Sortie en mer (FB - fin novembre 2018)

Messages : 119 Date de naissance : 01/11/1985 Age : 38

Sortie en mer

Eva & Alan

Le match de la punchline

FIN NOVEMBRE 2018

Evanna allait de surprise en surprise. Finalement, Alan était loin d’être le stéréotype du gars lourd et prévisible, la preuve, il avait même un livre à son actif. Et il parvenait à la faire sourire. Jamais la biologiste n’aurait pensé, en voyant débarquer l’européen, qu’elle finirait par passer un bon moment en sa compagnie. Une question restait quand même un suspens : que voulait-il ? Qu’espérait-il ? Pourquoi s’accrochait-il ? Eva’ ne s’était pas appesantie sur le sujet, tout s’était finalement bien vite enchaîné, et puis au final, l’aide du barman avait été précieuse lorsqu’elle avait été sous l’eau.

-Oui, lire c’est sympa, c’est reposant je trouve. Mais bon, il faut avoir le temps, c’est comme pour beaucoup de choses.

Parfois, lorsqu’elle emmenait Elizabeth faire su surf et qu’elle était trop fatiguée pour surfer elle-même, Evanna prenait un bouquin et lisait un peu sur la plage tandis que sa fille s’éclater dans les vagues.
Les plats étaient arrivés et l’Australienne fut ravie d’apprendre que son invité appréciait le sien. Pour un chef étoilé, trouver un plat « très bon » devait surement relever du défi. Sans doute qu’une certaine déformation professionnelle devait opérer. Eva’ n’en savait rien mais en tout cas, l’Ecossais avait l’air content de son choix, c’était le principal.

-On est rarement déçu ici.

Ils continuèrent à manger, la brunette aussi se régalait avec cette pizza qui flirtait avec la perfection selon son goût en la matière. Et le thème de Noël arriva. Les décorations commençaient à pousser ici et là, et la biologiste, qui avait peu avant acheté un petit sapin pour décorer le labo, se disait qu’il faudrait peut-être en faire de même pour la maison, du moins sortir les décorations des années précédentes et peut-être voir avec Lizzie si elle avait envie d’en avoir de nouvelles.

-Oui, j’imagine que quand on a un fonds de commerce, il faut être dans la tendance. Et puis je pense que ta clientèle appréciera.

Pas inspiré par la saison ? Comment pouvait-on ne pas l’être, les fêtes de fin d’année étaient toujours une aubaine pour les commerçants.

-Tu vas aussi ouvrir à Noël ? Tu ne retournes pas en Europe ?

Après avoir pris une gorgée d’eau, elle l’entendit lui demander ce qu’elle prévoyait pour Noël.

-Oui en famille. Chez mes parents avec ma fille. Il y aura probablement mon cousin et sa femme et je ne sais pas encore qui d’autre ma mère prévoit d’inviter. On est souvent nombreux.

Enfin ils l’étaient depuis qu’elle avait retrouvé son cousin. Etre nombreux à table permettait de ne pas trop cogiter, il y avait toujours quelqu’un pour parler, poser des questions, monopoliser la parole, et ça évitait à Eva’ de trop penser à Jon. Et surtout, Elizabeth adorait ce genre de rassemblements, et la biologiste était prête à tout pour faire plaisir à sa fille.

(c) DΛNDELION

Sortie en mer

Eva & Alan

Le match de la punchline

FIN NOVEMBRE 2018

Phase 1 : L'approche. Peut-on résumer cela à sauter dans un bateau pour avoir ne serait-ce qu'un peu d'attention ? Cette fois, Alan, bien malgré lui, n'avait pas choisi l'approche, elle s'était imposée à lui.
Phase 2 : Le contact ou le non-contact, que l'on pourrait, en de telles circonstances replacer en phase 1, sauf bien sûr si l'on se rappelle au bon souvenir de cette nuit d'ivresse où en plus de griller ses phases, Alan ne s'était pas fait prier pour entrer en contact avec Eva et ce au propre comme au figurer. Et enfin la phase : Le contact à nouveau, qui hormis deux doigts qui se frôlent en passant une serviette, n'avait aucune existence. Et c'est au fil de sa réflexion, juste avant d'être apostrophé par le cuisinier pour avoir un autographe, qu'Alan se rendit compte qu'en plus de griller ses étapes la fois précédente, il ne leur avait cette fois accordée que trop peu d'importance, voire même aucune. Tout n'était que de l'improvisation, mais cherchait-il vraiment à la séduire ?

