur d’arriver et de constater avec effroi qu’il avait été battu à mort ou quelque chose du genre. Cette idée lui donnait froid dans le dos et sans doute que si c’était arrivé, elle n’aurait pas eu la force de continuer à respirer. Mais quel soulagement d’avoir vu son visage apparaître lorsque la porte s’était ouverte. Il l’avait prise dans ses bras, et si dans un premier temps, l’espace d’une seconde, elle aurait voulu le repousser par réflexe, finalement elle réalisa bien vite que Frank était le seul qui avait la faculté de la rassurer, de la faire se sentir bien. Pourtant, rien n’allait bien, et quand elle l’entendit prononcer une phrase qui évoquait le contraire, elle ne put retenir un rire nerveux de quelques secondes qui firent couler encore davantage de larmes. Elle était incapable de parler davantage en cet instant, juste de constater que rien n’était moins vrai que cette phrase que lui disait sa mère, d’après lui.
Arrivés au salon, c’est avec effroi que la pédiatre constata l’ampleur des dégâts et immédiatement, elle repensa aux paroles de son mari. Elle s’imagina tout de suite que des types étaient venus s’en prendre à Frank pour lui faire du mal. C’était bien le genre de Maxwell de payer en espèces des malabars pour faire le sale boulot, elle en était sure. Elle devenait un peu paranoïaque tellement elle avait peur de lui et de ce qu’il pourrait faire sur un coup de folie. Elle demanda alors si son hypothèse était vraie, elle redoutait tellement la réponse, sans vraiment se rendre compte que Frank n’était pas blessé ni même abîmé. Inquiète, elle ne comprenait pas vraiment pourquoi il semblait si mal alors qu’il disait ne pas avoir été attaqué. Qu’avait-il pu se passer dans cet appartement à la fin ? La tristesse émanant du regard du flic ne rassurait pas Rachel qui avait déjà le trouillomètre à zéro. Il ne disait plus rien, c’était encore plus stressant. Incapable de bouger, elle était plantée là, le regardant s’éloigner un peu pour récupérer quelques bibelots cassés. Un frisson la parcourut en l’entendant lui mentir, prétendant que c’était l’œuvre du vent. Comment osait-il sortir un mensonge aussi énorme ? A elle ? Elle secoua la tête pour lui faire comprendre qu’elle n’était pas dupe, et la tristesse de son regard trouva son pendant dans les iris de Rachel. Frank s’approcha, se serra contre elle, son visage dans le cou de la brunette. Et là, elle l’entendit sangloter. C’était sans conteste la chose qu’elle voulait le moins au monde, le savoir malheureux au point de pleurer. Ses mains tremblantes vinrent se poser dans la nuque de Frank tandis que sa voix brisée par l’émotion tâchait de demander des explications. -Frank… qu’est-ce qui se passe ?
Mais ce qu’il dit ensuite n’augurait rien de bon. Elle sentit les mains de l’homme qu’elle aimait saisir les siennes. Rachel avait les mains froides et sentir la chaleur de celles de Frank lui faisait du bien, mais cela ne suffirait certainement pas pour ce qui était annoncé par son préambule poétique.
Dès les premiers mots prononcés, la réalité lui revint en plein visage aussi fort qu’une gifle avec élan. Oui, un véritable cauchemar, c’était le mot juste. Mais elle était loin de s’imaginer que la situation de Frank était à ce point chaotique. Rien qu’en l’entendant dire qu’il était viré, elle en eut le souffle coupé. Elle savait combien son travail comptait pour lui, c’était quelque chose qu’elle comprenait très bien puisque pour elle, c’était la même chose. Elle compatissait tellement, son regard l’exprimait comme jamais. Mais ce n’était pas tout. L’ex-femme de l’américain avait décidé de demander une garde exclusive et Rachel savait combien Frank aimait son petit Samuel, qu’il se plaisait à appeler Bowie en l’honneur de son chanteur préféré. Elle savait que cet événement l’anéantirait. Elle comprenait maintenant pourquoi il était si mal. Mais alors qu’elle pensait que rien ne pourrait être pire que tout ça, le policier continuait de parler. Ce fut le coup de grâce. Frank devait quitter l’Angleterre sous sept jours. Sept jours ! C’était trop peu ! Bouche bée, elle n’en croyait pas ses oreilles. Il allait devoir partir, mais pour aller où ? Il serait loin d’elle, lui qui représentait son tout, son seul espoir d’une vie meilleure. Rachel crut mourir lorsque Frank déclara que Maxwell avait gagné. Elle aurait voulu crier, hurler que non, ce n’était pas possible, ce n’était pas juste, mais elle n’en eut pas la force, sa vision se brouilla tout comme son ouïe et chacun de ses sens avant qu’elle ne s’évanouisse dans les bras de Frank.
(c) DΛNDELION
Sujet: Re: When your dreams all fail and the ones we hail are the worst of all Dim 29 Sep - 22:44
Frank Turner
Londres
Messages : 129 Localisation : Hammersmith, une ancienne caserne de pompier Statut : Père d'un petit garçon de 9 ans. En couple avec Rachel Parker Métier : Flic, à la tête de l'USM (Unité Spéciale des Mineurs)une unité de la police œuvrant pour la protection des mineurs
When your dreams all fail
Rachel & Frank
Nuit du 15 septembre 2018 - Caserne-appartement de Frank Turner
Les fins heureuses ? Vous voulez mon avis sur la question ? Qu'est-ce que je pourrais dire ? Peut-être commencé par une attache ? L'Amour ! Autant imprévisible que prévisible pour ceux et celle qui peuvent prétendre à l'extra-lucidité. Autant douloureux, que bénéfique pour ceux et celles qui malgré la souffrance, concèdent à ouvrir leur cœur. L'amour est parfois fugace quand le désir vient à manquer, ou quand la personne que nous aimons disparaît aussi brutalement qu'elle est apparue. Mais s'il est éphémère pour certains, pour d'autres, l'amour perdure jusqu'à la fin de nos jours et quand, par miracle, nos jours ne sont pas comptés, il est évident que l'on peut conjuguer le verbe aimer avec l'éternité. Mais n'allons pas trop vite en besogne, parler d'amour et d'éternité est une exagération qui pourrait avorter ce prémisse de relation naissante entre deux cœurs brisés. Oui, l'Amour peut aussi être une blessure dont on se remet avec difficulté, une blessure qui mal soignée peut être à l'origine de quelques maladresses. Mais l'Amour a bien des vertus n'est-ce pas ? Ah si seulement… Mon cœur est resté trop longtemps à l'arrêt et maintenant qu'il repart, la fatalité s'en mêle. Putain que je l'aime cette femme. Pour elle, je pourrais livrer n'importe laquelle des batailles, j'irais même jusqu'aux enfers s'il fallait aller la chercher. Je ferais tout ce qu'il est possible de faire pour que le sourire sur le visage de Rachel, jamais, ne cesse. Et toujours dans cette idée, je ferais tout ce qu'il est possible de faire, pour que plus jamais ses larmes n'entachent son si beau visage. Et tant pis si pour cela, je dois commettre l'irréparable. Ma vie n'ayant plus de sens, je m'en contrefous maintenant.
Les masques venaient de tomber balayés, tel un château de cartes soumis à la force du vent. Frank se délesta de son carcan de protection et le visage tiraillé par la détresse, tout en laissant le bleu de ses yeux perdre en intensité à cause des larmes, il enfouit ce même visage dans le cou de son aimée, avant de se mettre à sangloter. S'en était trop pour lui, trop pour son cœur, trop pour continuer à résister à l'appel de la détresse. Il était malheureux et ce même en sa présence. Mais il lui devait la vérité et ne pouvait se résoudre dès lors à inventer quelque chose pour justifier ce moment de faiblesse. Il prit donc sur lui, mobilisa les dernières forces qu'il lui restait encore et livra un vibrant monologue à Rachel tout en glissant ses mains dans les siennes, ne s'offusquant point de leur froideur. À aucun moment, il ne chercha à enjoliver la situation, il lui raconta tout, dans les moindres détails. Une entreprise tout aussi difficile qui ainsi présenté, sortait de plus en plus de son abstraction pour se muer en une implacable réalité. Il acheva donc son triste soliloque en appuyant son regard sur les iris chocolatés de la belle pédiatre qui se mit à défaillir. Par chance, et ce, malgré l'alcool ingéré, le flic parvint à rattraper sa belle avant qu'elle ne tombe au sol. « - Rachel ! » lança-t-il dans une supplique avant de la soulever. Le salon étant trop en désordre, il opta pour l'étage, qu'il monta méticuleusement avec Rachel dans ses bras. Il longea le couloir, puis retrouva sa chambre et déposa, dans son lit, la belle pédiatre, avant de foncer hors des murs de la pièce, pour dévaler l'escalier et rejoindre la cuisine. Arrivé à bon port, il ouvrit le placard qui se trouvait juste au-dessus de l'évier et l'en délesta d'un verre qu'il remplit d'eau avant de faire le chemin inverse. Quelques secondes plus tard, il se retrouva à nouveau dans sa chambre et posa avec précaution le verre d'eau sur sa table de chevet avant de s'asseoir sur le côté pour tenter de ramener Rachel à lui.
« - Rachel ? Tu m'entends ?! Rachel, je t'en prie, dis-moi quelque chose ! Rachel ? » Sa voix défaillait tout comme ses mains qui se mirent à trembler sous la pression. Son regard d'ordinaire si vif, était à présent noyé dans les larmes et son cœur, tiraillait par la tristesse, continuait à battre de façon irrégulière. « - Pardonne-moi ! » lui murmura-t-il avant de lui embrasser le front avec tendresse.
(c) DΛNDELION
Sujet: Re: When your dreams all fail and the ones we hail are the worst of all Mar 1 Oct - 15:33
Rachel Parker
Londres
Messages : 133 Localisation : Londres Statut : enfin divorcée, et enfin officiellement en couple avec l'amour de ma vie Date de naissance : 05/10/1982 Métier : chirurgien pédiatrique et chef de service Age : 42
When your dreams all fail
Rachel & Frank
Nuit du 15 septembre 2018 - Caserne-appartement de Frank Turner
C’en était trop, trop qu’elle ne puisse en supporter. Rachel avait cette impression qu’elle était en train d’étouffer depuis si longtemps et que la seule source d’oxygène qu’elle avait trouvé lui était finalement retirée. Son oxygène, c’était Frank. Et Frank allait être expulsé de l’Angleterre où elle, elle était obligée de rester. Frank était malheureux, il allait perdre la garde de son fils et se retrouver à ds milliers de kilomètres de lui. Des milliers de kilomètres d’elle. La pédiatre avait finalement le sentiment d’avoir tout perdu en seulement quelques secondes. Son cerveau avait sûrement voulu la protéger d’un trop-plein d’émotions qui avait déjà commencé à la détruire. Evanouie, Frank l’emmena dans sa chambre pour la déposer sur le lit avant de la laisser quelques courts instants pour lui remonter un verre d’eau. Evidemment, la chirurgienne ne sut rien du temps écoulé ni de ce qui s’était passé lorsqu’elle rouvrit les yeux, sentant juste les lèvres de son compatriote américain sur son front après avoir entendu sa voix lointaine dans sa tête, signe qu’elle commençait à émerger.
-Frank ? hasarda-t-elle d’une petite voix
Elle commença à se remémorer ce qui venait de se passer, leur conversation, tout ce qui était tombé sur le pauvre flic en si peu de temps.
-Oh Frank, je suis tellement désolée, si tu savais, je n’ai jamais voulu que tout cela arrive.
