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Au 282, à plus d'une heure du matin

Sujet: Au 282, à plus d'une heure du matin   Lun 12 Aoû - 4:19
Rachel Parker
Londres
Rachel Parker
Messages : 133 Localisation : Londres Statut : enfin divorcée, et enfin officiellement en couple avec l'amour de ma vie
Date de naissance : 05/10/1982 Métier : chirurgien pédiatrique et chef de service
Age : 41


AU 282 à plus d'une heure du matin
Rachel & Frank

Rencontre clandestine

Nuit du 6 août 2018 - Great Osmond STreet Hospital

Après le sauvetage héroïque de Frank pour enlever Rachel aux griffes de son tyran de mari, la vie avait bien dû reprendre son cours. Ayant peur de représailles envers le flic, la pédiatre avait préféré fuir son logis où il l’avait ramenée pour aller à l’hôtel une nuit ou deux, le temps que Maxwell se calme. Frank n’avait pas l’air de comprendre qu’elle était prise au piège, elle ne pouvait pas s’enfuir, Max était bien trop puissant, il avait des contacts partout et il graissait la patte à tout le monde pour obtenir ce qu’il voulait. Que faire ? Rien ne semblait plausible. Malgré tout, avoir retrouvé Frank après tant d’années de séparation, retrouvé le lien si fort qui les unissait à l’époque de leur adolescence avait redonné un coup de peps dans la vie de la chirurgienne, et voire même un peu d’espoir. Elle qui n’avait jusqu’à présent que son travail pour l’aider à tenir dans cette vie qui ne lui plaisait pas, désormais, elle avait aussi Frank. Mais ceci, cette lueur d’espoir, il fallait que ça reste dans sa tête, parce que si Maxwell apprenait qu’elle continuait à le voir, ça irait très mal pour l’un comme pour l’autre. L’américaine s’inquiétait bien d’avantage pour son adorable compatriote que pour elle-même.

Elle avait donc décidé d’adopter le mode « silence radio » pour éviter d’envenimer la situation. Mais c’était sans compter sur l’opiniâtreté de Frank qui ne cessait de lui envoyer des SMS. Touchée, Rachel devait bien souvent lutter pour ne pas lui répondre, mais voyant qu’il était blessé de ce silence, elle avait cédé, tâchant de rester la plus distante possible. Elle se sentait comme la dernière des ingrates à se comporter de la sorte, mais c’était pour son bien. Maxwell était un as de l’informatique, il pouvait très bien avoir piraté son téléphone pour voir en même temps qu’elle les appels et messages qu’elle recevait ou envoyait. Dans le doute, mieux valait être prudente.

Ce soir-là, Rachel avait réussi à imposer son choix de rester à l’hôpital. Elle avait dû pratiquer une intervention difficile sur un jeune garçon d’une douzaine d’années, et elle craignait des complications dans la nuit. Hors de question de laisser ça à un confrère. C’était son patient, son intervention, et elle était la meilleure. Elle ne pouvait accepter le risquer la vie du petit en étant chez elle et prenant le risque d’arriver trop tard si on la bipait. Elle était donc installée à son bureau, à une heure du matin, lorsque son téléphone se mit à vibrer. Elle reposa le dossier du petit patient qu’elle avait lu et relu pour la millième fois pour s’enquérir du message, espérant que ce n’était pas un Maxwell bourré qui lui demandait de rentrer. Elle sentit son cœur se serrer en voyant le nom de Frank. L’émotion la gagna lorsqu’elle prit connaissance du contenu du texto :
« Je sais qu'il est tard et que ce n'est pas une heure décente pour écrire. J'ose espérer naïvement que tu es de garde et que tu liras ce petit texto la tête dans le cul entre deux cafés. Rachel tu me manques ! C'est dingue. Je suis passé par plusieurs phases, la peine, la tristesse hjgh level, la colère... j'ai essayé de t'oublier de vivre ma vie comme avant, mais ça ne veut plus rien dire si tu n'es pas là. J'ai l'impression de me perdre sans toi.. »

Les larmes lui étaient montées aux yeux à mesure qu’elle lisait ses mots, ces mots qu’elle avait l’impression d’avoir pu prononcer elle-même dans une autre vie, si elle avait pu.

-Oh Frank… murmura-t-elle en essuya une larme d’un revers de main.

Elle mourrait d’envie de le voir, de lui parler, de le prendre dans ses bras pour se sentir rassurer. Mais que pouvait-elle faire ? Si Maxwell tombait sur un message comme ça, et surtout si elle y répondait, il disjoncterait probablement et Frank aurait des ennuis. Elle décida alors malgré sa fatigue, de tenter un langage codé. Un message qui en apparence le repousserait mais qui signifierait en fait un lieu de rendez-vous. La belle brune se mit donc à taper la réponse :

« Je ne peux pas accepter des messages comme ça. En revanche, je te conseille de retourner au 282. Fais-le et ne m'écris plus. »

Le 282 était le numéro de la chambre qu’il avait eue lorsqu’il s’était fait tirer dessus pendant la prise d’otages au collège. Pourvu qu’il comprenne. Le connaissant, s’il avait compris, il arriverait sous peu. La chirurgienne attrapa le fixe de son bureau et appela l’accueil, prévenant qu’un homme allait sans doute venir, que c’était le père d’un patient et qu’il fallait exceptionnellement le laisser entrer. Elle décida d’aller prendre un énième café pour avoir un tant soit peu les idées claires au moment où il arriverait. Rachel engloutit donc un expresso avant de se rendre devant cette fameuse chambre, non loin de son bureau. Elle attendit, faisant les cent pas, ayant l’impression que les secondes duraient des heures. Elle avait les bras croisés, se demandant ce qu’elle allait bien pouvoir lui dire. Le couloir était silencieux, à part les bruissements de ses pas légers qui tournait en rond de long en large entre les murs, et parfois une aide-soignante ou une infirmière qui passait pour vérifier les tensions des patients fraîchement opérés. Il était 1h30, Rachel venait de regarder l’heure sur son portable, et lorsqu’elle releva le menton, elle aperçut Frank au bout du couloir. Il était là, il avançait vers elle. Elle était incapable de respirer, c’était comme si son cœur avait manqué un battement. Alors qu’il était enfin à sa hauteur, elle resta silencieuse et lui prit le bras, l’entraînant dans l’ascenseur pour monter dans son bureau. En moins de trente seconde, ils étaient enfermés à l’intérieur. Rachel éteignit son téléphone et le posa sur son bureau avant de se tourner vers l’inspecteur Turner.

- Est-ce que tu es tombé sur la tête ? Tu es devenu complètement fou ? Tu veux te retrouver à faire la circulation au milieu des chameaux dans le désert de Gobi ?! Frank, tu ne peux pas m’envoyer des messages comme ça ! Déjà parce qu’il pourrait tomber dessus, et aussi… et aussi… parce que c’est… c’est trop dur ! Je… je voudrais…

Elle était si bouleversée qu’elle n’arrivait plus à trouver ses mots, elle se rendait compte qu’elle était en train de le gronder alors qu’elle n’avait qu’une envie, être dans ses bras. Sans réfléchir, elle se jeta dans les siens et le serra contre elle, sa joue posée sur son épaule, laissant ses larmes dévaler son visage en silence.


(c) DΛNDELION
Sujet: Re: Au 282, à plus d'une heure du matin   Mer 14 Aoû - 3:17
Frank Turner
Londres
Frank Turner
Messages : 129 Localisation : Hammersmith, une ancienne caserne de pompier Statut : Père d'un petit garçon de 9 ans. En couple avec Rachel Parker
Métier : Flic, à la tête de l'USM (Unité Spéciale des Mineurs)une unité de la police œuvrant pour la protection des mineurs


AU 282 à plus d'une heure du matin
Rachel & Frank

Rencontre clandestine

Nuit du 6 août 2018 - Great Osmond STreet Hospital

Vacances : Qui nous vient du pluriel et du latin « vacare » qui signifie « être sans » et si l'on prend le temps de lire la définition jusqu'au bout, il est écrit, que l'on définit les vacances comme étant une période durant laquelle une personne cesse ses activités habituelles. Cette définition faisait doucement sourire Frank, qui effectivement, avait cessé ses activités habituelles, mais non pas par envie, mais parce qu'une brochette de trois abrutis haut placés dans la hiérarchie policière, n'étaient encore pour l'heure, pas capable de se décider sur le sort du flic, qui avait de ce fait et pour la forme, écopée d'une « petite » rallonge dans sa mise à pied. Et faute de mieux, il acceptait de parler de vacances.Les premiers jours de « congé » disons-le avec les mots de Frank, furent pourris. Pour dire vrai, depuis le sauvetage de Rachel, sa fuite et le silence radio qui en avait résulté, le flic vivait la situation assez mal, bien plus qu'il ne l'aurait imaginé. Que l'on se rassure, les pubs de Londres ne faisaient pas office de nouveaux repères et les pintes de bière et cocktails en tout genre, ne constituait pas la nouvelle alimentation de l'inspecteur Turner qui préférait de loin se défaire des mauvaises habitudes de son paternel. Le fait d'avoir Bowie, lui permettait d'avoir la tête hors de l'eau et de ne pas choisir ce genre de facilité pour sombrer, ou du moins pour déprimer comme il se doit. Lui opta pour le départ et non la fuite, que l'on soit d'accord. Par chance, il n'avait pas Bowie durant son week-end d'exil. Il s'arrangea également pour décaler la garde du week-end suivant, puisqu'il savait qu'il ne serait pas rentré. Il lui fallait du temps pour se reprendre et avoir, il l'espérait, les idées claires.

Galway fut donc sa terre d'exil pour quelques jours et son oncle son compagnon d'infortune. Il en avait vu passer le rustre et ne prenait aucune pincette avec son neveu qu'il savait résistant. « Peine de cœur ?! Mon cul. Ressaisis-toi ! Tu as un petiot et un boulot pour lequel tu es bon. Et puis merde Franky, je me suis décarcassé pour toi ! » Il détestait qu'on l'appelle « Franky » mais curieusement, il savait s'en accommodait lorsque son oncle le nommer de la sorte. Le séjour en terres irlandaises fut agréable malgré le temps. De toute évidence, l'été semblait rebuté à l'idée de poser ses valises en royaume britannique. Soit, la température n'était pas désagréable pour autant. Certes, nous étions loin d'une canicule californienne, l'atmosphère était malgré tout bien plus respirable. Guitare sur dos et appareil photo en poche, l'inspecteur céda sa place à l'artiste à la recherche du temps passé et pourvu de l'envie irrépressible de gratter à nouveau les cordes de sa guitare et de noircir les pages d'un carnet d'écriture qu'il n'avait plus ouvert depuis tant d'années. La plage devint dès lors son nouveau terrain de jeu. L'ami Frank se trouva un coin tranquille, bien qu'il nous faille signaler que la plage était pour ainsi dire déserte au vu du temps pourri. Seul, face à la mer, bercée par le bruit des vagues venant mourir sur les rochers, l'Américain commença à se remettre dans le bain en jouant les premières notes des quelques chansons qu'il avait dans son répertoire. Puis lorsqu'enfin, il se sentit plus en confiance et après avoir observé les quelques photos prises avec Rachel lorsqu'il faisait office de guide touristique, Frank se surprit à poser les premières notes d'une mélodie tout en fredonnant quelques paroles qu'il prit soin de noter dans son carnet. Quelque chose de spécial émanait dès lors, ça sonnait tellement comme une déclaration, qu'il s'interdit de continuer à écrire cette chanson qu'il laissa dès lors dans un coin de son carnet.

La suite du séjour fut toute aussi calme. L'oncle de Frank l'amena découvrir quelques spécialités du coin. Bien sûr, ils passèrent par la case pub, notre flic ne put dès lors passer à côté d'une dégustation en bonne et due forme de la très célèbre Guinness et du whisky pur malte qui faisait et la fierté de l'oncle et de la région. Bon, les deux lascars se prirent aussi quelques cuites après d'innombrables parties de fléchettes et de billard. Mais à aucun moment, Franky ne s'enivra pour faire taire sa peine, bien au contraire. Le retour à Londres ramena donc Frank à une réalité qu'il aurait préféré continué à fuir, mais dont il ne pouvait se défaire au vu de ses responsabilités. Coaché par son oncle, il s'était ainsi rendu à la convocation qu'on lui avait délivrée, sans surprise aucune décision tomba. Pour dire vrai, malgré la grande influence de l'autre connard, les états de service de Frank parlaient en sa faveur, mais l'acte de violence vivement condamné, rendait la décision difficile à prendre. Plusieurs jours s'écoulèrent et au lieu de se morfondre, l'ami Frank opta pour la sociabilisation. Il accepta de ce fait de revoir la jeune Sharona qu'il avait sauvé d'une agression deux plus tôt. Malgré la petite mise au point sur le manque de nouvelle, l'entrevue se passa à merveille, nos deux amis parvinrent même à s'accorder sur la préparation d'un projet commun visant à convertir les rosbifs aux joies de Thanksgiving. Puis notre flic solitaire, au hasard d'une séance de sport calamiteuse, croisa un collègue et ami, Tom. La culpabilité l'envahit aussitôt, autour d'un café lorsqu'il comprit que son compatriote allait mal, mais pire encore, qu'il se droguait. Frank dont la culpabilité s'alourdissait et malgré la tension avec le jeune flic qui ne voulait pas de l'aide de quelqu'un qui l'avait abandonné, se pourvu dès lors d'une mission sauvetage ne craignant ni les insultes, ni les coups.

