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Habrá deportes

Sujet: Habrá deportes   Ven 10 Fév - 15:32
Alejandro Wilson
Madrid
Alejandro Wilson
Messages : 175 Localisation : Madrid Statut : Kellyophile. Est donc en couple depuis peu, avec une célèbre actrice américaine.
Métier : Professeur de dramaturgie / théâtre

 Perdre le contrôle était un luxe que je ne pouvais me permettre. Et même si nous étions loin de la perte de contrôle, ma patience était bel et bien entamée. Ma mère pour commencer. Voilà des jours que j’évitais ses appels. Une fois n'est pas coutume, elle voulait me parler de mon père. Moi, je ne voulais rien entendre à son sujet et continuais à vivre ma vie comme si de rien n’était. Cependant, je ne pouvais ignorer la multitude d’appels, de messages vocaux, de SMS et de mails envoyés par celle à qui je devais la vie. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle dépensait de l’énergie et perdait un temps qu’elle pourrait allouer à des choses plus importantes, comme gérer sa compagnie par exemple.

Il y avait également la nouvelle. Jamais ô grand jamais, je n’avais vu une « actrice » aussi sûre de sa personne. J’irais même jusqu’à dire qu’elle suintait la suffisance et le mépris. Ce qui m’amenait à me demander comment pouvait-on laisser une telle personne enseigner à des jeunes pleins de rêves ? Nul doute que la sorcière se fera un malin plaisir à briser les espoirs du plus grand nombre. Et je suis prêt à parier que certains, même anéantis, continueront à l’ériger sur un piédestal ; allongeant sa pathétique existence artistique. Pourquoi suis-je encore en train d’y penser ? Cela ne fait que lui donner une importance qu’elle ne mérite pas.

Repus d’avoir autant écrit, j’abandonnais à présent le clavier de mon ordinateur. À peine ai-je eu le temps de me relire, que mon portable se mit à nouveau à sonner.  — Quoi ?  lâchais-je en oubliant la formule de politesse de rigueur.  — Bonjour maman !  me rattrapais je.  — Oui, j’ai bien reçu ta multitude de messages et non je n’ai toujours pas envie de parler de ce type malade en phase terminale de sa monumentale connerie.  Évidemment, qu’elle me reprit pour me faire la leçon, mais ce qu’elle me dit ensuite m’obligea à me redresser.  — Comment ça il n’est pas malade ? Maman, arrête de tourner autour du pot. Dis-moi ce qui se passe ?  Bien sûr, elle s’évertua à ne rien dire et me demanda de la rejoindre où elle était en résidence avec sa compagnie.

Nous étions donc là, dans le café des artistes, face à face. Je n’attendais rien de ce rendez-vous, mais je voulais avoir la paix et permettre à ma mère de se décharger de problèmes qui n’étaient certainement pas les siens.  — Je t’écoute !  Elle m’observa un court instant, avant de boire une gorgée de thé et de s’éclaircir la voix. De toute évidence, ce qu’elle avait à me dire n’était pas facile.

« En théorie, ça n’est pas à moi de le faire, mais comme les relations entre vous sont… »

 — Inexistantes. Tu sais, ça n’est pas parce qu’il est venu me chercher à New York, que ça fait de lui un héros. 

« Je sais Alejandro. Ça n’est pas la question. »

 — Si c’est là tout le problème. Tu n’as aucune dette envers lui. C’est toi qui lui as demandé d’aller me chercher. Sans ça, il ne serait pas venu. Il n’a fait que penser à son nom, rien de plus. Ça a toujours fonctionné ainsi. 

« Il est venu quand même. »

Je voyais dans son regard qu’elle était dépitée, car j’avais visé juste. La réputation était avant tout, ce qui avait poussé mon père à faire le trajet pour me sauver des griffes de la Grosse Pomme. Il est vrai qu’à cette époque où j’avais touché du bout des doigts mon rêve, le nom de Wilson commençait à être associé à un échec retentissant et à des histoires que l’on aurait aisément pu classer dans la rubrique « faits-divers. » Mon père, soucieux de son image, avait volé à mon secours pour avant tout préserver sa renommée.

 — Maman, arrête de tourner autour du pot. Qu’est-ce qui se passe ?   Ma mâchoire se crispa lorsqu’elle évoqua le mouvement « me too. » J’avalais difficilement ma salive et je serrais le poing si fort, que mes phalanges se mirent à blanchir. A présent, les paroles de ma mère étaient un lointain écho, presque inaudible. Une fois encore, tout n’était qu’une question d’image.

 — Des étudiantes l’ont balancé, j’imagine ? 

« Pour l’instant c’est contenu, mais ça ne va pas durer. Il veut qu’on l’aide, comme il t’a aidé. »

 — Si les faits sont avérés, ne compte pas sur moi pour jouer les sauveurs. Et moi tu y as pensé ? J’enseigne et tout le monde sait que je suis son fils. De quoi vais-je avoir l’air ?  J’étais furieux et incapable de tenir en place. Comment pouvait-elle le défendre et lui accorder le bénéfice du doute en de telles circonstances ?

 — N’oublies pas qu’il t’a trompé maman et pas qu’une fois !  lâchais-je avec amertume en sortant de quoi payer nos consommations. C’en était trop pour moi. Bien plus que ma patience, c’est ma résistance qui était mise à mal. C’est donc le cœur lourd que je décidais de quitter les yeux. J’avais envie de crier à pleins poumons, de frapper le mur à mes côtés, mais pour une raison que j’ignore je parvins à me contrôler. Peut-être devrais-je me défouler dans une enceinte plus conventionnelle pour le lâcher-prise.

J’étais ainsi repassé chez moi pour récupérer mon sac de sport dans lequel j’enfilais de quoi me changer. Il fallait impérativement que je m’occupe l’esprit et me défouler demeurait la meilleure des alternatives. Je retrouvais donc avec entrain, la salle de sport où j’avais mes petites habitudes. Écouteurs sur les oreilles, je commençais à courir sur le tapis de course. Vingt minutes plus tard, pas encore calmé, j’optais pour quelque chose d’un peu plus intense en me dirigeant vers l’espace alloué à la musculation avant de finalement opter pour le rameur. Dès lors, j’augmentais le volume dans les écouteurs et guidé par le tempo et toute ma hargne, je commençais à tirer la barre. J’ignorais combien de temps il me faudrait pour redescendre en pression, mais une chose est sûre, j’étais prêt à dépenser tout ce qui pouvait l’être.




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