Des larmes se mirent à couler sur ses joues. Pourquoi fallait-il que le sort s’acharne sur lui aussi ? Frank Turner ne méritait pas tout ça, il ne méritait pas d’être expulsé d’un pas auquel il rendait tant service, il ne méritait pas d’être séparé de son fils qu’il aimait par-dessus tout, non, il n méritait que le meilleur, que le bonheur. Et à la place de cela, c’était tout le contraire qui lui tombait dessus. La brunette culpabilisait.
-Tout est de ma faute... Je voudrais tant arranger les choses. Mais je ne sais pas comment.
Et dire qu’au début elle avait cru qu’il était mort. Le voir en chair et en os l’avait rassurée, mais seulement temporairement. Comment était-il possible de se dire que la situation actuelle était presque aussi dramatique que si ce funeste dessein s’était réalisé ? Pourtant, c’était le cas. La pédiatre se redressa pour pouvoir regarder Frank, cet homme qu’elle aimait plus que tout et qu’elle n’avait pas été capable de protéger de son mari. Elle se sentait minable, elle avait l’impression d’être la pire personne du monde. Elle n’était même pas capable de se protéger elle-même de Maxwell alors comment avait-elle pu penser qu’elle pourrait préserver Frank des ravages que ce cinglé était capable de commettre par pure colère ou jalousie ? En plus d’avoir fait perdre à son épouse toute dignité et estime d’elle-même, sans parler de sa liberté, il avait réussi à ruiner la vie de Frank en le privant de la garde de son fils, du travail qu’il aimait et l’obligeant à s’éloigner à des milliers de kilomètres. La vie allait être infernale sans Frank dans les parages, mais la chirurgienne n’avait que faire désormais de sa propre vie, ce qui l’importait, c’était son cher Frank. Comment allait-il vivre le fait d’être éloigné de son fils ? Elle se mettait à sa place et se doutait bien, pour avoir vu par le biais de son travail des parents séparés de leurs enfants, sans compter ceux qui les perdaient définitivement, et la douleur était indescriptible. Et maintenant, à cause d’elle, il allait souffrir d’être loin de son fils, de ne pas pouvoir le voir quand il le voulait, peut-être même ne plus le voir du tout. Comment avait-elle pu infliger ça à la personne qu’elle aimait ? En cet instant, Rachel se sentait vraiment coupable de tout ce que son pauvre inspecteur Turner traversait.
-Tu as le droit et toutes les raisons de m’en vouloir. Il sera mieux loin de moi, mais ça veut aussi dire loin de Bowie.
La tristesse se lisait dans son regard bien que celui-ci soit fuyant. Des pensées toutes plus folles les unes que les autres traversaient son esprit. Peut-être que si elle parvenait à faire déménager Maxwell et elle ailleurs, Frank aurait le droit de revenir en Angleterre ? Elle en venait même à se dire que si Maxwell en venait à mourir, alors tous leurs problèmes seraient finis. Puis elle se sentit vraiment le pire des monstres d’oser penser ça alors qu’elle était médecin. Non, il valait sans doute mieux que ce soit elle qui meure, Maxwell n’aurait plus aucune raison de forcer Frank à rester sur le sol américain. Ainsi, elle n’attirerait plus d’ennuis à l’homme qu’elle aimait, et elle-même aurait la paix. C’était peut-être ça la solution. Inconsciemment, elle commença à passer en revue les médicaments qu’elle pourrait avaler. Le mieux serait une injection. Ou alors sauter du pont… Il était si haut et le courant de la Tamise était si fort, ça pouvait fonctionner du premier coup. Ni vu ni connu en pleine nuit.
(c) DΛNDELION
Sujet: Re: When your dreams all fail and the ones we hail are the worst of all Ven 4 Oct - 19:46
Frank Turner
Londres
Messages : 129 Localisation : Hammersmith, une ancienne caserne de pompier Statut : Père d'un petit garçon de 9 ans. En couple avec Rachel Parker Métier : Flic, à la tête de l'USM (Unité Spéciale des Mineurs)une unité de la police œuvrant pour la protection des mineurs
When your dreams all fail
Rachel & Frank
Nuit du 15 septembre 2018 - Caserne-appartement de Frank Turner
On passe notre vie entière à s'inquiéter de l'avenir, à faire des projets pour l'avenir, à essayer de prédire l'avenir... Comme si savoir à l'avance pouvait amortir le choc. Mais l'avenir change constamment. L'avenir est le lieu de nos plus grandes peurs et de nos espoirs les plus fous. Mais une chose est sûre : quand finalement, il se dévoile, l'avenir, n'est jamais comme on l'avait imaginé.
La douleur bien que physique, était intense, tellement qu'il luttait âprement contre des tremblements qui redoublèrent en intensité lorsqu'après la révélation, Rachel perdit conscience. Frank le savait, il aurait dû appeler une ambulance, l'hôpital étant plus à même de gérer cela, mais en agissant de la sorte, il exposait Rachel à d'éventuelles représailles de son mari. Car nul doute qu'elle avait quitté le domicile conjugal sans son accord et au vu de son état, les précédents échanges n'avaient à n'en pas douter étaient violents. L'avait-il à nouveau affublé des pires insultes ? Ou pire encore, avait-il osé lever la main sur elle ? Plusieurs scénarios prenaient vie dans la tête de Frank qui luttait à présent contre la colère. Une colère d'abord adressée contre Maxwell Davis, mais aussi à lui-même pour son impuissance. Oui, Frank s'en voulait terriblement de n'avoir point su mieux protéger Rachel. Mais pour l'heure, il reporta son attention sur cette dernière toujours inconsciente. Le cœur de l'Américain tambourinait encore sa poitrine, tant il sombrait de la voir ainsi. Il s'en voulait tellement à présent.
Les minutes s'écoulèrent sans qu'il ne bouge d'un cil. S'il fallait attendre encore des heures et des heures, il le ferait. Il lui devait bien ça après tout. Par chance, les paupières de la pédiatre commencèrent à s'ouvrir à lentement. « - Rachel ! » articula le flic soulageait de la voir enfin émerger. « - Je suis là ! » Il glissa sa main dans la sienne pour accentuer sa présence avant qu'elle ne se décide à reprendre la parole pour s'excuser auprès du jeune homme qui l'arrêta tout de suite dans son argumentation. « - Non, non non ! Arrête, tu n'as pas à t'excuser » D'ailleurs, elle ne pouvait réprimer ses imposantes perles sucrées qui commençaient déjà à dévaler ses joues. L'inspecteur qu'il n'était plus, passa le revers de son pouce sur l'une de ses joues pour chasser quelques-unes de ses larmes. Il devait la rassurer à présent, être fort pour deux. Alors, il délaissa sa détresse l'espace d'un instant pour se concentrer sur le grand amour de sa vie. Appelons un chat, un chat. Il n'avait plus aucun doute à présent, Rachel était son seul et grand amour, il en était certain à présent. « - Rachel ! » lui dit-il en lui prenant le visage histoire d'être sûr qu'elle ne cherche point à fuir son regard. « - Ne culpabilise pas ! Je ne veux pas t'entendre dire ça. J'ai fais des choix, que j'assume. Je suis le seul responsable de ma situation. » Il marqua un temps d'arrêt pour bien choisir ses mots. Étrangement, malgré la détresse de sa situation, il se sentait envahir par une force jusqu'à là insoupçonnée. Une force qu'il devait lui transmettre.
« - Rachel regarde-moi ! Écoute-moi ! Je sais ce que tu ressens. Mais tu n'as pas à faire montre d'autant de culpabilité. Quoiqu'il arrive, je prendrais les mêmes décisions si l'on me donnait la possibilité de revenir en arrière. Rien n'est à changer ! Je t'aime si tu savais à quel point ! Tu es le grand amour de ma vie et je sais que pour toi, je gravirais des montages. Et c'est bien ce que je m'apprête à faire. Je ne vais pas abandonner ! On ne peut jamais tout prendre à un homme, il lui restera toujours quelque chose. C'est paradoxal ce que je dis là, parce que je n'y croyais plus il y a peu, j'étais totalement désespéré, j'ai même pensé au pire. Mais maintenant que tu es là et ce même si ma situation est dramatique, je me dis qu'il y a peut-être une chance de changer tout ça. Rachel, je serais fort pour moi, pour nous. Je sais, c'est peut-être un peu naïf et ça n'est pas dans mes habitudes d'aspirer à ce genre de sentiments en temps de crise, mais si j'ai appris une chose avec l'expérience, c'est que la vie n'est pas un long fleuve tranquille. Je vais me battre. » Il lui prit à nouveau le visage « - Et je te promets que je reviendrais, que je changerais les choses. Attends-moi, c'est tout ce que je te demande. Ne perds pas espoir ! Et peu importe les obstacles, on y arrivera, j'en suis convaincu. Je ne veux pas laisser le désespoir envahir à nouveau ma vie. Je vais me battre promis ! Jamais je n'abandonnerai pas parce que j'aime Samuel, parce que je t'aime. Et quand on aime si fort, ça vaut le coup de se battre. »
À peine eut-il achevé son soliloque, que la pédiatre prit le relais dans la parole laissant entendre des mots qui touchèrent le flic qui commença par un nom de la tête « - Rachel ne dis pas ce genre de conneries. Je ne t'en veux pas, jamais ! Je te l'ai dit, tu n'as pas à te sentir coupable. J'ai pris mes propres décisions. » Le regard de Rachel se faisait à nouveau fuyant, preuve que la culpabilité s'était profondément enracinée dans son être. « - Hey ! » Il lui prit le menton du bout des doigts, l'obligeant ainsi à le regarder puis il s'approcha avec lenteur et déposa avec douceur ses lèvres contre les siennes juste pour lui faire savoir à quel point il l'aimait avant de se détacher pour à nouveau plonger l'azur de son regard dans ses yeux. « - Je t'aime Rachel Parker ! » murmura-t-il en lui souriant avant de la serrer contre lui pourvu d'une force intérieure dont il ignorait la provenance, mais qui avait le mérite d'être là malgré le désespoir inhérent à la situation actuelle. Il était en revanche loin d'appréhender les pensées obscures qui avaient envahi l'esprit de Rachel.
(c) DΛNDELION
[/quote]
Sujet: Re: When your dreams all fail and the ones we hail are the worst of all Mar 8 Oct - 17:19
Rachel Parker
Londres
Messages : 133 Localisation : Londres Statut : enfin divorcée, et enfin officiellement en couple avec l'amour de ma vie Date de naissance : 05/10/1982 Métier : chirurgien pédiatrique et chef de service Age : 42
When your dreams all fail
Rachel & Frank
Nuit du 15 septembre 2018 - Caserne-appartement de Frank Turner
A présent revenue à elle, Rachel saisissait l’ampleur des dégâts dans la vie de Frank. Des ravages dont elle se sentait responsable. Si elle n’avait pas accepté, dès le début, de continuer à le voir, jamais Maxwell n’aurait soupçonné l’existence de cet homme. Elle aurait continué sa vie misérable, et Frank, lui, aurait pu continuer d’exercer son métier qu’il aimait tant et voir son fils comme il avait l’habitude de le faire. Mais à la place de ça, la pédiatre s’était accrochée à un vain espoir, à ses sentiments, ne sachant elle-même qu’espérer ou qu’attendre de cette relation ambiguë. Et tout ça pour quoi ? Pour que Frank se retrouve, outre blessé, viré du pays et perdant toute garde sur son fils. L’américaine avait tout simplement conscience qu’elle avait ruiné la vie de l’homme qu’elle aimait. Parce qu’elle avait été imprudente et égoïste, parce qu’elle pensait bêtement pouvoir être heureuse en partageant quelques moments volés avec celui qu’elle aimait.