Les jours s'écoulèrent à nouveau sans jamais se ressembler. Le congé commençait à faire son petit bonhomme de chemin dans la tête de Frank qui reprit ses séances de réduction, jouant les bons élèves, mais préférant bénéficier d'une aide à domicile pour ne pas croiser Rachel à l'hôpital. Le silence radio perdurait encore, mais Frank multipliait les activités pour ne pas se morfondre. La décoration fut son nouveau cheval de bataille et sa chambre ainsi que celle qu'il réservait à ses invités furent quant à elles les champs de bataille. Notre flic s'amusa donc à poser de la toile de verre avant de se lancer dans la peinture. Puis une fois la phase déco achevée, il opta pour de l'aménagement. Ainsi, il commanda plusieurs meubles qu'il installa avec ses petites mimines. Mais il lui restait encore un aménagement à réaliser. Conscient du potentiel de la terrasse, il ne se risqua pas tout faire lui-même et recontacta l'entreprise ayant réalisé les travaux quand il était à l'hôpital. « -Je veux avoir l'impression d'être à la plage, face à la mer ou en pleine nature. Vous voyez où je veux en venir ? Il faudra du bois, pas mal d'installation en bois. Mais le genre de truc facile à entretenir que je puisse m'y promenais en tongs ou en sandales sans craindre quoique ce soit… » Oui, il avait beaucoup d'exigence, tellement qu'à la fin de l'entrevue, il laissa finalement carte blanche à l'entrepreneur. À ce jour, les travaux ne sont pas encore terminés, mais Franky a bon espoir.

Aujourd’hui…

La journée fut éreintante et d'une longueur incroyable. La veille Frank avait reçu un appel de la clinique où était hospitalisée Dylan. Dès lors le flic fut sommé de se déplacer pour une première entrevue demandée par l'adolescent. L'établissement privé n'était cependant pas tout près et il fallut dès lors plus de quatre heures de route, pour que Frank parvienne à destination. Anxieux durant tout le trajet, il avait presque cédé à la tentation d'écrire à Rachel, la seule personne susceptible de l'apaiser en de telles circonstances, mais il se retint pour son bien, surtout pour son bien et non pour le sien. Pour dire vrai et aussi parce que sur le coup, il jouait bien malgré lui les égoïstes, il ne voulait rien comprendre et continuait à se faire des films dans sa tête. Jusqu'à ce qu'il se lance enfin dans l'arène. La confrontation fut rude avec Dylan qui lui en voulait tellement. Mais Frank accepta de prendre chaque coup sans rechigner. Il était fautif, presque autant que son jeune frère et assumait devant lui toutes ses erreurs. Dylan consentit malgré tout à le serrer une dernière fois dans ses bras avant de repartir. Léger Frank reprit la route et rentra aux alentours de 23 h. Là, assis dans son vieux canapé marron, il alluma quelques bougies, passa un vieux 45 tours dans son tourne-disque et récupéra son carnet de notes. Alors que la joie commençait à l'assaillir, il se mit à repenser à Rachel et ne put nier le manque que son absence représentait dans sa vie. Crayon en main, il reprit la fameuse chanson et commença à griffonner quelques mots. Les minutes s'égrainèrent, il se servit un verre de Whisky et se leva pour s'approcher de la fenêtre et fixer l'horizon. Il était tard et dehors, il pleuvait. Voulant s'enivrer de cette mélodie harmonieuse qui l'apaisait, le flic ouvrit la porte-fenêtre et laissa plusieurs gouttes de pluie mourir sur son visage. Il était trempé, mais se sentait un peu mieux. Dix minutes plus tard, il rentra et sans réfléchir, se saisit de son portable pour y rédiger un sms qui trouva écho auprès de la destinataire qui brisa son silence pour ces quelques mots.

Je ne peux pas accepter des messages comme ça. En revanche, je te conseille de retourner au 282. Fais-le et ne m'écris plus.

« -282 ?! » murmurait-il à l'énoncer du message. Il lui fallut bien quelques secondes pour comprendre. Ce numéro était celui de la chambre qu'il avait occupée durant quelques jours. C'était un code, Rachel qui se savait surveillée de près avait ainsi opté pour un langage crypté. Sans réfléchir, Frank se saisit de sa veste et récupéra les clés de sa moto. Il quitta les lieux quelques minutes plus tard et prit la direction de l'hôpital. Son cœur battait à s'en rompre tant l'échéance des retrouvailles était proche. Qu'allait-il se passer ? Que pouvait-il lui dire ? Tant de questions se bousculaient dans sa tête et puis l'heure tardive et la fatigue du flic ne l'aidaient pas à avoir les idées claires. Cependant, il ne pouvait tourner les talons, car il n'aurait à n'en pas douter, plus d'autres occasions pour voir Rachel. Arrivé sur les lieux, il gara son destrier métallique, et avança non sans hésitation vers l'accueil en demandant à avoir le docteur Davis. On lui indiqua le bout du couloir et c'est ainsi qu'il s'en alla retrouver sa meilleure amie, la boule au ventre et le casque sous le bras. En la voyant au loin, il se sentit presque paralysé, son cœur opta quant à lui pour une nouvelle rythmique. Lui-même semblait incapable de respirer, mais il devait continuer sa progression vers elle et ne rien laissait paraître comme toujours. « -Salut… » commença-t-il timidement en arrivant à sa hauteur. Rachel ne s'embarrassa d'aucune manière et le prit par le bras pour l'entraîner jusque dans l'ascenseur afin de rejoindre son bureau. Silencieux, car incapable de mieux pour le moment, le flic accepta de suivre son amie jusqu'à son office, qu'elle prit soin de verrouiller avant d'enfin vers face à son flic qui essuya une fois encore une salve de reproches. « -Rachel s'il te plaît, laisse-moi t'expliquer… » commença-t-il avant que le médecin ne se ravise pour se précipiter dans ses bras. Surprit, Frank resta silencieux et immobiles durant deux à trois secondes avant d'enfin passer ses bras autour de la jeune femme. Les paupières closes, il savoura cet anodin contact pour le commun des mortels ; mais au combien rédempteur pour lui. « -Putain Rachel si tu savais comme tu m'as manqué… J'ai essayé de passer outre, mais je ne peux pas merde ! C'est trop dur de vivre sans toi maintenant que tu es de retour dans ma vie. Et j'en ai rien à foutre de ton mari, des chameaux et du désert de Gobi. Tu me manques putain ! » Il se décolla afin de pouvoir lui faire face. La vue de larmes sur son si beau visage l'ébranla davantage. « -Non ne pleure pas ! » Il passa son pouce sur sa joue pour tenter de chasser ses odieuses perles salées.




(c) DΛNDELION
Sujet: Re: Au 282, à plus d'une heure du matin   Mer 14 Aoû - 15:28
Rachel Parker
Londres
Rachel Parker
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Date de naissance : 05/10/1982 Métier : chirurgien pédiatrique et chef de service
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AU 282 à plus d'une heure du matin
Rachel & Frank

Rencontre clandestine

Nuit du 6 août 2018 - Great Osmond STreet Hospital

Était-ce simplement possible ? Était-ce possible que son cœur parvienne encore à s’emballer à ce point, comme vingt ans auparavant, lorsque Rachel voyait Frank ? Non, c’était même pire. En plus d’avoir toutes ces qualités qu’elle avait toujours admiré chez lui, il avait su toucher son cœur, bien plus encore que par le passé. C’était comme si les vingt ans écoulés sans se voir n’avaient jamais eu lieu. Et Frank l’avait sauvée. Il avait su être là pour elle. Elle ne supportait plus de ne pas le voir, c’était si dur. Pourtant, elle savait qu’il le fallait, pour leur bien à tous les deux. Mais pouvait-on réellement oublier quelqu’un que l’on aimait en secret depuis si longtemps ? Y avait-il une potion magique qui permettait de se défaire de ces sentiments si forts qui pourtant s’avéraient destructeurs au vu de la situation ?

Frank avait, comme toujours, pris l’initiative d’écrire à Rachel, et la pédiatre, touchée par les mots reçus, n’avait pu se résoudre au silence. Par une réponse en apparence froide et qui fermait le dialogue, elle lui avait en réalité donné rendez-vous à l’hôpital, devant la chambre qu’il avait occupée. Elle espérait que l’heure tardive et la possible fatigue de l’inspecteur Turner ne l’empêche pas de comprendre le message codé. Mais comme toujours, elle avait pu compter sur lui, il avait compris, il était venu.

Sans attendre, et en silence, le cœur et la gorge serrés par l’émotion, elle l’avait entraîné dans son bureau dont elle avait pris le soin de refermer et verrouiller la poste avant de se lancer dans ce qui s’apparentait à des remontrances. Ça pouvait semblait dur, comme discours, mais elle éprouvait une telle inquiétude à son égard qu’elle n’avait pu s’empêcher de le sermonner un peu. Frank n’avait sans doute aucune idée de ce dont Maxwell était capable. Mais l’émotion était trop grande, et incapable d’en dire plus au risque de prononcer des mots qui la trahiraient, elle se jeta dans ses bras, avide de ce contact Ô combien rassurant. Sentir les bras puissant de Frank autour d’elle était incomparable. Elle l’entendit ensuite parler, écoutant chacune de ses paroles. Pouvait-il se douter de combien il lui avait manqué aussi ? Combien tout ce qu’il disait était réciproque au centuple ? L’émotion était telle que la chirurgienne ne put retenir ses larmes. Elle parvenait à peine à articuler ses mots. Frank était vraiment la seule personne devant laquelle elle se permettait de laisser voir ses émotions. Et ça faisait du bien.

-Oh Frank… toi aussi, si tu savais.

Il se détacha avec douceur, lui faisant face, et prit l’initiative de sécher ses larmes du bout des doigts. Il était si délicat et prévenant avec elle. Elle lui prit les mains, les siennes tremblaient.

-Frank, j’ai tellement eu peur pour toi. Tu as bien fait de partir quelques temps. Je suis désolée de m’être montrée distante, mais j’avais peur d’envenimer la situation. Si tu savais comme c’est difficile pour moi de devoir ignorer tes messages. Je… je pense à toi sans arrêt, tu sais…

En avait-elle trop dit ? Sans doute que oui. Mais elle ne pouvait plus continuer à nier ce qu’elle éprouvait, elle avait l’impression que c’était écrit en gros caractères sur son front, si bien que la culpabilité l’envahissait.

-Je suis tellement désolée que tu aies à subir tout ça. Je me sens tellement coupable, est-ce que tu peux me pardonner ? Jamais je n’aurais cherché à te nuire. J’espère que tu ne perdras pas ton travail…

Rachel s’inquiétait pour lui, encore et toujours. Elle l’aimait, c’était indéniable, elle ne pouvait plus se le cacher, ni même essayer de le nier ou rejeter ce sentiment en bloc. C’était tellement étrange, elle en éprouvait de la culpabilité, parce que c’était dangereux, très risqué pour l’un comme pour l’autre, mais d’un autre côté, c’était si réconfortant d’être avec lui, lui qui se préoccupait réellement d’elle, qui voulait être avec elle et pour elle, non pas pour ce qu’elle représentait. En lui, elle avait confiance, elle qui n’avait plus confiance en personne, à peine en elle-même.

Ses mains toujours autour des siennes, elle l’emmena s’asseoir sur la canapé situé contre le mur, à droite de son bureau. Ce canapé sur lequel elle avait dormi maintes fois, espérant ainsi se soustraire à l’obligation de rentrer chez elle, prétextant parfois des gardes fictives. A présent assise, elle était tournée vers lui. Il ne voulait pas qu’elle pleure, mais elle retenait toutes ces émotions depuis tellement longtemps maintenant que c’en était difficile.

-Excuse-moi. Je ne suis pas comme ça d’habitude…

C'était qu'avec lui, elle se sentait si libre.


(c) DΛNDELION
Sujet: Re: Au 282, à plus d'une heure du matin   Jeu 15 Aoû - 3:21
Frank Turner
Londres
Frank Turner
Messages : 129 Localisation : Hammersmith, une ancienne caserne de pompier Statut : Père d'un petit garçon de 9 ans. En couple avec Rachel Parker
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Rachel & Frank

Rencontre clandestine

Nuit du 6 août 2018 - Great Osmond STreet Hospital

La terre pouvait s'arrêter de tourner, le monde pouvait bien imploser, il s'en foutait, Il devait la voir, plus qu'une envie, c'était un besoin, plus qu'un besoin, c'était vital autant que de manger, de boire, de respirer. Ainsi, lorsqu'il eut déchiffré le code dans le SMS, il se précipita hors des murs de la caserne, chevauchant son destrier métallique sans même prendre le temps d'enfiler son casque. Anxieux comme jamais, il s'était ainsi retrouvé devant l'hôpital, puis dans le couloir où son souffle d'oxygène l'attendait. Et même si ça faisait mal, tellement mal, il se sentait si bien à présent. L'étincelle dans son regard reprenait vie et son sourire trop discret ces derniers temps exultait. Elle était belle, tellement qu'il en perdait ses mots et préféra de ce fait s'enfermer dans le silence lorsqu'ils pénétrèrent l'ascenseur. Son cœur tambourinait contre sa cage thoracique, sa gorge s'asséchait pendant l'ascension et lorsqu'enfin les portes s'ouvrirent sur l'étage menant au bureau du docteur Davis, le flic tenta de reprendre un peu de contenance.