Les plats arrivèrent, permettant ainsi aux gourmets de se délecter des saveurs proposées. Eva en parfaite habituée trouva grâce et loua les louanges de sa pizza. Alan, qui avait quant à lui un palais un peu plus affûté, mit quelques secondes avant de se décider. La préparation, du moins la mise en place dans l'assiette était basique, mais le goût rattrapait le tout. Il était évident que les pâtes fraîches étaient faites maison, ainsi que la sauce à base de crème. Les petits lardons cuits à merveille venaient quant à eux apporter ce petit supplément de saler, une délicieuse opposition avec le sucré des échalotes. Le sourire aux lèvres, l'Européen savoura donc son plat avant d'évoquer des sujets un peu plus terre-à-terre. « - Je peux t'avouer un truc ? » Avait-elle vraiment le choix de ne pas l'entendre ? Il se saisit de sa serviette, essuya le bord de sa lèvre supérieure avant de reprendre la parole. « - Je déteste les fêtes de fin d'année, mais je m'y accommode parce que c'est mon gagne-pain, surtout le réveillon du 31. Ça me fait penser qu'il faut que je passe commande chez mon fournisseur. Ça, plus les décorations, je ne vais pas chômer. » Il attrapa sa fourchette, se délecta d'une bouchée, avala rapidement pour s'éviter l'impolitesse de manger la boche pleine puis reprit la parole histoire de répondre à la question de la très jolie demoiselle. « - Ouais je vais ouvrir à noël, il y a pas mal de cœurs solitaires qui aiment venir prendre un ou deux verres. J'ai déjà passé noël l'année dernière avant de m'installer ici. De toi à moi, je ne suis plus tellement famille et cette fête est devenue une épreuve… Enfin, je veux dire une corvée pour moi. » Il serra la mâchoire, le regard triste et fuyant. « - Ma femme adorait noël, c'était aussi à cette période qu'elle fêtait son anniversaire. » Il se tue aussitôt se rendant compte de ce qu'il venait de faire, à savoir parler de Maya à une autre femme. Un tel prodige n'était pas arrivé depuis... Jamais à bien y réfléchir. Jamais encore, hormis à Leah lorsqu'elle était encore sa psy, il n'avait évoqué le sujet avec une autre femme.

(c) DΛNDELION

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Sortie en mer

Eva & Alan

Le match de la punchline

FIN NOVEMBRE 2018

Le repas fut rapidement servi et apprécié. Il fallait dire que les estomacs criaient sérieusement famine. La conversation allait son train également, s’orientant tout naturellement sur un sujet actuel : les fêtes de fin d’année. C’est alors qu’Alan avoua à sa belle interlocutrice qu’il les détestait. Evanna en resta bouche bée de stupéfaction. Comment pouvait-on ne pas aimer Noël ? N’osant guère poser la question malgré sa curiosité, elle préféra le laisser parler.

-Oh… d’accord. Oui, ça doit être du boulot de tout installer.

C’est sûr que les décorations, en général très abondantes dans les commerces en cette périodes, n’allaient pas s’installer toutes seules. La biologiste fut presque triste d’apprendre qu’il allait ouvrir le soir du réveillon de Noël, faisant ainsi une croix sur tout dîner en famille. La famille était quelque chose de sacré pour l’Australienne et elle trouvait toujours cela triste lorsqu’elle apprenait que certains ne fêtaient pas Noël en famille. Ce qui apparemment serait le cas d’Alan pour la seconde année consécutive. Il avait surement ses raisons après tout et elle ne le jugerait pas. A mesure qu’il parlait, le barman se livrait un peu plus sur ses ressentis et sa façon de voir les choses. Eva’ se garda bien d’en faire la remarque, elle saisit à la mine que son interlocuteur arborait que c’était déjà assez difficile comme ça, et elle comprit pourquoi. Sa femme. Noël la lui rappelait. C’était dur, ça, Evanna en savait quelque chose. Elle se contenta d’acquiescer, laissant quelques secondes de silence d’installer.

-Eh bien… tu t’es trouvé une autre routine, un peu différente, mais au moins tu ne restes pas sans rien faire. Et comme tu l’as dit, le fait d’ouvrir ton bar permet à ceux qui ne fêtent pas non plus Noël de s’y retrouver.

Les plats furent terminés et les assiettes débarrassées et finalement les desserts arrivèrent.

-Tu as beaucoup d’employés ?

La biologiste ne s’était jamais réellement penché sur la question de combien de personnes devaient travailler dans un tel établissement pour qu’il tienne à flot. Et au final, ce ne devait pas être une mince affaire que de gérer tout ça. Alan avait du mérite, même s’il avait déjà eu l’expérience nécessaire avec ses restaurants, d’après ce qu’il lui avait fait comprendre.
Finalement, le repas s’acheva et l’Australienne, qui avait promis d’inviter son sauveur-harceleur, sortit sa carte de crédit que le serveur lui rapporta avec le ticket après le paiement. La jeune femme se leva après qu’ils aient siroté un café offert par la maison. Il était temps de regagner le travail.

-Je te remercie encore pour ton aide, sur le bateau. Il faut que j’y aille, c’est l’heure. Alors euh… bonne après-midi Alan.

Elle lui fit un dernier sourire avant de tourner les talons et rejoindre le labo.

(c) DΛNDELION