A quoi je pensais ? Ça se saurait si c’était aussi simple ! Je ne suis qu’une idiote, c’est Maxwell qui a raison…
Elle se sentait tellement coupable aussi du simple fait d’être rassurée dans ses bras, alors qu’elle ne servait à rien pour lui, à part lui attirer des ennuis. Elle n’avait qu’une envie, disparaître de la surface de la Terre pour que les choses aient une chance de s’arranger pour cet homme qui méritait tout ce qu’il y avait de meilleur. Il était si bon avec elle, et là encore, il essayait de la rassurer, de la couver. Il lui avait pris le visage, alors elle osa enfin le regarder dans les yeux, écoutant ses paroles. Le son de sa voix qu’elle n’entendrait bientôt plus. Plus jamais peut-être. Et comme toujours, Frank voulait prendre la responsabilité de tout, mais comment pouvait-il croire une seule seconde à ce qu’il disait ? Il était innocent dans cette histoire, rien n’était de sa faute à lui. Comment pouvait-il ne pas le voir ? La brunette secouait la tête de gauche à droite, ne parvenant plus à parler tant elle avait cette sensation de gorge serrée. Il lui demanda alors de le regarder et de l’écouter. Elle releva timidement les prunelles vers lui. Ses paroles furent d’un tel réconfort, il avait une telle force, c’était admirable. Frank était vraiment la personne la plus incroyable du monde. Elle l’entendit lui dire qu’il l’aimait, et c’était sûrement la plus belle chose qu’elle ait entendue de sa vie. Ces simples mots remplirent son coeur d’une chaleur indescriptible et même s’il était toujours alourdi par la tristesse et la culpabilité, tout lui sembla soudain un peu plus supportable.
-Moi aussi je t’aime, Frank.
Si tu savais, je t’aime plus que tout, plus que n’importe qui au monde.
Elle le laissa continuer, ses paroles étaient empreintes d’espoir, un espoir qui avait déserté le coeur et l’esprit de la pédiatre mais qui soudain se sentait l’obligation d’y croire, puisque lui y croyait. Elle devait elle aussi tenir le coup pour lui, parce que lui promettait de le faire pour elle. Cet homme était réellement sa bouffée d’oxygène, et il lui fallait dès à présent prendre une grande inspiration parce qu’elle ne savait pas quand elle pourrait respirer librement à nouveau. Il promettait se se battre, elle savait qu’il tiendrait parole, elle avait confiance en lui. Il disait qu’il trouverait un moyen de revenir, elle voulait y croire. Non, elle y croyait. Elle ne savait pas quand mais s’il le disait, alors il le ferait, dès que possible. Elle avait confiance. Elle hocha lentement la tête pour lui faire comprendre qu’elle comprenait.
-Bien sûr Frank, je t’attendrai. Je vais rêver de ton retour chaque nuit, je vais m’accrocher à cette pensée, je te le promets.
Elle sentit la chaleur de ses doigts se poser sous son menton pour alors lui déposer un chaste baiser sur les lèvres. Comme elle aurait voulu que ce doux contact se prolonge à l’infini, pour passer ainsi sa vie entière tout près de lui. Mais c’était impossible. Elle l’entendit lui déclarer une nouvelle fois son amour, l’appelant par son nom de jeune fille. Parker. A quand remontait la dernière fois qu’on l’avait appelée par ce nom ? Des années, six au total, bien trop longtemps. Rachel esquissa un léger sourire, c’était le maximum dont elle était capable ce soir.
-Ça me fait du bien de l’entendre, surtout au son de ta voix.
La pédiatre le sentit la serrer doucement contre lui. Elle n’avait pas l’impression de mériter pareille étreinte, et puis elle se sentait sale à cause de Maxwell. Elle fut prise d’un léger tremblement lorsque le deuxième bras de Frank l’entoura. Pourtant, elle savait qu’elle était en sécurité avec lui.
-Est-ce que je peux prendre une douche s’il te plaît ? Demanda-t-elle timidement.
(c) DΛNDELION
Sujet: Re: When your dreams all fail and the ones we hail are the worst of all Ven 25 Oct - 19:47
Frank Turner
Londres
Messages : 129 Localisation : Hammersmith, une ancienne caserne de pompier Statut : Père d'un petit garçon de 9 ans. En couple avec Rachel Parker Métier : Flic, à la tête de l'USM (Unité Spéciale des Mineurs)une unité de la police œuvrant pour la protection des mineurs
When your dreams all fail
Rachel & Frank
Nuit du 15 septembre 2018 - Caserne-appartement de Frank Turner
Ca fait mal d'aimer, surtout lorsque tout semble s'opposer mais plus encore à vous, à ce bonheur auquel vous aspirait. Et si l'amour à sens unique est douloureux, celui qui se veut interdit démultiplie la douleur. Mais peut-on lutter ? Doit-on le faire et se priver malgré tout de vivre le grand frisson d'une vie ? Je suis convaincu que l'on peut aimer plusieurs fois, mais ce grand frisson est unique et nous n'avons de toute façon pas assez d'une vie, pour connaître pareille à nouveau sensation.
Il ne savait le décrire tant ses sentiments à l'encontre de Rachel étaient forts. Eux deux, c'était une évidence depuis leur première rencontre. Cupidon ne les avait pas manqués, à l'inverse des deux adolescents qui n'imaginaient pas, la réciprocité de leurs sentiments. Une réciprocité à présent mise en lumière par des années de séparation. Frank aimait Rachel comme jamais il n'avait aimé. Son cœur ne semblait enclin qu'à battre pour elle, ses pensées lui étaient presque toutes dédiées et voilà qu'à présent ce qui semblait être sa plus grande faiblesse se muait en une force incommensurable. Malgré la détresse dans le regard de la pédiatre, le flic savait, du moins il tentait de mobiliser ses dernières forces pour s'en convaincre, qu'il n'était pas encore totalement fini, que malgré le genou à terre, il pouvait encore se relever. « Plus jamais, non plus jamais je ne serais ce petit garçon qui reste impuissant face aux autres, face au père, face aux coups. » Ca résonnait dans un coin de sa tête, cela deviendrait son leitmotiv, sa promesse contre la détresse et les abysses qui menaçaient encore de l'emporter il y a peu.
« - You know it's true Everything I do I do it for you ! » laissa-t-il entendre en fredonnant les paroles de cette chanson de Bryan Adams qui en plus d'être magnifique, se prêtait totalement à la scène dont nos deux protagonistes étaient les héros maudits. Puis le romantisme qui pour certains vire vite à l'écœurement, se mut en un quelque chose de si puissant et inspirant à écouter dans la bouche de Frank qui n'avait même pas à réfléchir. Les mots sortaient avec une facilité déconcertante, sans filtre, ni gêne. L'Américain parlait avec son cœur, ce qui ne le rendait que plus émouvant encore. Et dire qu'avant ces retrouvailles, il n'était rien de plus qu'un être amer, fermé aux autres, aux contacts si ce n'est avec les petites victimes qui tels un miroir, lui renvoyait en pleine face sa souffrance. À présent, il était certes un père débordant d'amour, mais aussi un guerrier prêt à tous les combats pour être avec celle qui aime et ce depuis le tout premier jour.
« - Si l'amour est dur avec toi, sois dur avec lui ; perce l'amour qui te perce et possède-le. Quoi de mieux que l'auteur de « Roméo & Juliette » pour parler d'amour ? Ces mots, j'aurais dû te les déclamer plus tôt, mais faute d'audace, le temps répare ça aujourd'hui. Rachel, avant toi, je n'avais jamais dit ça, tu sais ces trois mots empreint d'amour et d'éternité et un peu de cul-cul. Et c'est à toi que je l'ai dit et à Bowie aussi. Je vais me battre pour toi, pour lui, pour nous. Même si l'avenir est plus qu'incertain, je me raccrocherai à toi qui m'attends et à mon fils à qui je manque. » Il l'embrassa à nouveau avant de s'abreuver de son petit sourire qu'elle laissait paraître pour tenter d'éclipser la détresse qui empourprait son cœur. Frank n'était pas dupe, mais tâchait de s'en convaincre pour ne pas polluer cette douce quiétude éphémère. « - Je te dirais tout ce que tu veux, pourvu que ça me permette de te voir encore sourire. » lui murmura-t-il à l'oreille après avoir ramené la demoiselle contre lui pour mieux la serrer. « - Tu n'as rien à craindre ! » Il avait senti le léger tremblement raidir son corps au contact de son bras autour d'elle et savait d'elle lors, qu'il devait redoubler d'attention et de douceur pour la ramener vers lui et la délester peu à peu du jonc de Maxwell.
« -Je vais aller te préparer des serviettes propres avant, c'est mieux pour la douche. Tu as prévu des vêtements de rechange ? Au pire, je peux te prêter une chemise pour la nuit si tu veux. Tu vas rester cette fois ? » demanda-t-il presque innocemment
(c) DΛNDELION
Sujet: Re: When your dreams all fail and the ones we hail are the worst of all Mer 30 Oct - 14:53
Rachel Parker
Londres
Messages : 133 Localisation : Londres Statut : enfin divorcée, et enfin officiellement en couple avec l'amour de ma vie Date de naissance : 05/10/1982 Métier : chirurgien pédiatrique et chef de service Age : 42
When your dreams all fail
Rachel & Frank
Nuit du 15 septembre 2018 - Caserne-appartement de Frank Turner
Deux questions simples tournaient sans cesse dans l’esprit embrumé de Rachel : « comment ? » et « pourquoi ? ». Ces questions ne voyaient pour elle qu’une seule réponse : des mauvais choix. SES mauvais choix. SON mauvais choix en la personne de Maxwell. La pédiatre se demandait souvent ce qui avait pu se passer, comment elle avait fait pour ne pas remarquer que l’homme qu’elle fréquentait avait d’aussi gros problèmes psychologiques. Des années après, récemment, elle avait enfin découvert de quoi il retournait réellement, l’entrepreneur en informatique était bipolaire, ce qui expliquait ses sautes d’humeurs et crises de violences. Dire qu’elle l’avait détesté pendant trois ans, à présent elle avait pitié de lui. Il était malade, tout n’était pas entièrement de sa faute. Néanmoins, cet homme faisait de la vie de son épouse un enfer sur Terre, et pire encore pour Frank dont il avait carrément tout ôté : son travail, sa vie de famille, son pays d’adoption. A présent, le flic serait contraint de quitter le territoire dans les plus brefs délais. Malgré cela, il parvenait à trouver de l’espoir et à l’insuffler à Rachel. Comment faisait-il ? La pédiatre était admirative de cet homme qu’elle aimait tant, au-delà des mots, qui parvenait à trouver les mots justes pour la rassurer alors que lui-même était dans une situation désespérée. Rachel écouta Frank lui fredonner les paroles de Bryan Adams ce qui l’émut aux larmes, bien que ces dernières n’étaient jamais bien loin au vu de la situation.
L’inspecteur paraissait reprendre du poil de la bête, il continuait à tenir des propos encourageants et plein de positivité et surtout d’amour. Il était si attentionné, si doux, il était aimant et chaleureux, tout ce que son mari n’était à son égard. C’était rassurant de se sentir ainsi aimée, mais à force d’entendre et subir Maxwell, Rachel avait perdu peu à peu toute estime d’elle-même et avait l’impression de ne pas mériter Frank. Encore et toujours cette culpabilité. Comme elle l’aimait, comme elle voulait pouvoir partir avec lui ! Elle était à présent contre lui, luttant contre ses craintes qu’elle savait injustifiées avec Frank qui essayait de la rassurer.