Cette fois, ni l'un ni l'autre ne pouvaient fuir, mais en avaient-il vraiment envie ?! La douleur redoubla en intensité lorsque Rachel commença à vider son sac. Le désespoir et l'inquiétude étaient palpables dans son intervention et alors que jusqu'à présent Frank était parvenu à se convaincre de lui en vouloir pour le choix qu'elle avait fait, tout lui parut dès lors limpide et avant même qu'il ne puisse intervenir, elle se jeta dans ses bras, incapable de continuer à porter son armure. Les paupières clauses, Frank put ressentir au centuple ce contact auquel il ajouta de l'intensité en passant ses bras autour de Rachel. Son cœur battait tellement vite qu'il était impossible que la pédiatre ne le sente pas cognait contre elle. Ajoutez à ça son odeur sucrée, la même, soumise de toute évidence à l'immuabilité, mais de ce fait tellement reconnaissable pour Frank qui serra les mâchoires et se remémora chaque moment passé en sa compagnie. Il revivait pour la première fois depuis cette nuit où il l'avait sauvé des griffes de Maxwell. La terre pouvait s'arrêter de tourner, le monde pouvait bien imploser, il s'en foutait, il était là, avec elle dans ses bras. C'était si bon et si douloureux à la fois, si doux et si fort, qu'il en arrivait à se demander comment était-ce possible de ressentir autant de sentiments contradictoires ? Toutefois, il fut le premier à mettre un terme au règne du silence en laissant parler son cœur sans la moindre entrave. Sa voix d'ordinaire si douce et certaine était à présent victime de quelques tremblements tant l'émotion était vive.

« -Je sais… » ajoutait-il en se détachant lentement d'elle pour enfin pourvoir capturer son regard. Un regard embrumé par des larmes qu'elle ne cherchaient même plus à retenir. Frank entreprit ainsi de les chasser du revers du pouce, lui priant de ne pas pleurer. « -Je ne veux pas te voir pleurer comme ça » réitérait-il en lui caressant la joue avant que les mains tremblantes de la pédiatre ne s'emparent des siennes. « -Mais, tu trembles ! » lança-t-il inquiet. « -Ça va ? » Il se tue aussitôt conscient que Rachel avait besoin de parler, plus encore que lui-même, mais c'était plus fort que lui, il ne put s'empêcher de la couper, pour la rassurer. à nouveau « -Non…non… tu n'as pas à avoir peur pour moi je t'assure. J'ai connu bien pire que ça. » Il tenta un léger sourire cherchant à la rassurer davantage. Le premier essai ne fut pas concluant, Frank opta donc à nouveau pour le silence et laissa Rachel parlait sans l'interrompre cette fois.

L'insondable azur de son regard se fixa sur la pédiatre. Il ne pouvait s'empêcher de la regarder, de la sonder dans les moindres détails, elle était si belle et ce même en pleine tempête.« -Rachel, tu n'as pas à t'excuser, c'est moi qui n'aie pas chercher à comprendre à quel point la situation était complexe pour toi. J'ai été égoïste, tellement égoïste que j'en ai honte. C'est à moi de te demander pardon. Pardon pour mon égoïste, pardon pour les ennuis que tu as eu par ma faute. Quant à mon travail…tant pis, ce n'est pas le plus important. » L'avait-il vraiment dit à haute voix ou n'était-ce qu'une odieuse illusion formatée par un cœur trop lourd ? De toute évidence, les mots avaient dépassé ses pensées. Son travail, en plus de son fils, représentait toute sa vie, le perdre était jusqu'alors une alternative impossible à envisager et pourtant à présent il l'entrevoyait sans appréhension. Le plus important était ailleurs de toute évidence, un ailleurs répondant au doux nom de Rachel.

Ils rejoignirent ensuite le canapé qui se trouvait près du mur, à droite du bureau. Frank se laissa guider avant de prendre place aux côtés de la pédiatre qu'il ne quittait plus du regard. « - Ne t'excuse pas d'être toi avec moi Rachel. Tu peux te laisser aller sans crainte, je suis ton ami, jamais je ne te jugerais. » Il lui prit à nouveau les mains qu'il scella aux siennes avant de la ramener à lui pour l'entourer de ses bras prenant grand soin de ne pas faire trop travailler le gauche au risque de grimacer sous la douleur. « -Laisse-toi aller ! Si tu veux pleurer, pleurs. Si tu veux crier, crie. Si tu veux rigoler, rigole. Fais tout ce que tu veux Rachel ! »



(c) DΛNDELION
Sujet: Re: Au 282, à plus d'une heure du matin   Ven 16 Aoû - 15:18
Rachel Parker
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Rachel Parker
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Rachel & Frank

Rencontre clandestine

Nuit du 6 août 2018 - Great Osmond STreet Hospital

Rachel avait l’impression que le flot de ses paroles était aussi incontrôlable que celui de ses larmes. Pourtant, dans l’un comme dans l’autre cas, il fallait qu’elle arrête. Elle ne voulait pas inquiéter Frank, et elle ne voulait pas non plus qu’il ait l’image d’elle lui faisant des reproches. D’ ailleurs, elle fut bien incapable de continuer bien longtemps. Incapable de contenir son émotion, la chirurgienne avait laissé couler ses larmes, ces larmes qu’elle retenait depuis si longtemps. Mais avec Frank, point de faiblesse à cacher, nul besoin de feindre, de toute façon il la connaissait trop bien. Il lui avait tant manqué, elle avait vécu un véritable enfer à ne pas savoir s’il allait bien, à ne pas pouvoir répondre à ses messages avec toute la tendresse qu’il méritait, à le savoir loin, mais savoir que s’il était plus près, il serait en danger. A présent il était là, elle n’y tenait plus, elle s’était jetée dans ses bras et avait laissé l’émotion l’étreindre. Elle était dans ses bras, le seul endroit au monde où elle se sentait bien, où elle se sentait en sécurité, le seul endroit où elle voulait être. Mais elle savait aussi que cette place n’était pas légitime, c’en était même douloureux de culpabiliser de se sentir aussi bien à présent que Frank était là et qu’il l’entourait de ses bras. Ils se détachèrent, Frank remarqua alors ses larmes et s’en inquiéta. Mais c’était hors de son contrôle, la pédiatre était envahie par un flot d’émotions indescriptible. Elle s’en voulait, il traversait un véritable enfer par sa faute, cet homme qu’elle aimait tant et qu’elle ne pouvait pourtant se permettre d’aimer. De ses mains tremblantes, elle avait pris les siennes, il avait remarqué ce petit malaise de ses mains d’ordinaire si sures lorsqu’elle opérait, et qui désormais ne pouvaient plus maîtriser leurs mouvements.

-Toi, égoïste ? Ne dis pas n’importe quoi. Frank, en deux semaines, tu as fait beaucoup plus pour moi que n’importe qui dans toute une année.

Il lui avait redonné goût à la vie, du moins à celle où il était présent. Il l’avait sauvée de Maxwell, chose que personne n’avait jamais faite.

- Ne dis pas ça, rien n’est de ta faute enfin ! C’est à moi de m’excuser, mon comportement avec toi a été impardonnable, je te les dois ces excuses, et des remerciements aussi. Et je sais que ton travail compte énormément pour toi, c’est important.

Rachel ne pouvait que comprendre, elle aussi était dans ce cas. Si elle devait perdre son travail, elle ne saurait pu à quoi se raccrocher. Enfin si, à Frank, mais ce serait encore le mettre en péril, le faire risquer sa place et peut-être même sa vie.
Assis tous les deux dans le canapé, Frank la couvait encore. Il était si prévenant et attentionné, comme jamais personne ne l’avait été. Se passer le lui était devenu trop dur, elle en souffrait, moralement et presque physiquement. Elle sentit la main de l’inspecteur reprendre la sienne, et ce fut comme si un souffle nouveau l’avait animée. Elle sécha ses larmes du dos de sa main et le regarda, les yeux brillants.

-Non, tu as raison, je dois arrêter de pleurer. Déjà parce que quand tu es là, je me sens mieux. C’est une bonne raison, non ?

La chirurgienne tenta un petit sourire. Elle ne voulait pas l’inquiéter davantage. Par contre, elle se faisait du souci pour son ami.

-Et ton épaule ? Est-ce que tu as encore mal ?

A cause d’elle, il n’avait pas suivi sa convalescence comme il l’aurait dû, l’interrompant pour venir la sauver, et qui sait ce qu’il avait fait par la suite. Les soins à apporter à une telle blessure étaient importants, il ne fallait pas les prendre à la légère.

-Je peux regarder ? demanda-t-elle en posant doucement la main sur son bras.

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Sujet: Re: Au 282, à plus d'une heure du matin   Sam 17 Aoû - 1:22
Frank Turner
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Frank Turner
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AU 282 à plus d'une heure du matin
Rachel & Frank

Rencontre clandestine

Nuit du 6 août 2018 - Great Osmond STreet Hospital

Il était là et pour rien au monde, il ne voulait être ailleurs. Le danger ?! Que représentait-il comparé au bonheur de la retrouver ?! Il suffisait d'un regard, d'une caresse pour lui le non-adepte du tactile, de quelques mots, de sa présence à elle, pour enfin se délester de tous les maux qui alourdissaient le cœur du flic depuis des jours, des semaines, peut-être même des années. Maintenant, il ne voulait plus partir, il voulait rester ici dans ce bureau, sur ce canapé pour l'éternité bien qu'un tel prodige soit impossible. Mais comment pouvait-il se résoudre à envisager d'autres alternatives ?! Elle était sa lumière et lui, un papillon qui cherche à se défaire des ténèbres pour retrouver cette lumière qui l'attire tant. Amitié ? Amour ? Il était difficile de savoir lequel de ses deux sentiments dominait l'autre. Tout comme il était difficile d'apercevoir la limite entre les deux. Mais cette limite a-t-elle existé un jour ?! L'amitié n'est-elle pas depuis trop longtemps une couverture ? Le regard de Frank insondable pour le commun des mortels, se faisait étrangement plus clair lorsqu'il se posait sur Rachel et plus il la regardait, plus il prenait conscience de ce qu'il considérait dès lors, comme une « putain de vérité tardive » Il l'aimait, ô bon dieu que lui, il aimait cette femme, et ce, depuis le premier jour.

« -Bien sûr que non je ne suis pas égoïste. Pour preuve, je me suis endetté avec ces cupcakes et les quelques glaces que je t'ai offert » Sentant que la situation commençait à être pesante pour lui, comme pour elle, il sortit dès lors sa carte magique, son humour pourri, aussi légendaire que son amour pour David Bowie. « -Si chacun continue à se pourvoir du rôle de l'égoïste de l'année, on ne risque pas d'avancer des masses. Ce que je veux dire, c'est que je n'ai pas cherché à comprendre. Et puis j'ai repensé à tout un tas de trucs et je continue de cogiter. Ma mère, malgré les coups, est restée avec mon père. Elle ne l'a pas fait par amour, mais pour me protéger. J'aurai dû le comprendre, mais au lieu de ça je t'ai fustigé, j'étais même en colère, parce que tu avais choisi de retourner auprès de ce trou du cul. Quant à mon travail…Oui, il compte beaucoup, il est une partie de moi et ce que je sais faire de mieux, mais à mes yeux, tu comptes tout autant Rachel » Venait-il de le dire ? Oui ! Et si une jauge devait paraître à cet instant, nul doute qu'elle serait à la limite d'exploser et d'indiquer un danger imminent. « N'ouvre pas ton cœur comme ça abrutit ! C'est dangereux » Les deux amis rejoignirent ensuite le canapé sur lequel Rachel s'octroyait quelques heures, voir quelques minutes de sommeil. Incapable de lutter davantage, le flic plus doux que jamais, laissa ses mains s'emparer de celles de la pédiatre pour faire cesser les tremblements avant de la ramener tout contre lui pour que ses bras l'entourent et lui permettent ainsi de se laisser aller sans crainte. Mais Rachel était forte, trop pour craquer aussi facilement ce qui rassura Frank qui la laissa essuyer ses larmes.

« -Je suis ravi d'être la bonne raison qui t'empêche de pleurer. Toi, tu es celle qui m'empêche d'être un gros crétin. A nous deux on se complète, qu'est-ce que tu en penses ?! Attends » Il enfouit sa main dans la poche de sa veste, se souvenant qu'il avait un paquet de mouchoirs à l'intérieur. « -Tiens, ça sert toujours ! » dit-il le sourire aux lèvres en le lui tendant. Mais ça, c'était avant d'évoquer un sujet épineux, tellement que le sourire du beau flic s'éclipsa lorsque la pédiatre lui demanda comment se portait son épaule. « - Bah en fait ça va…J'ai un peu merdé il y a quelques jours en fait. J'ai été faire du sport et j'ai un tout petit peu forcé sur la fonte. Mais je me suis arrêté juste à temps, je te le promets. » On aurait presque dit un enfant qui prit sur le fait, essaye de justifier l'injustifiable. Mais pouvait-il se résoudre à passer outre la demande de cette femme pour laquelle il était prêt à tout, même à être faible ? « -Ok d'accord ! » Il retira aussitôt sa veste qu'il déposa sur le côté du canapé. « -Tu veux que j'enlève le haut où ça ira ? ».


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Sujet: Re: Au 282, à plus d'une heure du matin   Dim 18 Aoû - 20:55
Rachel Parker
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AU 282 à plus d'une heure du matin
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Nuit du 6 août 2018 - Great Osmond STreet Hospital

Rachel commençait à se sentir mieux, Frank était là, il allait bien, il avait envie de la voir tout autant qu’elle au vu des messages qu’il lui avait envoyés, et à présent, il la serrait dans ses bras. Il essayait même de détendre l’atmosphère avec son humour légendaire, parlant de dettes avec les cupcakes qu’ils avaient mangés lors de leur petite semaine de tourisme londonien. La chirurgienne secoua la tête avec un petit sourire naissant. Il n’y avait que lui qui parvenait à ainsi désamorcer les situations les plus chaotiques. Elle le savait, elle le ressentait du plus profond de son être, avec lui, elle était en sécurité, jamais il ne lui ferait de mal. Elle le laissa lui expliquer ce pour quoi il culpabilisait. Il évoqua sa mère qui avait été victime des coups de son père. L’air désolé, Rachel hocha la tête avant de baisser les yeux vers le sol. La jeunesse de Frank n’avait pas été aussi rose que celle de son amie, et elle s’en voulait de n’avoir rien vu. Ce qu’elle avait pu être égoïste, aveuglée par tout ce qui lui souriait au lycée, ne voyant pas qu’elle s’éloignait de ce garçon qu’elle avait tant aimé et qui avait toujours été là pour elle. Et à présent qu’ils s’étaient retrouvés, il était encore et toujours présent, se moquant des risques qu’il prenait pour pouvoir lui venir en aide. Il lui disait qu’elle comptait tout autant que son travail, et c’était sans doute énorme, elle pouvait le comprendre, elle-même ayant son travail qui prenait une part énorme dans sa vie. Elle plongea à nouveau son regard dans le sien, un peu vexée par ce qu’il venait de dire.