-Merci, Frank.
La pédiatre demanda alors à prendre une douche. La pression commençait à retomber et il lui fallait au moins ça, elle se sentait répugnante. Le flic lui demanda si elle avait pris des vêtements de rechange. Elle secoua la tête timidement en regardant le sol. S’il savait dans quelles conditions elle était partie… Rachel priait intérieurement que Frank ne pose pas de questions. Mais elle-même s’en posait. Elle commençait à se demander si elle n’avait pas tué Maxwell en lui administrant une telle dose de somnifère dans un verre de whisky. Elle tressaillit en repensant à cette soirée. La question du flic la ramena à la réalité lorsqu’il lui demanda si elle comptait rester. Elle leva son regard embrumé vers lui et hocha la tête.
-Oui, c’est promis, répondit-elle d'une petite voix.
De toute façon, elle n’aurait pas la force de ressortir, et puis elle voulait profiter de chaque instant qui lui était donné de passer avec Frank, étant donné qu’après son départ, elle ne savait pas ni quand ni si elle le reverrait.
(c) DΛNDELION
Sujet: Re: When your dreams all fail and the ones we hail are the worst of all Dim 10 Nov - 17:02
Frank Turner
Londres
Messages : 129 Localisation : Hammersmith, une ancienne caserne de pompier Statut : Père d'un petit garçon de 9 ans. En couple avec Rachel Parker Métier : Flic, à la tête de l'USM (Unité Spéciale des Mineurs)une unité de la police œuvrant pour la protection des mineurs
When your dreams all fail
Rachel & Frank
Nuit du 15 septembre 2018 - Caserne-appartement de Frank Turner
L'abandonner pour la laisser prendre une douche, fut difficile pour l'ancien flic en devenir, qui ne laissa cependant rien paraître. Rachel se sentait déjà assez mal comme ça, nul besoin de l'appesantir davantage. Il se dévoua toutefois pour aller lui chercher une ou deux serviettes de bain, ainsi qu'une chemise. Elle n'avait pas répondu à sa question concernant les vêtements de rechange, mieux valait être prévoyant. Il retrouva donc sa chambre, ouvrit son dressing et l'en délesta d'une chemise, le genre « canadienne » à carreaux. Elle était confortable et il l'appréciait beaucoup, de ce fait, il ne s'offusquait pas de la voir sur Rachel (qu'il aimait tout autant) Il récupéra ensuite un peignoir et une serviette propre qu'il déposa sur son épaule avant de prendre la direction de la salle de bains où Rachel avait déjà élue domicile. Sous la cabine de douche, la demoiselle totalement nue, laissait l'eau chaude se déversait sur son corps. La buée avait déjà commencé à envahir les lieux. Quelque peu gêné, Frank détourna aussitôt le regard et déposa la serviette propre et sa chemise sur la vasque du lavabo avant de mettre les voiles.
Il retrouva le salon encore un peu troublé par ce qu'il venait de voir dans la salle de bains « - Ce n'est vraiment pas le moment » se corrigea-t-il avant de commencer à ramasser les débris à terre. Tout devait retrouver sa place et ce même si ce n'était qu'éphémère. Rachel avait de toute évidence traversé une nouvelle épreuve, Frank ne pouvait de ce fait, la laisser s'enfoncer, quitte à s'oublier lui-même. Elle avait besoin de lui, de son soutien, de sa force pour rebondir, autant que lui avait besoin d'elle pour ne pas définitivement sombrer. L'ex flic continua donc son rangement, remit son tourne-disque à sa place et les quelque quarante-cinq tours qui l'entouraient. Peu à peu la pièce à vivre se délestait des affres de la tempête rendant au lieu sa quiétude d'autan. Frank, pelle en main, prit la direction de la poubelle et y versa toute la porcelaine et le verre collectés. Puis il vogua vers la cuisine ouverte sur la pièce à vivre, délesta le tiroir de deux mugs qu'il plaça sur le plan de travail, tout en sortant une casserole dans laquelle il avait prévu de faire bouillir de l'eau pour préparer du thé. Bien sûr, il préférait très largement le café à cette boisson érigée au rang fierté nationale pour les Britanniques, mais en de telles circonstance, la caféine ne leur ferait aucun bien à l'un comme l'autre. Consciencieux, l'Américain sortit la boite contenant le thé, deux cuillères, du lait et de quoi sucrer. Il déposa le tout sur un plateau qu'il apporta jusque dans le salon, sur la table basse faisant face à l'imposant canapé. Il alluma ensuite la lampe allogène qu'il régla sur une petite intensité afin de créer une ambiance un peu plus tamisée.
À sa montre, il était 21 h 30, une heure raisonnable pour commander, car nul doute que le ventre de Rachel était aussi vide que le sien. Mais avant toute chose, il fallait terminer de préparer le thé. Il retourna donc dans la cuisine, retira la bouilloire des plaques à inductions qu'il éteignit aussitôt. Bouilloire en main, il retourna vers la table basse et y versa l'eau bouillante dans les deux mugs à disposition avant de retourner une fois encore dans la cuisine pour se débarrasser du récipient qu'il déposa dans l'évier. Il attendit ensuite le retour de Rachel afin de s'enquérir de ce dont elle avait envie, si elle avait faim.
(c) DΛNDELION
Sujet: Re: When your dreams all fail and the ones we hail are the worst of all Lun 11 Nov - 14:21
Rachel Parker
Londres
Messages : 133 Localisation : Londres Statut : enfin divorcée, et enfin officiellement en couple avec l'amour de ma vie Date de naissance : 05/10/1982 Métier : chirurgien pédiatrique et chef de service Age : 42
When your dreams all fail
Rachel & Frank
Nuit du 15 septembre 2018 - Caserne-appartement de Frank Turner
A présent rassurée sur l’état de santé de Frank, Rachel mourait d’envie de prendre un bain ou au moins une douche. Le flic lui avait demandé si elle avait prévu des affaires de rechange et elle s’était contentée de baisser la tête sans répondre. Elle était partie aussi vite que possible dans la panique de découvrir qu’il était mort ou peut-être grièvement blessé. S’il savait ce qu’elle avait dû faire pour pouvoir s’échapper. Elle avait délibérément endormi Maxwell avec une bonne dose de somnifères, qui lui était initialement destinée, mélangé à de l’alcool. La pédiatre ne se reconnaissait plus. Après avoir assommé son mari avec une lampe, voilà qu’elle le droguait. L’américaine se demandait jusqu’où il la pousserait la prochaine fois ? Elle frémit en repensant à cette odieuse soirée passée avant d’arriver chez Frank.
Avec la permission du propriétaire des lieux, elle se rendit donc dans la salle de bain, omettant délibérément de se regarder dans le miroir. Rachel s’appuya quelques secondes à la vasque, comme s’il lui était devenu trop difficile de tenir droite sur ses pieds. Elle commença par retirer ses chaussures sans avoir à se baisser, se tenant toujours au lavabo. Puis elle décrocha ses mains de la vasque sculptée pour retirer sa veste de tailleur avant de les faire aller dans son dos dans le but de faire glisser la fermeture éclair de sa petite robe noire. Cet exercice lui fit sentir les courbature et les bleus qu’avaient subi ses muscles en essayant de se dégager de l’emprise de Max. Il n’y était pas allé de main morte cette fois. Il ne fallait pas que Frank voie ça, elle ne voulait pas l’accabler davantage. Si elle avait eu le choix, elle aurait brûlé ses vêtements, mais elle n’avait rien d’autre pour le lendemain alors… Elle replia soigneusement cette robe chic et hors de prix de chez Chanel dont le bas avait été un peu déchiré sur une dizaine de centimètres en hauteur. Rachel ne traîna pas, elle retira son soutien-gorge qu’elle posa sur la robe et entra dans la cabine de douche qu’elle referma soigneusement. Sa culotte avait été arrachée, lui laissant une marque sur le bas-ventre qu’elle espérait bien faire disparaître à l’eau chaude. La buée prit rapidement place sur les parois de la cabine de douche tandis que l’eau à la douce chaleur dégoulinait sur la pédiatre qui n’entendit alors pas entrer le flic qui rapportait les serviettes promises. Rachel, les mains et le front appuyés contre le carrelage du mur, laissait ses larmes dégringoler le long de ses joues, mélangées à l’eau de la douche. Elle essaya néanmoins de se ressaisir. Elle ne voulait pas perdre la moindre seconde du temps qui lui restait avec Frank avant qu’il ne doive partir, tant pis si elle n’était pas au meilleur de sa forme, si elle n’était pas présentable, si elle n’était pas aussi avenante que d’ordinaire. Au moins, ils seraient tous les deux. Ils s’aimaient, c’était la chose à plus importante à retenir. La chirurgienne se lava au moins trois fois, se retrouvant recouverte de mousse le temps que l’eau ne la rince. Puis elle se décida à sortir de la cabine de douche.
Elle sourit intérieurement, ayant du mal physiquement à la faire, en voyant la chemise que Frank avait mise à sa disposition. Elle attrapa la plus grande serviette pour s’enrouler dedans avant d’utiliser la petite pour essorer ses cheveux. Puis, une fois sèche, Rachel attrapa la chemise rapportée par Frank et l’enfila. Dommage, il n’y avait pas son odeur dessus puisqu’elle était propre. Elle enfila par-dessus le peignoir histoire d’avoir un peu plus chaud et consentit à sortir de la salle de bain après avoir pris une grande inspiration. Il fallait prétendre que ça allait, après tout, elle le faisait tous les jours. Elle voulait préserver Frank au maximum. La pédiatre débarqua donc d’un pas tranquille pour rejoindre l’élu de son coeur au salon où elle découvrit avec plaisir qu’il avait préparé du thé.
-Merci pour le thé. Et pour la douche, ça va beaucoup mieux.
Les tremblements dans ses mains étaient désormais maîtrisés, c’était déjà une bonne chose. Elle s’installa sur le canapé à côté de lui et se saisit de l’un des mugs. L’odeur qui en émanait était délicieuse et rassurante.
(c) DΛNDELION
Sujet: Re: When your dreams all fail and the ones we hail are the worst of all Dim 8 Déc - 23:32
Frank Turner
Londres
Messages : 129 Localisation : Hammersmith, une ancienne caserne de pompier Statut : Père d'un petit garçon de 9 ans. En couple avec Rachel Parker Métier : Flic, à la tête de l'USM (Unité Spéciale des Mineurs)une unité de la police œuvrant pour la protection des mineurs
When your dreams all fail
Rachel & Frank
Nuit du 15 septembre 2018 - Caserne-appartement de Frank Turner
Ça allait mal pour Rachel, Frank le savait, mais était loin de se douter du fin mot de l'histoire. D'autant plus que sa fausse pudeur, dans la salle de bains, qu'il avait quitté en un éclair quelque peu gêné, l'avait empêché de prendre connaissance de tous un tas de détails qui lui aurait permis de comprendre. Et encore heureux que le flic n'ait point poussé son investigation jusqu'au bout, le cas échéant, Maxwel Davis ne serait peut-être plus là pour témoigner. Oui ce cher Maxwell jouissant de sa toute-puissance et de sa victoire, n'en demeurait pas moins dépositaire d'une épée de Damoclès au-dessus de sa tête. Mais pour l'heure, loin de se douter de ce que le businessman avait infligé à son épouse, Frank continuait à œuvrer pour que Rachel se sente bien. Cela commençait par le ménage, puis par la préparation d'une tasse de thé. Assit sur le canapé, observant les lieux, l'ex flic se félicita d'être parvenu à tout remettre en ordre en aussi peu de temps. Et parce qu'il était un poil maniaque, il se leva et retrouva son tourne-disque qu'il alluma pour laisser entendre quelques notes de musique histoire de rendre l'atmosphère un peu plus légère. Bien sûr, il n'était pas naïf au point de se dire que tout allait s'arranger. Le temps jouait contre lui et malheureusement il ne pouvait rien y faire. Alors autant profiter du temps qu'il lui restait avec la seule personne avec qui il voulait être, quitte à s'oublier lui-même. Rachel avait besoin de lui, de ce fait, il n'avait pas le droit de se montrer faible, d'être un geignard n'ayant de cesse de pleurer sur son sort. Pour elle, il devait être fort malgré le désespoir qui animait sa vie et son absence de perspectives à présent.