-J’ai choisi...quoi ? Attends, Frank, tu penses vraiment c’est par choix que je reste avec lui ? Je crois que tu ne te rends pas bien compte de l’étendue de son réseau, de ce dont il est capable. Tu crois que je n’ai pas déjà essayé ? Il y a trois ans, quand ça a commencé à dégénérer, je lui ai demandé de divorcer. Tu aurais vu son regard, Frank, il n’avait plus rien d’humain. Il me tient, il se complaît à me tourmenter, il m’a forcée à venir ici pour m’éloigner de ma famille et de mes repères. J’ai honte de le dire mais il me fait peur. Il est capable de tout. Je n’ose même pas imaginer ce qu’il pourrait faire si je ne coopère pas dans son délire de faire penser qu’on représente la famille parfaite. Alors sois en colère contre moi si tu veux, mais ne dis pas que je suis avec lui par choix. C’est loin d’être une décision facile à prendre, mais la raison m’y pousse. C’était ça ou en finir. J’y ai pensé il y a deux mois quand il m’a annoncé fièrement qu’on viendrait à Londres. Mais je ne voulais pas infliger ça à mes parents. Ils n’ont pas à souffrir parce que j’ai été idiote au point d’épouser un psychopathe sans m’en rendre compte.

Jamais elle n’avait autant parlé, jamais personne n’avait su avec autant d’exactitude ce qui pouvait bien se passer chez les Davis. Rachel avait osé se confier à la seule personne en qui elle avait encore confiance : Frank Turner. Les larmes aux yeux, qu’elle tachait malgré tout de retenir, elle continua.

-Toi aussi tu comptes pour moi, Frank, tu comptes énormément, beaucoup trop pour que ce soit raisonnable, et c’est pour ça que je ne veux pas être un danger pour toi. Maintenant, il connaît ton identité, je ne veux pas qu’il fasse de ta vie un enfer comme il le fait de la mienne.

La pédiatre aimait trop son compatriote pour lui infliger ça. Ces trois mots lui brûlaient les lèvres. Un « je t’aime » qui menaçait de sortir mais qu’elle retenait de toutes ses forces. Elle préféra alors demander des nouvelles de sa blessure, espérant ainsi éloigner la menace. Elle accepta avec un petit sourire le mouchoir qu’il lui proposa et acheva de sécher ses yeux avec.

-Du sport ? Déjà ? Mais c’est beaucoup trop tôt, il te faut faire de la rééducation progressive avant. Ne brûle pas les étapes, c’est important.

Elle demanda alors à voir l’étendue des dégâts, et l’inspecteur retira sa veste.

-Oui, s’il te plait, enlève ton haut, je ne voudrais pas tirer dessus au risque d’appuyer sur la cicatrice.

Elle le laissa se défaire de son haut et retira avec délicatesse le pansement, sûrement fait par Frank. La cicatrice était rose, les points encore là.

-Ce n’est pas infecté, mais tu as trop tiré dessus. Fais attention, d’accord ? Je vais te refaire un pansement propre, ne bouge pas.

Elle sortit de son bureau pour aller chercher le matériel adéquat et revint rapidement, refermant à nouveau la porte de son bureau. Elle s’appliqua alors à passer un peu de désinfectant puis un pansement qu’elle apposa avec délicatesse sur sa peau.

-Voilà.

Elle ne pouvait que constater à quel point il était beau. Son regard s’attarda furtivement sur ce torse si bien dessiné par sa musculature, avant que la culpabilité ne s’empare d’elle et qu’elle ne lui tende son haut.


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Sujet: Re: Au 282, à plus d'une heure du matin   Lun 19 Aoû - 2:55
Frank Turner
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AU 282 à plus d'une heure du matin
Rachel & Frank

Rencontre clandestine

Nuit du 6 août 2018 - Great Osmond STreet Hospital

Oscar Wilde disait que le meilleur des moyens pour résister à la tentation, c'est d'y céder. Alors, là était la solution, faire un bras d'honneur à la raison et n'écouter que son cœur ? Ça ne semblait pourtant pas si difficile, ce n'était que trois mots, les plus beaux, les plus puissants, les plus honnêtes que l'on puisse être capable de dire. Mais cette fois, ici, il était question d'un fardeau de plus en plus difficile à porter. Les sentiments qu'il éprouvait à son égard étaient si forts que ça en devenait douloureux. Il l'aimait, maintenant il n'avait plus de doute, mais quelque chose au fond de lui n'avait de cesse de le retenir l'empêchant ainsi de prononcer ces trois petits mots synonymes de danger. Mais pour l'heure, c'est de sa maladresse qu'il devait se défaire. Pour dire vrai, en évoquant sa mère et les « choix » de cette dernière, il avait instantanément rouvert de vieilles blessures dont il portait encore les stigmates surtout dans le dos. « Oui les mégots de cigarette ça en laisse des traces il n'y a pas à dire et les coups de ceinture aussi » Mais le terme « choix » n'était peut-être pas le plus adéquat et la situation différait peut-être légèrement. « -Quoi ? Qu'est-ce que j'ai dit ? » demanda le flic en voyant Rachel fronçait les sourcils lorsqu'il eut enfin terminé son monologue. Son regard si intense, ne brillait plus à présent et laissait entrevoir une si grande détresse qu'il se demandait bien ce qu'il avait pu dire pour engendrer de tels sentiments. « -Rachel ? » La voix du flic était à présent si incertaine. Avait-il vraiment envie de savoir ?! Trop tard, la pédiatre se lança.

À mesure qu'elle égrenait son récit, les mâchoires de l'Américain se serrèrent, son poing gauche également et la pression était si forte que ses phalanges se mirent à blanchir. Son cœur venait d'adopter une nouvelle cadence et son regard azur s'alourdir en profondeur à tel point qu'à présent la teinte d'acier laissait apparaître un Frank plus menaçant que jamais. Quand elle eut commencé à parler de l'entreprise d'éloignement du pervers narcissique qui lui servait de mari, l'inspecteur détourna le regard d'elle et le posa sur le bureau qui lui faisait face. Son sang n'avait fait qu'un tour et la colère au comble de sa présence, sifflait son odieuse omniscience. Il se sentait aussi tellement mal, mais plus encore tellement coupable. Continuant à serrer son poing, il se rendit compte bien malgré lui qu'il avait besoin de desserrer l'étreinte puisque sa main commençait à trembler. « -Tu… » Cette fois, il quitta le bureau du regard, pour retrouver son point d'ancrage à savoir Rachel. L'acier fit à nouveau place à la douceur de l'azur, une douceur qui laissa place à une très grande tristesse. « -Tu as vraiment songé à en finir ?! Mais… » Sa gorge était sèche et son cœur lourd. Il ressemblait tellement à un enfant à présent, un enfant à qui l'on vient d'apprendre la plus triste des nouvelles. « -Rachel… » commença-t-il en fronçant tristement les sourcils. Le pauvre semblait totalement désemparé qu'il peinait à trouver ses mots. « - Excuse-moi ! Je… je n'ai encore dit que de la merde ! » Coupable, il baissa le regard qu'il posa sur ses baskets. « -Je ne peux pas… Je ne veux pas faire comme si je n'avais rien entendu. » Armé de courage, il releva à nouveau son regard.

« -Si, tu savais comme je m'en contre-fous de l'étendue de son réseau ! Je ne peux pas te laisser continuer à vivre un tel enfer, tu mérites tellement mieux que ça ! Je dois te protéger, c'est mon rôle et ne cherche pas à m'en dissuader, tu n'arriveras pas à entendre raison. Si je dois prendre des coups, je les prendrais. Je ne peux pas prendre le risque de te perdre. Je…je tiens trop à toi pour te laisser souffrir comme ça. Et s'il faut aller sur des terrains que je ne préfère pas explorer, tant pis ! Je vais me battre pour toi Rachel. Je ne laisserais rien ni personne te faire du mal. Et tu n'as pas à avoir honte d'avoir peur. C'est un homme malsain, un pervers narcissique. Il va continuer à t'étouffer de plus en plus. La prochaine étape, c'est sûrement ton boulot, ton dernier repère. Je ne peux pas rester les bras croisés et puis merde, tu as songé au suicide. » Il se tue aussitôt, prit une grande inspiration avant de reprendre son calme. « -Tu dois prévenir tes parents, ton père doit le savoir. Tu ne peux plus rester comme ça, ce n'est pas possible Rachel. S'il devait t'arriver malheur, je ne le supporterais pas, je crois même que je serais tout à fait capable de le tuer de mes propres mains. » Il avala bruyamment sa salive et resta interdit durant de longues secondes. Les confessions devenaient de plus en plus dangereuses à mesure que les minutes s'écoulaient dans ce confortable bureau, sur ce canapé tout aussi confortable à l'inverse de la conversation. Jamais encore, Frank n'avait parlé avec autant d'intensité. Il était certain à présent que pour Rachel, il serait prêt à tout, même à commettre l'irréparable. Sa main qui avait au préalable chassait les quelques larmes de la belle pédiatre, se posa à présent sur sa joue qu'il caressa avec douceur.« -Et bien, j'ai fait un choix, celui de continuer à veiller sur toi. Je me fiche de ce qu'il est capable de faire, il ne me fait pas peur. Je suis prêt à prendre le risque de vivre l'enfer, si ça me permet d'être là pour toi. Ca vaut vraiment le coup de tenter le diable. Cependant, je précise que tu n'es pas obligé de sourire à ce jeu de mots pourri. Tu sais, je ne suis pas du genre croyant, j'assimile tout ça à de la connerie d'ailleurs, mais je ne crois pas au hasard non plus. Si on s'est retrouvé ça n'est pas sans raison. » À son tour, il se rapprochait dangereusement de la confession susceptible de le mener aux fameux trois mots, paroxysme du danger au vu de la situation actuelle. De ce fait, l'un et l'autre continuèrent malgré la fatigue, à lutter encore, mais pour combien de temps ?!

Se délestant du paquet de mouchoirs qui traînait dans la poche de sa veste, Frank reprit un peu plus de contenance et se prépara à affronter les désapprobations de Rachel suite à la réponse qu'il venait de lui fournir concernant sa blessure. « -J'en avais marre de rester chez moi à rien faire. Tu vas sûrement me prendre pour un gamin, mais pour tout t'avouer, je ne voulais pas me déplacer jusqu'à l'hôpital de peur de te croiser. C'est puéril hein ?! » Il retira ensuite sa veste pour que la médecin puisse s'enquérir de l'étendue des dégâts. Frank proposa ensuite de retirer son t-shirt afin de faciliter un peu plus le travail à Rachel. Il se redressa donc et commença à tirer sur son t-shirt qu'il enleva avec soin pour ensuite le déposer sur le canapé. Nul doute qu'elle ne serait pas exempte de voir les autres cicatrices qui tapissaient le dos du flic. « -J'ai fait ce que j'ai pu avec le pansement. Ce n'est pas du grand art comme tu peux le voir. » La demoiselle retira délicatement le pansement et caressa du bout des doigts la cicatrice rosée. Ce contact fit d'ailleurs frissonner le beau flic ravi de constater que son inconscience n'avait pas nuit à sa blessure et à la cicatrisation.« -Promis, je ferais plus attention à l'avenir ! Je vais me contenter des plaisirs simples des vacances à savoir plage et le farniente. Et puis c'est revigorant la mer non ?! Ça ne risque rien si ?! Au pire, je peux aller à la piscine ?! Tiens d'ailleurs, j'ai commencé à aménager ma terrasse, j'ai reçu les premiers plans du bassin… Je me tais ok. Vas-donc prendre un nouveau pansement. Je reste là, je ne bouge plus promis. » Il la laissa donc quitter le bureau pour aller récupérer de quoi soigner son patient du soir qui n'eut pas à attendre bien longtemps avant le retour de la belle. Il se releva aussitôt pour qu'elle puisse manœuvrer sans mal et savourant sans s'en cacher le contact de ses mains sur sa peau. Il ne put d'ailleurs réprimer un frisson lorsqu'il sentit le pansement être déposé avec mille et une précaution. « -Merci ! » dit-il en croisant son regard. Ils étaient près, tellement que la culpabilité assaillit à son tour le flic qui récupéra aussitôt son t-shirt pour l'enfiler dans la précipitation. « -Bon…tu veux que je m'en aille pour te laisser finir ta garde ? » dit-il en trouvant le courage d'affronter son regard.


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Sujet: Re: Au 282, à plus d'une heure du matin   Mar 20 Aoû - 3:55
Rachel Parker
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AU 282 à plus d'une heure du matin
Rachel & Frank

Rencontre clandestine

Nuit du 6 août 2018 - Great Osmond STreet Hospital

Qu’il était doux de se sentir en sécurité auprès d’une personne que l’on aimait. Ce qui l’était moins, c’était le sentiment de culpabilité qui allait avec. Les sentiments qu’elle avait pour lui, ce n’était pas bien, Rachel en avait conscience. De plus, il semblait s’attacher aussi et ce serait dangereux pour lui. Maxwell était capable de tout et s’il arrivait quelque chose à Frank, la pédiatre ne pourrait jamais se le pardonner. Le flic avait été quelque peu maladroit dans ses propos, et l’américaine ne put s’empêcher de lui expliquer combien il avait mal choisir son terme. Quelque part, ça lui faisait du bien d’extérioriser, parce qu’elle n’avait personne à qui parler. Elle n’en avait pas le droit d’ailleurs, sans quoi sa seigneurie en serait informée, et alors une scène de jalousie sans nom éclaterait. La jolie brune s’était donc permis d’éclairer un peu plus la lanterne de son ami, comme s’il n’en savait pas déjà assez. Trop tard, elle s’était lancée. Elle ne pensait pas que ses dires lui feraient cet effet, il avait l’air complètement ébranlé, et Rachel se sentit bête.

-Je n’aurais pas dû te dire tout ça. Oui, j’y ai songé, c’est vrai, mais je n’aurais pas dû. C’est égoïste comme réflexion. Pardon.

A présent c’était lui qui s’excusait. La chirurgienne secoua la tête en lui attrapant la main.

-Non, c’est faux, tu ne dis pas de la merde, c’est juste que… tu ne pouvais pas savoir.

Frank se lança alors dans un soliloque qui fit passer Rachel par une multitude de sentiments contradictoires. Quelque part, elle était heureuse que celui qu’elle aimait vraiment, celui qui comptait plus que tout désormais, se soucie à ce point d’elle pour vouloir lutter pour qu’elle ne soit plus aussi malheureuse. C’était beau, tellement qu’elle peinait à y croire. Néanmoins, elle ne pouvait pas accepter ça, c’était bien trop dangereux pour lui, et ce n’était pas seulement des coups qu’il risquait de prendre. La pédiatre secouait la tête frénétiquement à mesure que Frank parlait et que elle, l’émotion l’étreignait.

-Il ne peut pas me prendre mon travail. J’ai eu la chance d’inventer une méthode de chirurgie qui fait de moi une référence. Je suis donc plus ou moins obligée d’être toujours accessible pour mes confrères. Je t’en prie Frank, ne t’en mêle pas, il pourrait t’arriver malheur. Qu’est-ce que je deviendrais si je te perdais ?

Elle venait de lui attraper les mains, mais elle les lâcha aussitôt, prise de panique par ce qu’il venait de dire.

-Non ! cria-t-elle sans s’en rendre compte. Pas mes parents ! Ils ne doivent rien savoir, ça les anéantirait. Ils idéalisent tellement Maxwell, ils l’adorent, je ne peux pas leur faire voir son vrai visage.

Elle s’était levée, croisant les bras, tremblant à la simple idée de lire la déception dans le regard de ses parents. Elle se tourna vers lui, le regard brillant de larmes.

-Je veux que tu me promettes de ne pas leur en parler. Promets-le moi Frank ! Ils n’ont pas à savoir. Promets-moi que tu ne feras rien dans ce sens, je t’en prie. Ni mes parents, ni personne.

Rachel prit une profonde inspiration pour se ressaisir et se rassit auprès du flic. Il avait posé sa main sur sa joue, lui asséchant une larme qui avait coulé. Il voulait veiller sur elle. Elle se sentait si bien à entendre de telles paroles, même si elle s’inquiétait pour lui. Il avait peut-être raison, peut-être que le destin les avait rapprochés pour une raison. Ou peut-être simplement que le hasard faisait bien les choses. Rachel était médecin, donc très cartésienne. Mais ce qu’il disait était si touchant. Elle posé sa tête sur son épaule, comme elle avait l’habitude de le faire dans leur adolescence tandis qu’elle réfléchissait. Puis il expliqua pourquoi il avait repris le sport aussi tôt, et qu’il ne voulait pas venir à l’hôpital au risque de la croiser. Elle se redressa pour lui faire face en secouant la tête.

-Ton excuse est de loin la plus minable que j’aie jamais entendue. Il existe des dizaines de kiné à Londres, tu aurais pu aller ailleurs qu’à l’hôpital. Promets-moi que tu vas faire attention. Tu seras bien ennuyé si tu ne retrouves pas une complète mobilité.

Il assura ensuite qu’il serait plus sage à l’avenir tandis qu’elle lui refaisait un pansement propre.

-Ah non, pas de baignade pendant un mois après des sutures. Tu veux tout infecter ou quoi ? Tu n’es pas sérieux comme patient. Voilà pourquoi je préfère m’occuper des enfants. Quand c’est pour eux, les adultes ne font attention à rien. Quand il s’agit des enfants, ils sont tout ouïs et respectent les consignes.

Elle sourit néanmoins en l’entendant parler des plans de la terrasse de son appartement, qu’il avait eu le courage de rénover lui-même en majeure partie. Rachel avait un peu aidé pendant sa convalescence en faisant venir une entreprise pour tout achever en deux jours, afin d’être sure qu’il n’ait rien à faire en rentrant de sa convalescence à l’hôpital. Le regard qu’ils échangèrent ensuite était troublant, Rachel sentit son cœur se serrer. Frank, quant à lui, renfila son haut à la hâte et demanda si elle voulait qu’il s’en aille. Elle eut l’impression que son cœur s’arrêtait de battre, que le voir partir maintenant serait sans doute la pire chose du monde. La chirurgienne mourait d’envie de hurler « non », mais elle se contenta de bredouillée, un peu perdue.

-Euh… c’est comme tu veux… Tu es peut-être fatigué, je ne voudrais pas abuser de ta patience…

Ses yeux, son regard, lui tout simplement… comment y résister ? Elle avait l’impression que s’il partait maintenant, le sol s’effondrerait.

-Qu’est-ce que tu as envie de faire, toi ? demanda-t-elle finalement.



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Sujet: Re: Au 282, à plus d'une heure du matin   Jeu 22 Aoû - 0:16
Frank Turner
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Rachel & Frank

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Nuit du 6 août 2018 - Great Osmond STreet Hospital

Frank était perdu, plus qu'il ne l'avait jamais été, mais par fierté, il se garda d'être trop expansif. Peut-être était-ce mieux ainsi, peut-être devait-il se contenter d'être dans l'ombre, mais de continuer à la protéger sans espérer davantage. Être un ami semblait un statut plus facile à gérer et au vu de ce qu'il vivait en ce moment, il n'avait certainement pas besoin de se compliquer davantage la vie. Oui, l'évidence même, tourner les talons et se contenter de n'être qu'un ami était la solution (de facilité). Malheureusement pour Frank et ce même en tentant de se convaincre du contraire, il n'était plus le gars qu'il était il y a de cela quelques semaines. Rachel la tornade y était pour beaucoup et il est fort à parier, qu'elle ignorait tout de cette métamorphose, elle qui l'avait toujours connu généreux et altruiste. Mais cet homme semblait avoir disparu en quittant San Francisco. Bien sûr, il lui arrivait de laisser paraître un visage plus doux, une attitude moins rustre, mais le nombre restreint de témoin de ce prodige ne permettait pas de restaurer le blason de Frank que bon nombre de ses collègues considéraient comme un pauvre connard, avide de solitude.

Le retour de Rachel dans sa vie, avait ouvert des portes. Certes, de vieux fantômes se jouaient de lui, apportant avec eux leur lot de souvenirs et de nostalgie, mais le flic n'en demeurait pas moins plus léger, il se sentait même revivre. Elle avait et possède encore cette incroyable faculté de l'apaiser en un sourire. Et le plus dingue, c'est qu'il pensait tellement à elle que lorsqu'il tentait une blague ou quelque chose, par réflexe, il la cherchait encore du regard afin de s'enquérir de son sourire. Son prénom, qu'il réfutait depuis très longtemps était à présent celui qu'il aimait le plus prononcé. Son regard d'amende chocolatée, tantôt féminin à l'excès, tantôt enfantin, lui donnait des envies de gourmandises. Tout était parfait chez cette femme, même ses imperfections. « Oui gros crétin ! Ose le dire maintenant qu'il est trop tard ! Putain je l'aime depuis toujours et je suis certainement passé à côté de l'amour de ma vie. Bravo ! On peut m'offrir un prix-là, je le mérite amplement ! » Malgré les pensées confuses, Frank prenait sur lui pour ne pas laisser ses sentiments prendre le dessus. Le récit de Rachel et son aveu de mettre un terme à sa vie quelques mois auparavant, avait touché notre flic en plein cœur. Ce n'était pourtant pas la première fois qu'il était confronté à ce cas de figure. D'ailleurs, sa toute première enquête concernait un jeune garçon, qui victime de brimât avait choisi de mettre un terme à son existence plutôt que de supporter ce déluge de haine gratuite.

« Écoute, je ne veux plus parler de ça. On n'avance pas Rachel, j'ai l'impression de toujours me répéter… » dit-il lasse après qu'elle eut tenté pour contrer les arguments de son ami, de mettre en évidence le fait qu'elle était indispensable à ses confrères et que de ce fait son mari ne pourrait lui prendre son travail. Mais tout ça n'était que de la poudre aux yeux et Frank le savait pour avoir lui-même côtoyer un pervers narcissique. À n'en pas douter, Maxwell, tôt ou tard, lui priverait de la possibilité d'exercer pour se l'accaparer totalement. « - Et pour la énième fois, je vais te répéter qu'il ne m'arrivera rien et de ton côté, tu vas encore me parler de ton mari et de la menace qu'il représente. J'ai compris ! » Il se tue aussitôt réalisant après coup qu'il avait peut-être était un peu trop froid. « -Et si je te promets qu'il ne m'arrivera rien, que jamais tu ne me perdras, tu te sentiras un peu mieux ?! » Une belle promesse qui précéda une initiative dont Rachel se serait bien passé de toute évidence. L'évocation de ses parents la fit frémir et le « non » qu'elle venait presque de crier confirma les craintes de Frank. « -Rachel » commença-t-il alors que cette dernière venait de quitter le fauteuil.« -Ok, je ne dirais rien à tes parents ! » lança-t-il sans conviction. « -Si, c'est ce que tu veux. » Il semblait déçu à présent, tellement qu'il peinait à le cacher, mais soit, si c'est ce que Rachel voulait, il s'y emploierait. « -Je vais me taire et faire comme si je n'avais rien vu. Après, tout ce n'est pas comme s'il avait essayé de te violer. Et puis non, il n'est pas violent, il est juste caractériel. Et quand il portera le premier coup, si ce n'est pas déjà fait, tu te diras que c'était juste un accident. Et puis tu finiras par te dire que ce n'est pas grave, que c'est toi qui l'a cherché… » L'américain semblait parler en connaissance de cause et se rendit compte après coup, qu'il avait à nouveau commit une maladresse. « -Excuse-moi ! Oublie c'est mieux comme ça »

Il ne trouvait d'ailleurs plus le courage de la regarder dans les yeux, mais pouvait-il encore lutter à l'appel de la proximité ? Probablement pas et pour cause, à peine fut-elle assise à ses côtés qu'il posa une main bienveillante sur sa joue avant qu'elle ne se résolve à poser sa tête sur son épaule comme lorsqu'ils étaient adolescents. Frank ferma les yeux et serra la mâchoire. La sentir si près de lui était une vraie torture, tout comme le flot de sentiments qui s'amusaient à réduire son cœur de pierre en miette. Avec elle, il n'était rien de plus qu'un géant de papier. Il devait se reprendre vite et c'est ce qu'il tenta de faire en déviant du sujet initial. « -De toute façon, je ne suis pas un adepte des bonnes excuses. J'ai négligé mon suivi et je t'ai peut-être un peu menti. Je me suis rendu à Camden Town il y a deux-trois jours pour aider un pote dans la merde. J'ai peut-être un peu forcé sur l'épaule, mais ça va la douleur est gérable. Je vais vraiment faire très attention maintenant, promis !» Passé cet aveu, qui attira sur lui les foudres de Rachel, le flic consentit à enlever sa veste puis son t-shirt pour que la pédiatre observe la cicatrice. Il n'y avait rien à signaler par chance. Rachel consentit dès lors à refaire le pansement tout en dispensant quelques conseils à son flic rebelle. « - Ok donc je vais me faire chier pendant encore un mois quoi ? Tu sais que ça n'est pas facile pour moi de rester inactif ! Encore plus avec tout ce qui me tombe sur la tronche. » Il souffla en sentant la compresse sur sa cicatrice. « -Excuse-moi, je ne devrais pas m'énerver. Je déteste être comme ça. Pourtant, j'avais réussi à faire des efforts ces derniers jours. » Par chance, il se calma en croisant le regard de Rachel. Un regard qui l'ébranla malgré tout, tellement qu'il s'en défit très rapidement en enfilant son t-shirt dans la précipitation tout en se demandant s'il devait s'en aller pour la laisser finir sa garde. Le voulait-il vraiment ?! Non certainement pas, mais que pouvait-il faire de plus à présent. Tout semblait avoir été dit.

« - Ouais, je suis fatigué. J'ai conduit presque toute la journée pour aller voir Dylan. » Il poussa un long soupire et attrapa sa veste. « -Je pense que je vais rentrer, c'est préférable. Merci pour le pansement ! » Son regard était fuyant bien sûr et son cœur tel une entrave dont il aimerait se défaire, continuait à le mettre terriblement mal à l'aise. Pour dire vrai, il était complètement perdu « -Bon bah passe une bonne garde alors ! » C'est pourquoi il préféra fuir pour ne rien laissait paraître. Veste en main, il se dirigea vers la porte, hésita l'espace d'une seconde avant d'abaisser la poignée, puis se décida enfin et ouvrir la porte pour quitter le bureau, le regard brillant tant il était en colère après lui.