Toujours 21h30. Dans un ultime élan de désespoir, l'ancien flic fixa l'écran de son portable, espérant encore recevoir un sms de Megane, voir un appel lui faisant savoir qu'elle revenait sur sa décision concernant la garde de Samuel, que Frank n'avait même plus la force d'appeler Bowie. Mais rien ne se passa, l'écran resta éteint. Le pauvre Frank souffla longuement « A quoi tu t'attendais ? » Il faillit d'ailleurs se frapper le front, mais l'arrivée de Rachel l'en dissuada. « - J'ai fait du thé ! » lança-t-il avec douceur. Mon dieu qu'elle était belle, encore plus au naturel et il ne put que constater à quel point sa chemise préférée lui allait à merveille. « - Je suis content, si ça va un peu mieux. » Il la laissa s'approcher et prendre place sur le canapé à ses côtés. Avec précaution, il posa ensuite une main bienveillante sur sa joue qu'il caressa à l'aide de son pouce. « - Ecoute je n'ai pas mangé et comme je ne suis pas un grand cordon bleu, je me disais que l'on pourrait commander japonais. Qu'est-ce que tu en dis ? Notre…Enfin, je veux dire le restaurant où j'ai mes petites habitudes, livre. » Avant même qu'elle ne lui donne sa réponse, Frank quitta Rachel et rejoignit l'îlot central pour attraper le menu qui traînait sur le plan de travail. Il revint ensuite sur le canapé et le tendit à Rachel.
« - Prends ce qui te fais plaisir. Je vais aller chercher des plaids et des oreillers pour qu'on s'installe ici. On va se mater des films, un vrai marathon comme avant. Tu te souviens ? » Il lui sourit à nouveau « - Je veux que tu sois bien Rachel. Je sais que ce n'est pas avec de la bouffe japonaise et des films que je vais changer les choses… Toutefois, je ne veux pas me dire qu'il nous reste peu de temps. Je veux profiter un maximum, faire des trucs banales, boire du thé, du chocolat, te regarder sourire, de dire des conneries, te prendre dans mes bras, te regarder dormir, n'être qu'avec toi. Si tu savais comme je t'aime Rachel… » Sa voix était tiraillée par l'émotion tout comme son regard « - Bon aller j'arrête ! Pas de larmes, c'est pour les fillettes. On va se faire un super repas quitte à se faire exploser le bide tout en regardant un tas de conneries à la télé. Qu'est-ce que tu en dis ? »
(c) DΛNDELION
Sujet: Re: When your dreams all fail and the ones we hail are the worst of all Lun 30 Déc - 1:15
Rachel Parker
Londres
Messages : 133 Localisation : Londres Statut : enfin divorcée, et enfin officiellement en couple avec l'amour de ma vie Date de naissance : 05/10/1982 Métier : chirurgien pédiatrique et chef de service Age : 42
When your dreams all fail
Rachel & Frank
Nuit du 15 septembre 2018 - Caserne-appartement de Frank Turner
Elle l’avait rejoint au salon et pris le mug de thé bien chaud dans ses mains, un contact Ô combien agréable. Rachel n’avait aucune idée de l’heure qu’il était et peu lui importait. Tout ce qu’elle voulait, c’était rester le plus longtemps possible au côté de l’homme qu’elle aimait, cet homme qui allait lui être arraché puisqu’il serait dans l’obligation de retourner sur leur continent natal. La pédiatre but une gorgée de thé et reposa la tasse sur la table basse pour refermer les pans du peignoir autour d’elle. L’inspecteur Turner proposa de se faire livrer japonais. A la vérité, Rachel n’avait pas faim, pas du tout, bien au contraire, mais elle se contenta d’un hochement de tête. Elle sentait que ça lui faisait plaisir et elle était prête à tout pour que cette soirée au commencement chaotique, qui serait sûrement leur dernière avant bien longtemps, soit parfaite. Ou du moins, la moins imparfaite possible. Frank semblait déjà avoir tout planifié, des sushis, des films, des plaids et des oreillers pour se faire un petit cocon au salon. Un marathon films comme au bon vieux temps, ça oui, elle s’en rappelait. Tout l’été de leur rencontre, elle lui avait fait regarder en boucle des films « de fille », ses préférés de l’époque, et lui, si gentil, n’avait pas rechigné. Avec le recul, elle se rendit compte qu’il avait dû souffrir de devoir supporter ça.
-Comment pourrais-je oublier nos marathons.
Ce sourire qu’il arborait lui réchauffa le coeur et parvint enfin à devenir contagieux. Le simple fait de le voir sourire lui faisait l’effet d’un rayon de soleil en pleine tempête. Et le plus beau de tout était de l’entendre lui dire qu’il l’aimait. Elle se sentait mieux de seconde en seconde et ce grâce à lui. Il était le seul à avoir ce pouvoir.
-Je t’aime aussi, Frank, bien plus que les mots ne peuvent l’exprimer.
Le flyer du restaurant japonais fétiche du flic en main, la chirurgienne hocha la tête.
-Cette soirée me semble parfaite. Mais je te laisse choisir, je ne suis pas très inspirée.
Elle lui tendit alors la carte miniature pour qu’il fasse sa sélection et se leva du canapé.
-Je m’occupe de la mission plaids et oreillers, tu n’as qu’à me dire et je m’en charge.
Se faire exploser le bide à coup de makis ? Elle espérait ne pas être malade avec une simple soupe miso. Il fallait qu’elle se sente mieux avant l’arrivée de la livraison sans quoi elle serait plus verte encore que les algues de leurs salades. La brunette se dirigea alors vers un placard pour en sortir un grand plaid et récupéra également quelques coussins qu’elle rapporta au salon. Elle disposa le tout sur le canapé avant d’inviter Frank du regard. Elle voulait passer chaque seconde du temps qui leur restait lovée dans ses bras, à sentir son odeur, la tête sur son torse à écouter son coeur, être bercée par le son de sa voix inimitable et si douce à son oreille.
-Viens, lui demanda-t-elle doucement.
La pédiatre se réinstalla et attendit qu’il fasse de même pour disposer le plaid sur eux pour qu’ils soient emmitouflés à l’intérieur.
-Tu es bien installé là ? demanda-t-elle avec bienveillance.
(c) DΛNDELION
Sujet: Re: When your dreams all fail and the ones we hail are the worst of all Mer 29 Jan - 23:39
Frank Turner
Londres
Messages : 129 Localisation : Hammersmith, une ancienne caserne de pompier Statut : Père d'un petit garçon de 9 ans. En couple avec Rachel Parker Métier : Flic, à la tête de l'USM (Unité Spéciale des Mineurs)une unité de la police œuvrant pour la protection des mineurs
When your dreams all fail
Rachel & Frank
Nuit du 15 septembre 2018 - Caserne-appartement de Frank Turner
Il voulait oublier, faire taire cette once de ténèbres qui n'avait de cesse d'obscurcir son regard sucré. Il opta donc pour un repas, car Rachel n'avait sûrement pas dîner. Alors quoi de mieux que de la nourriture japonaise pour amoindrir le mal et quelques films à regarder tranquillement, installés dans le canapé. C'était jadis une pratique, à laquelle, les deux adolescents se prêtaient avec joie. Le sourire aux lèvres, Frank se rappela au bon souvenir de cette époque. « - Bien sûr qu'ils sont inoubliables ces marathons. Je me souviens de la tronche que je faisais à l'énoncé des films que tu voulais qu'on regarde. Des films de « gonzesses » de prime abord. Je t'avoue que ce n'était pas facile au début, mais je voulais te faire plaisir, parce que ça te tenais à cœur de partager ça avec moi. Et avec du recul, je dois reconnaître que certains de tes classiques n'étaient pas si désagréables à regarder. J'ai même une petite préférence pour Bodyguard. » Il lui sourit de plus belle, il est vrai que ce film bien que romantique au summum, avait une saveur particulière, sûrement due au fait que les deux héros de cette œuvre cinématographique étaient affublés de leurs prénoms respectifs. Toujours est-il que l'ancien flic ne rechignerait pas à l'idée de regarder à nouveau ce film.
« - Ah Rachel ! » Elle venait à son tour de lui dire ces fameux trois mots que l'on réserve d'ordinaire aux êtres aimés. Frank revint donc au plus près d'elle, toujours pourvu du flyer de son restaurant fétiche. « - Ca fait tellement bizarre de l'entendre et de le dire. Étrangement avec toi, c'est facile. Ça me fait penser à ce rêve étrange que j'ai fait l'autre fois. On vivait ici, la caserne n'était pas encore terminée et on était marié depuis des années. C'était dingue et tellement bon que j'ai maudit mon téléphone d'avoir sonné pour ensuite me sortir de ce rêve magnifique. On avait l'air tellement heureux ! » Il semblait alors si triste, car ce rêve magnifique,lui rappelait sans cesse ses mauvais choix et ce qu'aurait pu être sa vie avec Rachel. Mais il n'avait pas le droit de faillir, ni te laisser la tristesse appesantir ce moment. « - Allez on ne va pas laisser les regrets et la tristesse pollués cette soirée. Je vais nous choisir à manger et toi, tu vas t'occuper des plaids et des oreillers. » Il lui sourit à nouveau et s'approcha pour déposer ses lèvres sur son front avant de s'éloigner, flyer en main, pour passer la commande. Il opta pour plusieurs petites formules histoire d'avoir le plus de choix possible. Rachel, quant à elle, disposait les oreillers et le plaid avant de prendre place et d'inviter Frank du regard. « - A dans 15 minutes alors ! » il raccrocha, déposa son mobile sur la table basse près des tasses de thé encore fumantes et rejoignit aussitôt sa belle sur le canapé. « - Je suis là ! » dit-il avec douceur avant que la pédiatre ne dispose le plaid autour d'eux. « - Je suis bien, à ma place ! Et toi ? » Il la regarda avec tendresse et s'approcha d'elle pour venir déposer ses lèvres tout contre les siennes avant de se raviser de peur de la brusquer.