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Sujet: Re: Au 282, à plus d'une heure du matin   Jeu 22 Aoû - 16:17
Rachel Parker
Londres
Rachel Parker
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AU 282 à plus d'une heure du matin
Rachel & Frank

Rencontre clandestine

Nuit du 6 août 2018 - Great Osmond STreet Hospital

La présence de Frank était apaisante pour Rachel, mais elle avait aussi quelque chose de dérangeant dans le sens où il était aussi têtu qu’elle, et il insistait, faisant fi des mises en garde de son amie. Il s’obstinait à dire qu’il ne lui arriverait rien, mais il ne voulait simplement pas voir le danger. Maxwell Davis était une célébrité, il était riche au-delà du descriptible et pouvait tout se permettre. Ce n’était pas pour rien que sa propre épouse avait peur de lui. Mais le courage de l’inspecteur Turner risquait fort de jouer en sa défaveur un jour, et c’était bien ce qui effrayait la pédiatre. Elle tenait bien trop à lui pour le laisser commettre des imprudences, et il semblait bien décidé malgré tout à aller à l’encontre de ce qu’elle disait. Son cœur se serrait à chacune des paroles du flic. Cela partait d’un bon sentiment, mais l’américaine ne pouvait accepter. Cet homme-là, elle l’aimait, elle l’aimait vraiment, c’était ce qui la faisait tenir désormais, il ne pouvait pas lui arriver malheur. Il était déjà en difficulté par sa faute, elle ne voulait pas être responsable de pire.

-Arrête, tu ne peux pas faire ce genre de promesse, tu ne sais pas de quoi l’avenir est fait, personne ne le sait. En revanche, moi je sais que tu vas à l’encontre de gros ennuis. OK, tu ne veux plus en parler, on n’en parle plus.

La mine légèrement renfrognée, Rachel eut la mauvaise surprise d’entendre Frank évoquer ses parents. Elle n’avait pu retenir une exclamation tant sa terreur de les imaginer apprendre la vérité était intense. Le policier tenta malgré tout d’argumenter, mais il avait certainement pu lire la détresse dans le regard de son amie qui s’était embrumé de larmes.

-Je veux t’entendre me donner ta parole. Je te connais, tu veux toujours faire ce que tu penses être juste, et c’est tout à ton honneur, mais si tu fais ça, tu vas… tu vas les rendre malheureux. Ils ont toujours été si heureux, je ne veux pas gâcher ça. Je compte sur toi.

La déception lisible dans les yeux azur de Frank était tout aussi douloureuse que l’hypothétique réaction des parents Parker. Et égal à lui-même, il n’avait pas pu s’empêcher d’en rajouter une couche. Là, elle était vraiment vexée. Bras croisés, elle soupira.

-Arrête, ne fais pas ça ! Tu es loin, très loin de savoir ce que je vis. Tu es peut-être flic, ton père était peut-être un sale con, mais ça ne veut pas dire que tu sais tout sur tout, alors je ne te permets pas de me psychanalyser et de me mettre dans le même panier que qui que ce soit d’autre.

Il se ravisa aussitôt en présentant ses excuses. Rachel n’osa plus le regarder jusqu’à ce qu’ils évoquent le sujet de son épaule… Dont il n’avait pas tellement pris soin après sa sortie hâtive de l’hôpital. La chirurgienne n’avait pu s’empêcher de le sermonner, le patient n’avait pas l’air de réaliser à quel point sa blessure pouvait être sérieuse.

-On n’a rien sans rien, inspecteur. Si tu ne prends pas soin de ta blessure, tu vas encore plus te faire chier et ce pour un bon bout de temps parce que tu ne pourras plus rien faire. Tes muscles et tes nerfs ont été endommagés, si tu ne leur laisses pas le temps de cicatriser correctement, ils ne pourront plus fonctionner. Trouve-toi des activités moins contraignantes. Je ne sais pas, tu peux aller marcher tranquillement, faire du shopping pour ton appart… Tu devrais même avoir ton bras en écharpe logiquement. Il ne te reste plus que trois semaines, après tu pourras aller nager comme un petit poisson. Un peu de patience, c’est pour la bonne cause.

Le pansement refait, Rachel le regarda à nouveau dans les yeux. Elle pouvait comprendre son énervement de ne pouvoir agir comme il le souhaitait, elle ne le comprenait en effet que trop bien.

-Tu es si courageux, aie le courage d’être patient. Je sais que tu peux le faire. Pense à autre chose.

Se rhabillant, il semblait désormais décidé à partir, cherchant toutes les excuses possibles. A son tour, Rachel laissa paraître une pointe de déception dans son regard. La vérité, c’était qu’elle ne voulait pas qu’il parte, chaque atome de son corps lui hurlait de rester. Frank évoqua Dylan, qu’il avait été voir et par conséquent il avait conduit énormément.

-Comment va-t-il ? s’enquit-elle alors.

Elle regarda son ami reprendre sa veste, le regard étrangement fuyant. Qu’avait-il à se reprocher pour adopter une telle attitude ? Machinalement, Rachel le suivit jusqu’à la porte de son bureau. Plus il s’approchait de la sortie, plus le cœur de la chirurgienne se serrait, à tel point que lorsqu’il avait posé sa main sur la poignée et l’avait actionnée, elle en éprouva une vive douleur. Sa bouche s’ouvrit mais aucun son ne daigna sortir de ses cordes vocales tandis que l’américain franchissait le seuil de la porte. La pédiatre avait littéralement l’impression de s’étouffer, de manquer d’air, et pour cause, son oxygène s’éloignait. Ses mains tremblantes accrochées à la porte, Rachel aurait voulu lui crier d’attendre, de rester, de ne pas partir, de ne pas la quitter, mais aucun fichu son, aucune foutue parole ne voulait accepter de franchir le seuil de ses lèvres. Elle se sentait si mal à présent. Une vilaine impression d’avoir merdé sur toute la ligne ne cessait de tournoyer dans ses pensées. Elle ne trouva même pas la force de refermer la porte et le laissa glisser au sol, les mains sur le visage, éclatant en sanglots. Il partait, et la seule question qui la taraudait était : « quand vais-je le revoir ? ». Pourquoi sa vie avait-elle tourné de la sorte ? Les genoux repliés vers elle et le front appuyé dessus, ses bras recouvraient totalement son visage tandis que ses larmes dévalaient ses joues pour tomber mollement au sol. Au bout de quelques secondes, comme si son inconscient lui avait mis un coup de pied au derrière, Rachel réalisa qu’elle ne pouvait pas rester passive ainsi. Elle voulait qu’il reste ? Il fallait le lui dire. Elle se releva et courut après lui dans le couloir.

-Frank, attends !

Et alors qu’elle arrivait à sa hauteur, elle se jeta dans ses bras et le serra aussi fort qu’elle le pouvait, prenant garde de ne pas toucher à son épaule.

-Je… je… je t’en prie, ne pars pas. J’ai besoin de toi. S’il te plaît…


Un « je t’aime » avait failli sortir, mais elle l’avait retenu de justesse. Elle n’avait pas le droit de lui faire ça. Mais au moins pouvaient-ils profiter de la présence l’un de l’autre ?



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Sujet: Re: Au 282, à plus d'une heure du matin   Sam 24 Aoû - 1:59
Frank Turner
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AU 282 à plus d'une heure du matin
Rachel & Frank

Rencontre clandestine

Nuit du 6 août 2018 - Great Osmond STreet Hospital

Qu'est-ce que le sacrifice si ce n'est l'acte d'amour le plus parfait ! Pour Frank, cela consistait à cacher ses sentiments afin de pouvoir être un bon ami, le meilleur qui plus est. C'était malgré tout, une terrible lutte sans fin, une addiction contre laquelle on lutte chaque jour, sans l'espoir de parvenir à s'en défaire. « Je t'aime Rachel et je crois que je t'aime depuis que nos regards se sont croisés… » Ces paroles ne le quittaient plus à présent, mais si d'aventure, elle lui demandait de laisser tomber, il le ferait, quitte à se briser le cœur. Oui, l'acte d'amour le plus parfait est le sacrifice.

« -L'avenir est incertain pour tout le monde Rachel ! Contente-toi de ce que je viens de te dire pour commencer. Et merci de ne plus en parler dorénavant. » Un sujet polémique en entraînant un autre, ce fut au tour des parents de Rachel d'entrer dans la ronde. La mémoire a tendance à vous jouer des tours parfois et se permet d'omettre certains détails voire de faire disparaître certaines personnes. Par chance, Frank conservait un nombre incalculable de souvenirs de cette famille qu'il aurait aimé avoir si le choix lui eut été donné. Bien sûr à l'époque où cette envie se fit pressente, le mal ayant déjà exercé ses talents sur la famille Turner, choisit le père comme instrument de violence. Les Parker étaient d'une infime gentillesse. La mère douce et avenante ne manquait jamais une occasion de sourire à Frank à chacune de ses visites. Elle appréciait aussi beaucoup Jude avec qui elle partageait de nombreuses conversations. Frank l'ignorait encore à cette époque, mais ces petites visites chez les Parker, sans Victor, étaient une vraie bouffée d'air pour elle, autant que pour Frank qui pouvait encore voir Rachel sans restriction. Mr Parker lui était un roc, une force tranquille plein d'esprit, le genre de figure qu'il est très aisé de transformer en héros et nul doute que c'est ainsi que Rachel voyait son père. Lui-même toujours pourvu d'un sourire à l'encontre de Frank, couvraient les deux femmes de sa vie d'un amour sans failles. Ah ça oui, la famille Parker était parfaite, tellement que l'on rêverait d'en faire partie. « Ils ne doivent rien savoir, ça les anéantirait. Ils idéalisent tellement Maxwell, ils l'adorent, je ne peux pas leur faire voir son vrai visage. » Les paroles de Rachel ne quittaient plus les pensées du flic blessé à l'idée d'imaginer Mr et Mrs Parker idéalisaient cet enfoiré de première. Mais n'était-ce pas logique ?! Après tout le père de Rachel éprouvait énormément de respecter et semblait même affectionner Victor Turner, alors que cet homme était la pire des pourritures. Frank préféra se délestait de ces pensées et du visage de son père qui semblait tel un fantôme venu le hanter, reprendre une place importante dans sa vie après des années de silence radio.

« -Pourquoi tout le monde me demande ce genre de choses en ce moment ?! D'abord Tom, un ami auquel je tiens énormément, me demande de ne pas dire à sa femme qu'il se drogue et qu'il va mal par extension. Maintenant toi, qui me demande de ne rien dire à tes parents. Le plus douloureux dans l'histoire, c'est d'être impuissant et c'est la sensation que je ressens à ce moment. Tes parents n'ont jamais rien su n'est-ce pas ?! Victor a certainement continué à vivre sa vie, sans rien dire à personne. Ton père avait un profond respect pour lui, c'était sûrement réciproque d'ailleurs. Tes parents étaient et demeurent encore des gens bien qui sont entourés de belles enflures. Les Parker sont comme ma famille et l'on ne fait pas souffrir sa famille. Mais j'accepte de me taire, même si ça me fend le cœur. Sache quand même que ça m'emmerde de savoir que des gens géniaux idéalisent un putain d'enfoiré de merde qui ne te mérite pas… » L'avait-il dit ? Avait-il osé prononcer tout haut, ce que d'ordinaire, il gardait pour lui ? De toute évidence oui et malheureusement pour Frank, il était trop tard pour effacer ses dernières paroles. Soit ! La déception se lisait encore dans l'azur de ses yeux, mais il ne pouvait toutefois allait à l'encontre de cette doléances, car il n'était pas seulement question de Rachel, mais aussi de ses parents qui seraient dévastés en apprenant l'union de leur fille avec un pervers narcissique. Ne désespérant pas Frank, se permit malgré tout une dernière audace pour tenter d'ouvrir les yeux à Rachel. Une initiative qui déplut à la demoiselle plus vexée que jamais. « -Sale con ? Je te trouve gentille. Mon père était du même calibre que ton mari. Certes, je suis loin de savoir ce que tu vis, mais toi, tu ne sais pas ce que moi, j'ai vécu, ce que ma mère a vécu. Mais je vais m'abstenir d'aller plus loin, ça n'est pas mon rôle après tout. »

Il présenta à nouveau ses excuses. Le sujet fut de ce fait évacué pour passer à autre chose. Un autre chose que Frank aurait néanmoins préféré contourner, en vain. Il était bon pour un sermon de plus, qu'il avait amplement mérité. « -C'est fou ce que je peux être con parfois…souvent ! Foutu blessure ! Mais je l'ai cherché, je ne peux de ce fait m'en prendre qu'à moi et moi seul. Je vais arrêter d'aller dans les quartiers mal famés de Londres pour jouer les Superman. Là-dessus, je peux faire un effort. » Le pensait-il vraiment ? Cela restait à prouver ! On n'arrête pas un hyperactif comme ça, mais toutefois les arguments de Rachel trouvèrent écho en Frank qui pensa aussitôt à son fils à qui il avait fait la promesse un jour, de lui apprendre les bases du baseball. Une activité qui requiert les bras et plus encore le gauche pour notre Franky qui ne peut se targuer, en temps que lanceur, d'être ambidextre malheureusement. Alors quoi faire ?! Pour l'heure, il était dans le flou, mais peut-être que demain, une nouvelle activité moins dangereuse s'ouvrira à lui. Tenir une guitare par exemple, voir même écrire… Rachel mit un terme aux soins. Et bon dieu qu'elle était douée et ce même pour changer un simple pansement.