« - Ca va aller ? Si ça te met mal à l'aise n'hésite pas ! » Pour dire vrai, il avait perdu de son assurance et tel l'ado qu'il n'était plus, Frank semblait intimidé « - J'ai l'impression d'avoir à nouveau quinze ans. Tu m'intimides encore, c'est fou. Mais je ressens toujours la même chose. J'ai l'impression que mon cœur va s'arrêter de battre, au moment où tu poseras ce regard sur moi. Ah Rachel, je ne suis pas fleur bleue d'habitude, regarde donc ce que tu fais de ce bon vieux Frank ! » Il lui caressa la joue avec bienveillance sans quitter son regard
(c) DΛNDELION
Sujet: Re: When your dreams all fail and the ones we hail are the worst of all Jeu 30 Jan - 15:24
Rachel Parker
Londres
Messages : 133 Localisation : Londres Statut : enfin divorcée, et enfin officiellement en couple avec l'amour de ma vie Date de naissance : 05/10/1982 Métier : chirurgien pédiatrique et chef de service Age : 42
When your dreams all fail
Rachel & Frank
Nuit du 15 septembre 2018 - Caserne-appartement de Frank Turner
L’évocation de quelques heureux souvenirs partagés ensemble, voilà qui mettait du baume au coeur à Rachel. Ils en avaient fait, cet été là, des marathons films. Et en effet, c’était bien souvent à l’initiative de la jeune Rachel qui choisissait ses films préférés pour les faire voir à son meilleur ami le soir, alors que lui, la journée, s’escrimait à lui faire visiter des musées. Ce brave Frank adolescent ne rechignait jamais à lui faire plaisir, se laissant même convaincre par The Bodyguard, film désormais culte qu’aujourd’hui il avouait avoir apprécié. L’adolescente de l’époque était très fleur bleue et les films romantiques avaient sa préférence, et quand elle avait lu le synopsis, constater que les protagonistes principaux portaient les mêmes prénoms qu’elle et celui qu’elle aimait en secret l’avait amusé. C’était un signe, à n’en pas douté. Sans doute qu’elle s’imaginait, à cette époque, qu’en faisant voir ce film à Frank, il ne se décide à vouloir sortir avec elle. Comme on le sait, son plan avait lamentablement échoué et toute relation avec ce jeune homme qui faisait battre son petit coeur était resté de l’ordre du rêve improbable.
-Tu as toujours été si patient avec moi.
Et le sourire que le flic lui tendait avait largement de quoi la faire fondre tout autant qu’à cette époque bénie de leur tendre et innocente jeunesse, quand leur seul souci était de savoir quelle sortie ils feraient le lendemain.
La pédiatre venait à son tour de déclarer une nouvelle fois sa flamme à l’homme de sa vie, comme pour rattraper le temps perdu, tant d’années qu’elle aurait pu passer à ses côtés si elle avait eu un peu plus de courage. Mais pour ce soir, tous deux semblaient d’accord pour faire comme si. Faire comme si l’espace de quelques heures, le temps d’une soirée, il n’y avait qu’eux au monde, rien d’autre, aucune contrainte et certainement pas celles de leurs vies respectives qui n’avaient pas évolué comme ils l’avaient espéré.
Alors que le sourire du beau flic commençait à être communicatif, la chirurgienne se retrouva surprise par ses propos. Il avait fait un rêve dans lequel elle était, jusque là, rien de bien étonnant, mais ce qui la surprit fut le contenu qui ressemblait à s’y méprendre au rêve qu’elle avait fait lorsqu’elle avait quitté la caserne pour aller à l’hôtel, espérant ainsi le préserver. Bouche bée pendant une poignée de secondes à mesure que les mots de Frank atteignaient ses oreilles, elle finit par se reprendre.
-Ce que tu dis m’étonne… A dire vrai, j’ai fait un rêve tout à fait ressemblant au tien. C’était la nuit où je suis allée à l’hôtel. On avait même fait une piscine sur le toit.
Elle sourit timidement.
-Je sais, c’est bête.
Elle avait bien remarqué la tristesse dans son sourire. Lui aussi devait regretter que ce genre de rêve ne soit pas réalité. L’américain prit l’initiative de changer de sujet, il avait raison : pas de regrets, pas ce soir. Ils auraient bien assez du temps qu’ils passeraient sous peu loin l’un de l’autre pour broyer du noir. La brunette se chargea donc de la réserve de moelleux en allant récupérer oreillers et plaid tout doux pendant que le propriétaire des lieux se chargeait du ravitaillement. Ils ne tardèrent pas enfin à se retrouver enfin installés confortablement dans le canapé, plaid sur les genoux et coussins dans le dos.
-Moi aussi je suis bien. Il est super ton canapé.
Le regard tendre qu’il lui tendait offrit un rapprochement de son visage avant que ses lèvres ne s’apposent avec douceur aux siennes avant de finalement se rétracter. Il avait peut-être ressenti une certaine crispation chez Rachel.
-Non, non, ça va, répondit-elle pour le rassurer. Et puis, tu m'as déjà embrassée, tu te souviens ?
Cette fameuse fois dans son bureau, et puis à la plage... L'alcool aidant à se désinhiber. Frank était si prévenant, c’était touchant. Un peu gênée, l’américaine braqua son regard sur le plaid qui les entourait.
-Je n’ai pourtant rien de bien intimidant, tu sais, se contenta-t-elle de répondre.
Elle avait bien du mal à croire qu’un garçon comme lui, aussi intelligent et cultivé, ait pu un jour se retrouvé intimidé par une fille comme elle qui, à l’époque de leur adolescence, était plutôt superficielle. Elle l’avait toujours tant admiré, ce charmant jeune homme talentueux.
(c) DΛNDELION
Sujet: Re: When your dreams all fail and the ones we hail are the worst of all Lun 6 Avr - 14:57
Frank Turner
Londres
Messages : 129 Localisation : Hammersmith, une ancienne caserne de pompier Statut : Père d'un petit garçon de 9 ans. En couple avec Rachel Parker Métier : Flic, à la tête de l'USM (Unité Spéciale des Mineurs)une unité de la police œuvrant pour la protection des mineurs
When your dreams all fail
Rachel & Frank
Nuit du 15 septembre 2018 - Caserne-appartement de Frank Turner
C'est parfois agréable de se raccrocher au passé et aux souvenirs. Une perspective, qui si elle était envisageable aujourd'hui, avait cependant causée bien des tracas à Frank. Il faut dire qu'avant les retrouvailles, il ne conservait de son passé que peu de choses agréables. Ayant rayé la Rachel adolescente de son existence, il ne lui restait alors que les rires mauvais, les quolibets méchants, les coups de son père. Les pleurs, les siens et ceux de sa mère. Toutefois, il demeurait quelques éclaircies dans cette tempête. La rencontre avec Megane, son travail, son engament, la naissance de Bowie. Cependant, les éclaircies demeurent éphémères par définition et si Bowie continuait à briller dans le cœur de son héros, le reste semblait bien obscur sauf peut-être… Il posa aussitôt son regard sur Rachel. Bon sang qu'elle était belle encore plus lorsqu'elle se risquait à déposer les armes. Avec elle, le passé reprenait alors une perspective plus enviable, les bons souvenirs se faisaient légions et chassaient les mauvais à coup de sourire, d'anecdotes et de regards silencieux, qui en disaient long sur ce que les deux adultes avaient sur le cœur. « - La patience avec toi, c'était comme un sport. Il fallait le pratiquer souvent pour exceller. » tenta-t-il en la charriant comme autrefois. « - Mais, pour ta défense, tu en avais tout autant que moi. Ce n'est pas tout le monde qui aurait accepté « presque » sans broncher de se rendre dans un musée en pleine après-midi. Maintenant, je commence à comprendre, bien malgré moi, pourquoi tu faisais preuve de tant d'assiduité. Et nul doute qu'à ton tour, tu appréhendes un peu mieux le fait que j'accepte tous ces marathons de films de « filles » Je me fichais pas mal du film, de l'actrice, de l'histoire. Moi, tant que j'étais avec toi ça me suffisait. Plus que de la patience, c'était… de l'abnégation, je crois ! Et puis en plus, je pouvais te tenir la boîte de mouchoirs et ça, crois-moi, ça n'avait pas de prix. »
Les souvenirs s'enchaînaient tout comme les sourires. Ils n'avaient plus besoin de faire semblant pour se rassurer l'un et l'autre. Tout se passait bien, autant qu'on aurait pu l'espérer après tant de péripéties. Frank alla même jusqu'à raconter ce fameux rêve qui continuait à l'obséder depuis des jours. Il s'y revoyait encore, là dans ce salon en plein travail, pourvu de pots de peinture, d'échelles de toutes les tailles et d'outils. Il se revoyait pourvu de sa chemise fétiche, une alliance au doigt, le regard braqué sur celle avec qui il partageait sa vie. Aucun détail ne lui échappait, bien qu'il s'agisse d'un rêve. De peur d'oublier, il avait gravé ces mêmes détails dans sa mémoire. Rachel était sa femme, il semblait tellement amoureux, et ce, depuis des années. Le bonheur irradiait dans cette demeure encore assujettie aux travaux, mais un bonheur fictif qui semblait être à des années-lumières. « - Attends vraiment ?! Une piscine sur le toit ? Et elle n'était pas terminée, c'est ça ? Dis, dans ce rêve, il n'était pas question de vacances surprises à Hawaï ? » Était-ce possible qu'ils aient tous les deux fait le même rêve, et ce, à différents intervalles ? « - Non Rachel, ça n'est pas bête ! C'est…un rêve ! » Là, c'est lui qui paraissait bête avec son sourire ahuri et son regard brillant qui ternissait un peu à mesure que Frank revenait dans cette réalité qu'ils auraient tant aimés fuir pour vivre ce doux rêve. Mais puisque le malheur et les pensées négatives n'avaient plus vocation à s'immiscer entre eux pour corrompre cette douce accalmie instiguée par l'ancien flic, ce dernier amena la conversation vers un tout autre sujet.
La commande passée et les oreillers-plaid récupérés, les deux amoureux sur le tard, se retrouvèrent sur l'imposant canapé tout aussi confortable. Ajoutons à cela une chaleureuse étreinte « - Oui super canapé, mais il l'était moins quand tu m'as recousu la dernière fois. » Conscient de sa boulette en évoquant cette nuit où il avait joué les supers héros en carton, Frank se tue aussitôt. C'était un moment à proscrire de sa mémoire, autant pour ce qu'il avait vu et fait que pour les répercussions engendrées par ses actes. « - On oublie ça aussi ! » Délesté de sa maladresse, il posa un doux regard sur celle qui fut jadis sa meilleure amie officielle et son premier amour officieux. Ce regard précéda un baiser tout aussi incertain, que doux et timide. L'ancien flic ne voulait rien précipiter comme si c'était la première fois. Il réitéra sa question et se sentit bien con en se souvenant de leur premier baiser fougueux, échangé dans le couloir désert de l'hôpital. « - Dans le couloir de l'hôpital près de l'ascenseur et dans ton bureau où j'ai cru que… » L'hésitation semblait le trahir, mais pas l'audace. « -…où j'ai cru que je n'allais pas résister à la tentation. » Quelque peu gêné, le regard de Rachel se mit à fuir celui de son super-héros en carton qui apposa son pouce et son index sur son menton, l'obligeant ainsi à relever le visage. « - Ô que si tu étais intimidante Rachel Parker. Tous les regards se braquaient sur toi sans que tu n'aies rien à faire. Évidemment, tu étais populaire cela ne faisait que te rendre encore plus intimidante. Et tu me diras qu'avec le temps que tout cela n'était que superficielle, mais non. C'était naturel chez toi, innée. La plus belle fille du lycée ! Mais plus encore que par le physique, ce qui te rendait intimidante, c'était cette petite faille, dont je pense être le seul à avoir été témoins. Ce petit truc qui n'apparaît que lorsque tu rends les armes, que tu es toi-même sans concession. Et elle est encore là cette petite faille dont je suis le seul spectateur. Je ne l'ai compris que trop tard, mais avec moi, tu étais la vraie Rachel Parker » Et alors qu'il était en pleine déclaration, la sonnerie de l'interphone retentit.
« - Merde déjà ! D'habitude, ils ne sont pas aussi rapides. » Il quitta à regret leur petit cocon, enfila une paire de basket et sa veste en catimini « - Je reviens ! » lança-t-il avant de s'engouffrer dans l'ascenseur pour regagner l'entrée. Sans attendre, il sortit sa carte bancaire qu'il entra dans l'appareil du livreur ravi de revoir son habitué « Vous avez un grand repas ce soir monsieur Turner ? » Le sourire aux lèvres, Frank récupéra les trois sacs tout en rangeant sa carte. « - Non pas vraiment ! Ce soir, c'est soirée films de filles. Bonne soirée à vous ! » Le livreur vite expédié, l'Américain retrouva l'ascenseur et remonta jusqu'à l'étage supérieur. « - Mission accomplie. J'ai la bouffe ! » lança-t-il tout fier avec ses trois sacs pleins. Il retrouva de ce fait leur petit cocon et posa le tout sur la table basse. « - En théorie tu vas aimer ! Ca vient du restaurant où on est allé l'autre fois. Je te laisse déballer le premier sac pendant que je lance Netflix. » Et sans trop savoir pourquoi, il se pencha vers elle et déposa un baiser furtif sur ses lèvres avant de s'éloigner vers l'écran plat pour l'allumer.
(c) DΛNDELION
Sujet: Re: When your dreams all fail and the ones we hail are the worst of all Mer 8 Avr - 0:59
Rachel Parker
Londres
Messages : 133 Localisation : Londres Statut : enfin divorcée, et enfin officiellement en couple avec l'amour de ma vie Date de naissance : 05/10/1982 Métier : chirurgien pédiatrique et chef de service Age : 42
When your dreams all fail
Rachel & Frank
Nuit du 15 septembre 2018 - Caserne-appartement de Frank Turner
Elle aurait tout donné, oui tout, absolument tout, pour pouvoir revenir à cette époque bénie de leur folle jeunesse, cet été de leur rencontre, et pouvoir changer les choses, pouvoir les revivre en mieux et en améliorant certains détails, ayant la connaissance de ce qui se passerait si elle ne le faisait pas. Sa vie aurait pu être parfaite si elle avait osé déclarer à Frank qu’elle était amoureuse de lui, ils auraient traversé les années lycée ensemble et toutes les autres après.
A présent, les deux adultes devaient faire face à la réalité de leur triste vie qui ne leur permettait pas d’être ensemble malgré cet amour latent qu’ils avaient tous deux enfouis durant des années. Ils en étaient là, réduits à cette soirée qui s’apparentait à une soirée d’adieux non désirée mais obligatoire.
Rachel eut un petit sourire ému en repensant aux marathons films romantiques qu’elle imposait sans s’en rendre compte au jeune Frank épris d’elle, puis aux après-midi culture dans les musées qu’il improvisait et auxquelles elle se pliait bien que ce ne soit pas vraiment son truc. A l’époque, elle aurait accepté n’importe quoi pour passer du temps avec lui, et aujourd’hui, cette affirmation était de nouveau vraie.
- Le privilège de la boîte de mouchoir était-il aussi grand que celui que tu me faisais d’être mon guide dans tous ces musées d’art où tu m’emmenais ? Mon dieu, j’étais tellement inculte et superficielle à l’époque, je ne comprends pas que j’aie pu t’intéresser. Oui, c’était, j’étais peut-être un peu plus mignonne que la moyenne, mais je n’en demeurais pas moins une petit écervelée. Alors que toi, tu as toujours été si brillant.
Le regard plein d’admiration qu’elle lui lançait était le même que celui de la Rachel adolescente amoureuse pour la première fois. Les deux adultes finirent par échanger sur un drôle de rêve qu’ils avaient chacun fait à peu près à la même période et qui comprenait des similitudes, ce qui était d’autant plus étonnant.
- Mais si, comment tu le sais ? On habitait ici, on avait entrepris des travaux et je me souviens que tu voulais tout faire tout seul, et moi je pestais parce que c’était long et qu’on mourait de chaud. Ça doit être cette canicule qu’on a connu cet été qui m’a fait rêver d’une piscine sur le toit. Et oui, je t’avais organisé des vacances secrètes à Hawaï et tu étais tombé sur les billets, ça m’avait un peu mise en rogne parce que j’avais déployé des trésors d’imagination pour te faire la surprise.
Elle se garda d’évoquer sa petite vengeance onirique, bien qu’au lieu de la prendre pour une folle, il en aurait sûrement ri à gorge déployée. La pédiatre sourit, c’était fou de voir qu’ils étaient sur la même longueur d’onde au point de faire des rêves semblables. Il évoqua ensuite cette fois où il l’avait sauvée et ramenée, c’était d’ailleurs cette nuit-là qu’elle avait rêvé à cette vie merveilleuse avec Frank.
- Je trouve que je t’ai plutôt bien recousu, malgré le fait que tu n’arrêtais pas de parler. J’espère que je n’aurai plus jamais à le faire.
Elle se tut à son tour. Ce souvenir était bien triste et ils s’étaient promis de positiver pour ce soir, pour cette dernière soirée ensemble avant dieu seul savait quand. C’était plus jovial d’évoquer ces baisers échangés dans le plus grand des interdits.
- Tu as toujours été un vil tentateur, et ce même sans t’en rendre compte. Tu es un homme incroyable, Frank Turner.
Rachel, victime de toutes les dévalorisations possibles de la part de son mari, avait bien du mal à entendre qu’elle ait pu un jour être intimidante. Au travail peut-être, sûrement même, surtout auprès des jeunes internes, mais certainement pas auprès des hommes. Pourtant, le beau flic parvenait à lui démontrer le contraire par A + B. La chirurgienne fut bien obligée de le regarder à nouveau et esquissa un petit sourire. Il était si gentil. Elle n’eut guère le temps de répondre que la sonnette retentit. Le repas était arrivé. Frank se leva pour descendre récupérer la nourriture. Il ne fut pas bien long à revenir et à son tour, la brunette se leva, lissant les pans du peignoir que Frank lui avait prêté et sous lequel elle ne portait qu’une chemise, elle aussi prêtée par l’américain.
- Oui, je me souviens bien de ce restaurant.
Souriant, elle attrapa donc le premier sac en question et en sortit le contenu qu’elle déposa sur la table, ne s’attendant pas à recevoir un baiser éclair. Surprise, elle le regarda avant d’étouffer un petit rire et continuer sa mission.
- Tu es complètement dingue, on pourrait nourrir tout un étage de l’hôpital avec ça.
La nourriture sortie prenait quasiment toute la table basse. Elle prit deux coussins qu’elle posa côte à côte parterre devant la table basse.
- Viens, on va se poser là comme quand on commandait des pizzas pour regarder mes films de fille, qu’est-ce que tu en dis ? On aura moins de chance de tacher ton canapé comme ça.
Elle attrapa le plaid pour qu’ils puissent l’avoir sur les épaules et s’assit en tailleur sur l’un des deux coussins, l’autre étant réservé au propriétaire des lieux. Rachel reprit son mug de thé et le délesta de son contenu. Un peu de boisson chaude lui ferait du bien.
- Tu viens ? demanda-t-elle avec douceur en le regardant avec amour. Alors, qu'est-ce qu'on regarde ?
(c) DΛNDELION
Sujet: Re: When your dreams all fail and the ones we hail are the worst of all Mer 22 Avr - 0:45
Frank Turner
Londres
Messages : 129 Localisation : Hammersmith, une ancienne caserne de pompier Statut : Père d'un petit garçon de 9 ans. En couple avec Rachel Parker Métier : Flic, à la tête de l'USM (Unité Spéciale des Mineurs)une unité de la police œuvrant pour la protection des mineurs
When your dreams all fail
Rachel & Frank
Nuit du 15 septembre 2018 - Caserne-appartement de Frank Turner
La livraison et le livreur vite expédié, Frank retrouva l'ascenseur les bras chargés et grimpa jusqu'à l'étage non sans difficulté pour retrouver Rachel qui l'attendait bien sagement sur le canapé. Mais avant d'atteindre la terre promise, dans l'ascenseur, il repensa à tout ce qu'il venait d'entendre, aux souvenirs partagés avec Rachel, à leur déclaration commune, au fait qu'elle le voit comme « un homme incroyable. » Il se sentit alors coupable, sans être capable de développer le moindre argument justifiant cet état. Il n'était pas un homme incroyable, loin de là. Son parcours était jonché d'erreurs, le genre que l'on peut aisément éviter lorsqu'on se pare du statut d'homme incroyable. Le souvenir de Megane et Dylan, ainsi que leurs voix se perdant dans ses pensées, lui rappela d'ailleurs à quel point, il était égoïste. La cage d'ascenseur s'ouvrit alors et le sortit de ses pensées. Il devait réenfiler son masque et sourire pour ne pas affubler Rachel de malheurs supplémentaires. Il n'était certes pas un homme incroyable, mais se refusait à jouer les égoïstes en faisant passer son mal-être avant Rachel. Cette soirée était la leur, peut-être même la dernière, il n'avait pas le droit de tout gâcher. « - Je n'ai pas trop traîné ? » dit-il en se rapprochant avec de la nourriture pour tout un régiment. « - On s'est bien régalé ce soir-là ! C'est marrant parce qu'à la base, je n'étais pas tellement bouffe asiatique » À son tour, il prit un sac et en vida le contenu sur la table. « - C'est mon équipier qui m'en a parlé. Il en parlait tellement souvent, que je me dis qu'il fallait que j'aille mener ma petite enquête. Je n'ai pas été déçu. Bowie aussi est fan. Il adore les yakitoris au bœuf et les gyoza. » Mais au souvenir de l'annonce faite quelques heures auparavant par son ex-femme, Frank ne préféra pas s'attarder sur son fils, qu'il n'allait certainement pas le revoir avant un moment. « - Enfin bref ! » Expéditif, comme quand il ne veut pas développer. Adolescent, il agissait déjà de la sorte pour évacuer un sujet sur lequel il ne voulait pas s'épancher. « - Tu as des baguettes, mais si tu galères un peu trop, je consens à briser la tradition japonaise pour t'offrir d'humbles couverts. » Puis il déposa un baiser furtif sur les lèvres de Rachel. Un geste qui paraissait si naturel et pourtant, c'était la première fois qu'il procédait ainsi.