Malgré les efforts de chacun pour se prémunir de céder à une quelconque tentation, il était difficile d'échapper à un regard aussi futile soit-il. Sauf que pour eux, deux, un regard n'est jamais futile surtout lorsqu'il se pourvoit d'autant de profondeur. Le danger commençait à atteindre ses limites, des limites qui une fois franchie, signeraient le point de non-retour, c'est pourquoi il fallait invoquer la raison et vite. « -Non pas courageux ! Je suis une tête de mule là est la différence. Mais j'ai atteint mes limites. Il faut que j'arrête de jouer avec le feu ça ne me mènera nulle part. » Il se rhabilla ensuite, bien décidé (en apparences) à mettre les voiles. C'était préférable, au même titre que de faire attention à son épaule. Un constat qui laissait entrevoir une brillante victoire de la raison ce soir. Et alors qu'il achevait de s'habiller, il convoqua la fatigue en guise d'excuse, une fatigue due au trajet pour aller voir Dylan. À l'évocation du cadet de son ami, Rachel ne put s'empêcher de s'enquérir de son état en ne cachant rien de son inquiétude. « -En fait, c'est lui qui a demandé à me voir. Il va mieux. » Il ne voulait pas développer davantage au risque de s'éterniser. Il enfila de ce fait sa veste.« C'est plus simple ! » n'avait-il de cesse de répéter dans un coin de sa tête pour justifier sa fuite. Rachel ne put s'empêcher de le suivre jusqu'à la porte, ce qu'il appréhendait. Et si elle le retenait et si dans son regard intense se dessinait la lueur d'un espoir en essayant de le garder près d'elle. Il serait tout bonnement incapable de lui dire « non », c'était certain. La boule au ventre et le cœur en charpie, il pressa la poignée pour ouvrir la porte et parvint enfin à quitter le bureau.

« Pauvre con ! » Il continua à avancer, il ne pouvait ( ne devait) pas s'arrêter et tant pis si c'était douloureux, n'est-ce pas le principe même du sacrifice ? Le regard brillant, il rejoignit l'ascenseur, mais ne put cependant se défaire de l'odieux doute qui venait de s'emparer de lui. Son cœur lui hurlait de faire demi-tour pour aller retrouver Rachel dans le bureau, alors que sa raison l'exhortait à fuir avant de commettre l'irréparable. Les portes s'ouvrirent dès lors sur lui et avant qu'il ne puisse se résoudre à disparaître à l'intérieur de l'ascenseur, une voix le tira de sa léthargie temporaire. Une voix qu'il rêvait d'entendre encore une fois avant de partir. Intrigué, il tourna le visage vers le couloir et y vit Rachel courir dans sa direction. « -Qu'est-ce qu'il y a ? » Et alors qu'elle arrivait à sa hauteur, sans crier gare, la pédiatre se jeta littéralement dans ses bras pour le serrer tout contre elle. Interdit face à une telle situation, Turner ne sut comment réagir et resta presque droit comme un piquet. Les mots de Rachel étouffaient par des larmes, de la peur et des tremblements achevèrent de le déstabiliser suffisamment pour qu'il abandonne sa fuite. Il ne pouvait faire comme s'il n'avait rien entendu, c'était impossible cette fois.

Il passa donc ses bras autour d'elle pour la serrer en retour, son visage enfouit dans son cou. Il luttait contre lui-même à présent. « -Non… Attends ! » Sa voix tremblait. Il se défit de l'étreinte pour oser croiser son regard. Ça ne dura qu'une infime seconde, mais tout passa à travers ce contact visuel, tout ce qui ne devait être dit par les mots. Et alors que l'ascenseur redescendait, Frank se rua sur Rachel pour lui offrir leur premier baiser. Une fois encore, ce fut bref, mais intense. Il croisa à nouveau son regard, son cœur avait atteint le paroxysme de la folie. « -Pardon… Excuse-moi…je n'aurais pas dû… » furent ses premiers mots, conscient qu'il venait de dépasser une première limite. Pour dire vrai, plus que la culpabilité, c'est la réaction de Rachel qu'il craignait à présent



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Sujet: Re: Au 282, à plus d'une heure du matin   Sam 24 Aoû - 3:24
Rachel Parker
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Rachel & Frank

Rencontre clandestine

Nuit du 6 août 2018 - Great Osmond STreet Hospital

La conversation avait été dure à un moment donné… les propos de Frank avaient été durs à entendre. Elle avait peur, peur pour lui, pourquoi ne voulait-il pas comprendre, pourquoi ne voulait-il pas l’écouter et se montrer raisonnable ? L’inspecteur coupa court à la conversation, renfrognant un peu la pédiatre qui n’aimait pas quand il faisait ça. Peut-être qu’avec un peu de chance, il finirait par entendre raison. Mais connaissant le spécimen, rien n’était moins sûr, et c’était ce qui inquiétait le plus l’américaine : que son compatriote ne se la joue un peu trop tête-brûlée. Il avait déjà pris énormément de risques en frappant Maxwell après s’être introduit par effraction chez lui. Ce que la jolie brune redoutait aussi, quasiment plus que tout, c’était que Frank n’ose en parler aux Parker. Pour Rachel, ses parents étaient les personnes les plus importantes de sa vie, en aucun cas elle ne voulait les décevoir, et elle savait que s’ils apprenaient dans quelle situation elle était, ils auraient le cœur brisé. Frank disait apprécier les parents de son amie, et elle comptait là-dessus pour qu’il taise ce qu’il savait. La pédiatre baissa les yeux vers ses mains en entendant Frank parler.

-Il n’y a que peu de gens comme eux. Je pensais avoir fait le bon choix. Ils n’ont pas à souffrir de mes erreurs. Je suis sure que tu peux comprendre. Moi aussi ça me déplait au plus haut point qu’ils l’adorent sans réellement le connaître, mais j’ai été pareille, alors je sais qu’ils sont à mille lieux d’imaginer celui qu’il est réellement. Laisse couler, Frank, s’il te plait.

Enfin ils parlèrent d’autre chose, une chose bien plus concrète, à savoir la blessure par balle dont il avait écopé lors de cette prise d’otage au collège. L’inspecteur promit de faire un effort de prudence pour le bien de sa récupération, et Rachel en fut ravie, elle esquissa d’ailleurs un sourire en hochant la tête. Elle s’appliqua avec mille et une précautions pour nettoyer et refaire le pansement sur la plaie recousue. C’était un travail d’infirmière dont elle n’avait plus vraiment l’habitude, bien que ce soit facile pour quelqu’un qui était capable d’ouvrir des enfants et des bébés et même faire des transplantations d’organes sur eux.

Soudain, sans qu’elle ne le voit venir, Frank voulut partir, prétextant une fatigue que Rachel lui avait servie sur un plateau. Qu’elle eut de la peine à cette annonce. Son cœur se serrait à chaque pas qu’il faisait en direction de la porte et elle ne pouvait s’empêcher de vouloir le suivre. Mais elle s’était dans un premier temps arrêtée sur le seuil, lui disant au revoir, la gorge serrée, avant d’éclater en sanglots une fois qu’il fut suffisamment loin pour ne plus la voir ni l’entendre. Il était si tard, elle était si épuisée par tout ce flot d’émotions et d’événement, sans compter la fatigue de la journée et des interventions, c’était devenu trop dur de tout retenir. Elle avait besoin de lui, elle le réalisait. Elle ne se sentait bien que lorsqu’il était là, à proximité. Pourquoi était-ce si difficile à avouer ?

Alors, sans réfléchir, le Dr Davis sortit de son bureau en trombe et courut derrière Frank en l’appelant. Et lorsqu’il se retourna, elle se jeta dans ses bras pour le serrer fort contre elle, comme si sa vie en dépendait, prenant garde malgré tout à ne pas amocher son épaule. Cette étreinte était comme une bouffée d’oxygène après avoir eu la tête maintenue sous l’eau. Mais alors, elle entendit la voix de Frank qui semblait protester, alors qu’une seconde avant, il avait passé ses mains autour d’elle. La crainte était lisible dans son regard, la crainte qu’il ne s’enfuit vraiment. Mais alors, sans crier gare, les lèvres de Frank se scellèrent à celles de Rachel. En cet instant, cette poignée de secondes magiques, le temps n’avait plus de prise et semblait s’être arrêté. Malheureusement, les meilleures choses ont toujours une fin, et ce baiser digne d’un conte de fée en eut un également. Alors que leurs regards se croisaient à nouveau, la pédiatre ne put s’empêcher de penser, le cœur serré, que si Maxwell apprenait ça, ils étaient morts tous les deux. Néanmoins, Rachel avait l’impression que son cœur battait à nouveau, que cette douce folie était salutaire. Frank se répandit en excuses et son interlocutrice se mordilla la lèvre avant de baisser la tête quelques secondes. Puis, elle attrapa sa main et sans rien dire, l’entraîna à nouveau dans son bureau. Une fois à l’intérieur, la porte refermée, elle se tourna vers lui. Elle avait mille choses à lui dire, tout s’embrouillait dans sa tête, toutes ses pensées défilaient à mille à l’heure. Elle avait peur, peur que Maxwell apprenne ce qui venait de se passer, mais d’un autre côté elle était heureuse que Frank l’ait embrassée, ce baiser qu’elle attendait depuis vingt ans.

-Frank je… est-ce que tu es tombé sur la tête ? Faire ça dans un couloir… Et tu… tu sais que…

A mesure qu’elle parlait, elle se rapprochait de lui, prenant ses mains dans les siennes, et avant qu’il n’ait pu dire quoi que ce soit, elle s’était hissée sur la pointe des pieds pour l’embrasser à nouveau, faisant fi de la culpabilité et tout autre sentiment autre que l’amour qu’elle lui portait et qu’elle n’arrivait pas à formuler à haute voix.





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Sujet: Re: Au 282, à plus d'une heure du matin   Lun 26 Aoû - 2:42
Frank Turner
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Rencontre clandestine

Nuit du 6 août 2018 - Great Osmond STreet Hospital

Quitter ce bureau fut certainement l'une des décisions les plus dures qui lui fut donné de prendre au cours de ses dernières années. Bien sûr, la fatigue se lisait sur son visage et dans son regard, mais n'en demeurait pas moins une grossière excuse pour se défaire de l'odieuse tentation de se ruer sur elle, de lui dire tout haut ce qu'il pensait tout bas, de l'embrasser à en perdre haleine, de n'être qu'à elle rien qu'à elle et tant pis si ce n'était qu'un moment éphémère… Mais non, c'était une situation trop difficile à gérer, il décida donc de tourner les talons et de quitter les lieux, loin de se douter à quel point Rachel avait besoin de lui, à quel point ce départ lui causer de la peine… Marchant dans le couloir sans grande conviction, le flic se remémorait les derniers instants, une façon pour lui de se rappeler qu'une fois encore, il avait merdé. Il pressa donc le clavier numérique de l'ascenseur et s'écarta, au cas ou quelqu'un passe les portes métalliques une fois ouvertes. Ce qu'il n'avait pas prévu, c'est le retour de Rachel quelques secondes plus tard. Certes, il ne l'avait pas prévu, mais dans son fort intérieur, tapis dans le tréfonds de ses pensées, il se laissait aller à l'imaginer courant dans le couloir pour le retenir. Et c'est exactement ce qui s'est passé. Rachel, quittant son bureau à toute vitesse se précipita sur le flic pour se jeter dans ses bras. Après une ou deux secondes d'hésitation, l'intéressé ne put se résoudre à rester ainsi et passa ses bras autour de la pédiatre. Bon dieu que ce contact fut libérateur.

En une fraction de seconde, il sentit presque tous ses troubles s'envoler pour ne conserver que cette naïve légèreté. Pour rien au monde, il n'aurait voulu échanger sa place avec quiconque. Il était là, à l'endroit exact où il devait être. Il en arrivait presque à regretter d'avoir décidé de mettre les voiles, la fatigue n'ayant plus aucun effet sur lui. Mais ce regard presque réprobateur ne subsista, au contraire, une fois posé sur celui de Rachel, une autre évidence sonna aux oreilles de Frank. Une évidence qui se défit des convenances et des mots. Il en avait besoin, plus que tout et tant pis s'il le regrettait après. Il céda de ce fait à la tentation et se rua sur Rachel pour sceller ses lèvres aux siennes. Une fois encore il se sentit comme défaits de tous ses maux, mais ne put toutefois se résoudre à étirer ce moment magique. La réalité abrupte et sans saveurs venait en effet de le rattraper. Il ne trouva rien de mieux pour se justifier que des excuses « Crétin ! Non mais pauvre crétin, là, c'est le high level de la connerie-là ! » Son regard croisa difficilement celui de Rachel, craignant et le rejet et la gifle (qu'il avait sûrement mérité) Etait-il fou, avait-il donc perdu la raison au point de prendre tous les risques. Le regard de Rachel n'avait cependant rien de réprobateur, au contraire, elle-même semblait aussi perdue que son beau policier.Elle s'était même mordiller la lèvre inférieure, un signe de culpabilité à peine voiler, qui laissait entrevoir que le baiser certes interdit, lui avait plu autant qu'à lui. Sa main se glissa ensuite dans celle du flic pour l'entraîner à nouveau dans le bureau que la pédiatre prit soin de fermer afin de faire face à « son ami » qui n'en menait pas large cette fois.