Il alluma l'écran, attrapa la télécommande et checka dans les services proposés. Le logo rouge de Netflix fit alors son apparition, ainsi que tout son catalogue de films et de série. « - Voyons voir ce qu'on nous propose en termes de films romantiques sur les années 2000 ! » Tandis qu'il entrait, les paramètres de recherches, la pédiatre achevait de préparer la table. L'odeur du bouillon monta jusqu'aux narines de l'ancien flic « - Mon dieu que ça sent bon ! Tu me détournes de ma quête du parfait film ! » Il se retourna et l'affubla d'un magnifique sourire avant de reprendre sa recherche. « - Prête pour les synopsis en avalanche ? Attention, je vais te noyer sous un amoncellement de romantisme là ! » Il cliqua sur le premier film avant qu'elle ne l'invite une première fois à la rejoindre. Il hésita, puis télécommande en main, s'éloigna de la télé pour retrouver sa belle par terre, sur les coussins. « - J'adorais nos soirées pizza télé. Pour la demoiselle, c'était une pâte épaisse, fromages champignons. Et pour moi, c'était la carnivore avec du bœuf, de la sauce texane et des pepperonis. Tu te rappelles du resto italien, à côté de chez toi ? Mon dieu, lui faisait les meilleures pizzas du monde. C'est aussi pour ça que j'adorais venir chez toi. Pour te voir certes, mais aussi pour manger de la pizza. » À son tour, il s'assit en tailleur et reprit sa liste de films. « - Alors on a « n'oublie jamais » sortit en 2004. « Love actualy » sortit en 2003. Il est génial celui-là. « Moulin rouge » sortit en 2001. « PS : I Love you » sortit en 2008. Alors, lequel te tente ? »
(c) DΛNDELION
Sujet: Re: When your dreams all fail and the ones we hail are the worst of all Jeu 23 Avr - 22:34
Rachel Parker
Londres
Messages : 133 Localisation : Londres Statut : enfin divorcée, et enfin officiellement en couple avec l'amour de ma vie Date de naissance : 05/10/1982 Métier : chirurgien pédiatrique et chef de service Age : 42
When your dreams all fail
Rachel & Frank
Nuit du 15 septembre 2018 - Caserne-appartement de Frank Turner
Frank fut rapide pour ramener la commande que le livreur avait apportée à bon port en un temps record. Toujours aussi prévenant, le flic demanda s’il n’avait pas été trop long. C’était à peine si Rachel s’était aperçue de son absence. Elle lui sourit avec bienveillance en secouant la tête avant de commencer à s’acquitter de sa mission, impressionnée par la quantité de nourriture qu’il avait commandée.
-Ton équipier a bien fait de te parler du resto alors, c’est vrai qu’on s’était régalés.
Elle imaginait avec un sourire Bowie et son papa grignoter tout un tas de brochettes, de la sauce yakitori plein le visage aussi bien pour l’un que pour l’autre. Cette pensée l’amusa avant de revenir à la réalité.
-Comment ça, moi, galérer avec des baguettes ? Tu me prends pour une novice ou quoi ? Tu as déjà oublié que c’est moi qui t’ai appris à les utiliser ce fameux été ? Tout comme je t’ai appris à décortiquer les crevettes avec les couverts.
La pédiatre secoua la tête d’un air faussement réprobateur, plus amusée qu’autre chose en repensant à cette période de leur vie. Alors qu’elle sortait une à une les petites barquettes, Frank s’occupa de chercher le film adéquat pour démarrer cette soirée pourtant déjà bien entamée, et qui serait probablement une nuit blanche.
-Ne te détourne pas de ta mission, inspecteur. Trouve-nous un film parfaitement gnian-gnian mais pas trop.
Elle l’invita à venir s’asseoir près d’elle, par terre sur les coussins, ce qu’il fit. Elle préférait l’avoir tout contre elle, profitant de chaque petite seconde et chaque petit contact. La chirurgienne eut un nouveau sourire nostalgique lorsque leurs vieilles soirées pizza furent évoquées. Quelle belle époque ! -Ah ça oui, je me suis toujours doutée que tu ne venais que pour les soirées pizza-télé. Sans doute un peu plus pour la pizza que pour la télé, vu comment je te bassinais avec mes films à l’eau de rose.
Frank énuméra les possibilités avec les dates de sorties.
-Pas « Moulin Rouge », il finit mal. Pas un film qui rend triste. Aussi incroyable que ça puisse paraître, je n’ai pas vu « Love Actually ». Tu as l’air de bien l’aimer, on peut le regarder alors si tu veux.
Machinalement, sans réfléchir, elle posa sa tête sur son épaule, signe qu’elle se sentait beaucoup mieux. Rien à voir avec la biche terrifiée qui était venue sonner à sa porte près d’une heure plus tôt. Frank avait un incroyable pouvoir apaisant sur Rachel. Elle se refusait à penser encore une fois qu’elle allait bientôt ne plus le revoir pour une période indéterminée et que sa vie, leurs vies, seraient probablement un Enfer. Cette soirée, c’était la leur, il fallait qu’elle soit parfaite, la plus belle possible et empreinte de positive attitude, d’un bonheur qu’ils se promettaient d’atteindre un jour ensemble. Il le fallait. Elle était emmitouflée dans sa chemise à lui, recouverte de son peignoir qui portait son odeur, et il était à côté d’être, tout proche, que rêver de mieux ? Là, Rachel se sentait bien, c’était là où elle devait être.
(c) DΛNDELION
Sujet: Re: When your dreams all fail and the ones we hail are the worst of all Ven 24 Avr - 2:05
Frank Turner
Londres
Messages : 129 Localisation : Hammersmith, une ancienne caserne de pompier Statut : Père d'un petit garçon de 9 ans. En couple avec Rachel Parker Métier : Flic, à la tête de l'USM (Unité Spéciale des Mineurs)une unité de la police œuvrant pour la protection des mineurs
When your dreams all fail
Rachel & Frank
Nuit du 15 septembre 2018 - Caserne-appartement de Frank Turner
Les bras chargés, comme un soir de noël, l'inspecteur qu'il n'était plus se délesta de son surplus alimentaire et alluma la télé tout en offrant quelques anecdotes à Rachel qui semblait allée mieux. Une victoire pour Frank qui n'allait toutefois pas rester sur ses acquis. Il devait continuer à faire le clown pour la faire rire et à égrainer un à un de beaux souvenirs pour la faire sourire. « - Ouais ok d'accord autant pour moi ! » Il fit mine de s'incliner face à elle. « - Je dois donc ployer le genou face à la reine des baguettes ! J'avais effectivement oublié, honte à moi, que je ne savais pas manger avec des baguettes avant de te rencontrer, ni décortiquer des crevettes. Ça a littéralement changé ma vie ! Un jour, je ferais bâtir une statue à la gloire de la reine des baguettes » Il aimait la charrier et ça, malgré les années passées, ça n'avait pas changé. " - Aller continue à tout sortir, je nous trouve un truc niant-niant » Une fois Netflix activé, l'américain ne résista pas bien longtemps à l'appel de Rachel qui le réclamait à ses côtés sur les coussins qu'elle avait au préalable disposé afin que leur confort ne soit pas trop rudimentaire. Frank quant à lui se laissa happé par un vent de nostalgie en se remémorant les fameuses « soirées-pizza » Ils avaient, pour se faire, adopter à l'époque, la même organisation, avec il est vrai, moins de nourriture.
« - Si tu me bassinais ? Non, c'est un euphémisme, tu me donnais des complexes oui ! Imagine pour la crevette que j'étais de voir tous ces mecs parfaits. Bon, maintenant, je me rattrape, je peux encore rivaliser avec le Kevin Costner de l'époque. Toutefois, je ne peux nier que certains films m'ont plus et puis il y avait la pizza et Rachel Parker, ça aidait ! » Il lui offrit son sourire de charmeur afin de s'enquérir de son choix. « - Tu te rends compte que là tu viens de me spoiler « Moulin Rouge » ? Mais si la fin est déprimante, tu es pardonnée. On va donc se rabattre sur l'un des meilleurs films britanniques de ces dernières années. Il va te plaire, je pense et comme ça pour une fois, c'est moi qui te fera découvrir un film à l'eau de rose. » Il cliqua sur le film et le lança. Rachel venait de poser sa tête sur son épaule, il en profita pour attraper un plat qu'il partagea avec sa belle. Il porta donc le ravioli à la bouche de Rachel avant de s'en prendre un pour lui. Le film se déroula sous leurs yeux ébahi. Enlacés l'un contre l'autre, les deux amoureux laissèrent la foisonnante nourriture japonaise de côté. Serrant Rachel dans ses bras, Frank lui faisait à présent office de dossier. « - Ça te plaît ? » murmura-t-il à son oreille. Le film s'acheva, ils en choisirent un autre et retrouvèrent le canapé. Frank s'allongea le premier pour ensuite accueillir Rachel dans ses bras « - On est bien là tous les deux hein ? »
(c) DΛNDELION
Sujet: Re: When your dreams all fail and the ones we hail are the worst of all Dim 26 Avr - 4:19
Rachel Parker
Londres
Messages : 133 Localisation : Londres Statut : enfin divorcée, et enfin officiellement en couple avec l'amour de ma vie Date de naissance : 05/10/1982 Métier : chirurgien pédiatrique et chef de service Age : 42
When your dreams all fail
Rachel & Frank
Nuit du 15 septembre 2018 - Caserne-appartement de Frank Turner
Il avait réussi à la faire sourire, encore, et ce malgré les circonstances. Frank était un magicien qui oeuvrait avec l’amour et son humour bien à lui. Rachel le savait et ce depuis peu après leurs retrouvailles, c’était lui, le seul et l’unique, celui qu’il lui fallait, son âme-sœur, celui qui lui correspondait.
-La reine des baguettes t’adoube chevalier du riz cantonais et de la crevette décortiquée qui a changé ta vie, répondit-elle en riant, se saisissant d’une baguette pour imiter le geste symbolique qu’un roi faisait à l’épée pour adouber un chevalier.
La nourriture sortie, ils purent continuer à se rappeler les bons souvenirs de leur adolescence, et dire qu’il y en avait tout un tas était un euphémisme. La pédiatre ne put s’empêcher de rire en repensant aux diverses soirées films auxquelles elle avait invité son meilleur ami de l’époque, ne se doutant pas le moins du monde à quel point les films « de filles » qu’elle lui proposait pouvaient l’ennuyer. Il était si gentil.
-Des complexes, carrément ? Oh Frank, je suis désolée, j’étais loin de m’en douter tu sais. Et puis même si Kevin Costner faisait fantasmer toutes les filles à l’époque, dont moi, évidemment, c’était quand même pour toi que mon cœur battait. Si j’avais su, j’aurais commandé plus de pizzas.
Le sourire charmeur qu’il lui tendait la fit sourire davantage, avant qu’elle ne se livre sans le savoir au spoil de la fin de Moulin Rouge.
-Oh zut, je pensais que tu l’avais vu, excuse-moi, je ne dis plus rien.
Et puis finalement le film fut choisi et le flic souligna le fait remarquable que pour une fois, c’était lui qui lui faisait découvrir une œuvre cinématographique.
-C’est vrai oui.
Elle espérait que l’expérience serait réitérée. Malheureusement pour eux, ils étaient l’un comme l’autre incapable de savoir et prédire quand ce serait possible. Le film commença et les deux amoureux se retrouvèrent bien vite enlacés sous le plaid, installés dans le canapé, Frank étant lui-même un dossier pour Rachel qu’il gardait contre lui et dont les bras l’entouraient. Elle avait glissé ses mains dans les siennes, enlaçant ses doigts affectueusement dans les siens.
-Oui, il est super ce film, répondit-elle alors qu’il lui demandait au creux de l’oreille s’il lui plaisait.
Le film s’acheva et un autre fut lancé. Ce canapé était confortable, mais Frank l’était plus encore. Jamais Rachel ne s’était sentie aussi bien. Ainsi lovée contre lui tel un chat dans son coussin, enlacée dans les bras protecteurs de l’inspecteur Turner, la chirurgienne se sentait bien, en sécurité, aimée. -Je n’ai jamais été mieux qu’en cet instant.
Elle lui donna un chaste baiser avant de reposer sa tête sur son bras. Peu de temps après, le sommeil finit par la gagner. Entre la fatigue, la pression qui était retombée et toutes les émotions passées, il n’aurait pu en être autrement. « Demain est un autre jour », dit-on. Le lendemain signerait un départ qui, à coup sûr, leur briserait le cœur à l’un comme à l’autre.
(c) DΛNDELION
Sujet: Re: When your dreams all fail and the ones we hail are the worst of all