« -Rachel… » Mais il ne put se résoudre à continuer, car elle le coupa avant. La gorge sèche et la mâchoire serrée, Frank accusait le coup tant en l'observant se rapprocher progressivement de lui. « -Non, je ne suis pas tombé sur la tête… j'en avais envie terriblement envie même» Elle était à présent à sa hauteur, lui hypnotisé par son regard, ne tenta rien, absolument rien pour la remettre « sur le droit chemin » Ses mains dans les siennes, il la vit se hisser sur la pointe des pieds et ferma les yeux lorsque ses lèvres pulpeuses se posèrent avec mille et une douceur sur les siennes. Une fois encore, son corps tout entier fut parcouru par des milliers, peut-être même des millions de frissons. Il posa ses mains sur ses hanches histoire d'être encore plus proche de son corps et commença à donner une impulsion un peu plus passionnée à ce baiser tellement attendu. Peu à peu la douceur les quittaient, laissant place à une passion dont les mégères rêvent en silence tout en lisant leurs livres romantiques. Une passion qui elle n'avait rien de fictive bien au contraire…




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Sujet: Re: Au 282, à plus d'une heure du matin   Lun 26 Aoû - 4:46
Rachel Parker
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AU 282 à plus d'une heure du matin
Rachel & Frank

Rencontre clandestine

Nuit du 6 août 2018 - Great Osmond STreet Hospital

En une micro seconde, Frank avait tout fait valser. Le temps, certes infime, que ce baiser avait duré avait tout remis en cause. Pendant cet éphémère instant de bonheur, plus de doute, plus de peur, plus de culpabilité, tout semblait aller pour le mieux dans le meilleur des mondes. Et pourtant, la réalité était tout autre. Lorsque leurs lèvres durent se séparer, Rachel ressentit une impression de trop peu avant que la culpabilité et la crainte d’être découverte ainsi par un tiers ne l’assaille. Maxwell était déjà tellement jaloux quand il ne se passait rien, alors un baiser ! Sans attendre, elle avait entrainé son ami d’enfance, qui avait déjà été son amour secret à l’époque de leur adolescence, dans son bureau pour se mettre à l’abri d’éventuels témoins. Totalement bouleversée, après voir verrouillé la porte, elle se tourna vers lui, bredouillant tout ce qui lui passait par la tête tout en approchant dangereusement, jusqu’à, à son tour, céder à la tentation d’apposer sa bouche contre la sienne. Un nouveau baiser fut échangé, teinté de passion cette fois, après la douceur que la pédiatre y avait apporté. Elle pouvait sentir les mains chaudes du flic se poser sur ses hanches et son corps fut parcouru de délicieux frissons qu’elle n’avait plus ressentis depuis si longtemps. L’américaine se laissa enivrer par cet exquis baiser interdit pendant encore une bonne minute avant d’enfouir son visage dans le cou de Frank, ses bras l’entourant aussi fort qu’elle pouvait. Son cœur battait si vite et si fort qu’elle aurait presque pu le croire prêt à bondir tout seul hors de sa cage thoracique si elle n’était pas consciente du fait que c’était physiquement impossible.

- Frank… murmura-t-elle à son oreille. Si tu savais…

Elle brûlait de lui dire combien elle l’aimait, combien ses sentiments pour lui la consumait, combien elle voudrait remonter le temps pour retirer de sa vie toutes les erreurs qu’elle avait commises, tous ses mauvais choix, comme se marier avec Maxwell, et avant cela de s’être éloignée de lui au collège, de ne pas avoir avoué avant les sentiments qu’elle avait pour lui. En faisant la rétrospective de sa vie, elle en avait fait des conneries, malgré ce qui ressemblait à une vie bien rangée. Comme quoi, les apparences étaient souvent trompeuses, vraiment. Pourquoi ne pouvait-on pas tout recommencer à zéro ? Les gens normaux le pouvaient, mais ces gens n’avaient pas un tyran narcissique comme Maxwell Davis en guise de mari. Rien que de penser à sa colère s’il venait à apprendre ce qui s’était passé, Rachel eut un frisson d’horreur. Elle se colla un peu plus à Frank pour se sentir rassurée. Il avait ce pouvoir sur elle. Sa simple présence, mais plus encore son contact physique avait quelque chose d’apaisant. Elle se sentait si bien dans ses bras, infiniment bien même, mieux qu’elle ne l’avait jamais été.

- Qu’est-ce qu’on a fait ? Qu’est-ce que…

Elle s’était détachée lentement pour le regarder dans les yeux, et l’azur de ses iris la subjuguait littéralement. Elle était désormais incapable d’ajouter le moindre mot, ses pensées s’embrouillaient et n’avaient ni queue ni tête, tout était flou, sauf la vision de ce visage qu’elle trouvait parfait et dont ses yeux ne pouvaient se défaire. Bouche bée, Rachel avait les yeux qui brillaient, plongés dans ceux de son Frank, son regard traduisait toute l’affection, toute la tendresse, tout l’Amour qu’elle lui portait sans oser le lui dire. Cet interdit était si lourd mais à la fois si doux, le gout de ses lèvres lui manquait déjà. Cependant, elle n’osait plus prendre les devants de l’embrasser à nouveau, de peur qu’il ne réalise que c’était peut-être un peu déplacé. Que pensait-il en cet instant ? Rachel aurait donné cher pour le savoir. Elle était perdue.

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Sujet: Re: Au 282, à plus d'une heure du matin   Mar 27 Aoû - 2:03
Frank Turner
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AU 282 à plus d'une heure du matin
Rachel & Frank

Rencontre clandestine

Nuit du 6 août 2018 - Great Osmond STreet Hospital

Oscar Wilde avait raison ! On ne résiste pas à la Tentation, on y cède. Frank avait pourtant essayé à plusieurs reprises, mais vainement. Son cœur, ô le traître, surplombait sa raison encore et encore, une raison face à laquelle il ne ploierait peut-être jamais le genou. Et comment pouvait-t-il s'y résoudre alors que face à lui se trouvait certainement le grand amour de sa vie ! Doit-on renoncer à l'amour en de telles circonstances ?! Bien sûr, l'on vous dira que le sacrifice est l'ultime preuve d'amour, mais c'est du flanc. On ne se sacrifie pas par amour, on le vit, totalement, pleinement, sincèrement. Ainsi, lorsque son regard croisa une dernière fois celui d'une Rachel suppliante dans ce couloir à priori désert, notre flic ne se posa plus la moindre question et se rua sur la jeune femme pour lui faire savoir à quel point son cœur était éprit. Ce baiser empreint d'éphémère sonna toutefois comme une délivrance brisant la malédiction du malheur qui s'était emparé de lui depuis le départ de San Francisco. Et lorsque son regard croisa à nouveau le sien, il se sentit alors désolé, tout penaud en prenant la culpabilité comme prétexte, mais au fond de lui, le pauvre venait de comprendre que ce baiser signé sa perte. Cependant, il accepta de suivre la belle brune jusque dans son bureau. Cherchant vainement quelques explications à lui fournir. Mais il n'en trouvait pas, Frank Turner était à sec, complètement désemparé autant qu'aurait pu l'être l'ado qu'il n'était plus face à la plus belle fille du lycée. Il ne pouvait cependant nier que ce baiser lui faisait terriblement envie, et qu'il était une démonstration de courage dont il était incapable avant.

Il s'attendait à tout, sauf à ça. Comment pouvait-il se sentir si fort et si faible à la fois en posant son regard sur elle. Elle qui après avoir mis de la distance, se rapprocha à nouveau. Leurs mains se touchèrent, leurs regards s'embrasèrent, cela devenait tellement dangereux tant le contrôle semblait incertain. Frank le géant de papier se laissa prendre par la caresse d'une colombe. Le baiser doux malgré le caractère répréhensible du geste, envoya cependant valser les convenances, les interdits, les peurs pour ne garder que le meilleur. Les mains de Frank trouvèrent refuge sur les hanches de Rachel tandis que la pédiatre laissa sa bouche se perdre dans le cou de son flic tout en continuant à le serrer tout contre elle. Il ferma les yeux en entendant ses murmures puis captura à nouveau sa bouche incapable de s'en défaire et la regarda à nouveau « -Je sais ! » dit-il sans l'ombre d'un doute. Il l'embrassa à nouveau conscient que ce moment n'était pas appelé à durer. Avait-il compris ? Et elle avait compris ce qui lui penser avoir compris ? Son cœur battait avec ardeur consumé par la passion et par tous ses sentiments qui le consumaient lui aussi. Et à son tour, il se rêvait à imaginer ce qu'aurait été sa vie s'il avait pris les bonnes décisions. Cela commençait par le courage dont il avait manqué pour oser dire à cette Rachel adolescente à quel point il était amoureux d'elle. Si seulement il avait revendiqué la paternité de cette invitation au bal. Si seulement son monde n'eut pas été un chaos sans fin dans lequel il peinait à entrevoir la lumière.

Si seulement… Se détachant du passé, Frank laissa la raison prendre le dessus délestant la passion au risque de faire des bêtises. Cependant, il ne put se résoudre à se défaire de cette si douce promiscuité et garda donc Rachel dans ses bras. Une étreinte silencieuse qui dura une bonne minute avant que la demoiselle ne brise le silence en se détachant lentement pour que son regard croise à nouveau celui de son flic. Elle semblait au moins aussi perdue que lui. « -On a fait ce qu'on avait envie de faire, mais c'est mal n'est-ce pas ? » Ses yeux brillaient aussi trahissant l'intensité de ses sentiments à l'égard de celle qu'il considérait difficilement comme une amie à présent. « -Ça serait tellement plus facile si je t'avouais regretter, mais je te mentirais. Et s'il y a une personne à qui je n'ai pas envie de mentir, c'est toi. » Sa main puissance se posa avec une infime douceur sur sa joue. « -Je vais rester ici encore un peu, mais quand je partirais, il sera préférable, je pense, que l'on garde un peu de distance toi et moi. Même si ça me fait chier. Si j'écoutais mon cœur, je resterais avec toi, je t'enlèverai même pour aller je ne sais ou. Je te garderai rien que pour moi… Mais je ne vais pas écouter mon cœur, c'est préférable. Pour une fois, je vais me montrer raisonnable, pour nous deux. » Il lui prit la main et l'entraîna jusqu'au canapé « -Tu veux un câlin ? » demanda-t-il timidement.



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Sujet: Re: Au 282, à plus d'une heure du matin   Mar 27 Aoû - 16:30
Rachel Parker
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Nuit du 6 août 2018 - Great Osmond STreet Hospital

A présent enfermés à l’abri dans le bureau de la chirurgienne, les deux anciens amis n’en menaient pas large suite à ce premier baiser échangé. Loin de pouvoir exorciser cette peur qui la tenaillait, Rachel ne put malgré tout pas résister à sceller à nouveau ses lèvres à celles de son policier préféré. C’était comme si c’était le seul moyen de passer outre ce sentiment de mal être qu’elle avait éprouvé tout le temps où ils avaient été séparés. Si elle n’avait pas si peur, si elle ne culpabilisait pas tant, elle aurait été au summum de la joie. Mais il y avait tout le reste, tout ce qui l’entourait. Pourquoi n’étaient-ils pas seuls au monde ? Au moins, ils étaient seuls dans ce bureau. Ce dernier pouvait-il constituer leur monde en cet instant ? A présent collée tout contre Frank, Rachel peinait à lui dire tout ce qu’elle pensait, les mots ne voulaient pas sortir, comme prisonniers dans sa gorge serrée, mais l’américain l’embrassa à nouveau avant de lui répondre un « je sais ! » assuré. Savait-il vraiment ? Elle, la seule certitude qu’elle avait, c’était de vouloir rester ainsi dans ses bras pour toujours.

Malgré tout, cela n’était pas possible. Il fallait bien se détacher à un moment donné. Lentement, la pédiatre replongea son regard dans celui de son cher Frank pour essayer d’y trouver des réponses. Oui, ils avaient fait ce qu’ils mouraient d’envie de faire depuis si longtemps. Était-ce mal ? Ça ne l’aurait pas été si la conjoncture avait été différente. La jolie brune se sentit rassurée lorsque Frank annonça qu’il ne regrettait pas son geste. Elle non plus elle ne regrettait pas, elle ne voulait pas lui mentir ni même omettre la vérité, mais les mots lui faisaient peur. Elle ferma les yeux au contact de sa main sur sa joue, sentant un frisson lui parcourir l’échine. Lorsqu’elle rouvrit les yeux, les paroles de Frank lui brisèrent le cœur. Il voulait partir, mais pire encore, il voulait mettre de la distance entre eux. Comment pouvait-il seulement y songer ? Complètement abasourdie, incapable de prononcer la moindre parole, elle le laissa la guider vers le canapé. Elle s’assit machinalement à côté de lui, les yeux à nouveau emplis de larmes, le regard posé dans le vide. Frank continua, avouant que si le choix lui était donné, il la garderait pour lui seul, voire même l’enlèverait. Ces paroles étaient à la fois si douces et si amères. Comment supporter encore une fois son absence ? Pourtant, elle savait qu’il avait raison. C’était intenable. Alors, il lui proposa un câlin. En guise de réponse, elle hocha la tête avant de la poser contre son épaule. Elle avait besoin qu’il la prenne dans ses bras, de sentir sa chaleur l’envelopper. Les larmes qui menaçaient depuis quelques minutes dévalèrent silencieusement ses joues alors qu’elle fermait les yeux à nouveau. Sa vie s’apparentait à un véritable cauchemar.

- Serre-moi fort s’il te plait, articula-t-elle entre deux sanglots.

Elle ne voulait pas qu’il parte. Ou plutôt, elle voulait partir avec lui, à l’autre bout du monde, n’importe où, quelque part où personne et surtout pas Maxwell ne les retrouverait. Mais sa raison lui disait que c’était impossible. Rachel avait tellement peur de son mari qu’elle en devenait paranoïaque parfois. Et la simple idée de se dire qu’elle ne pourrait plus voir Frank, déjà qu’elle le voyait trop peu à son goût, était intolérable. Il fallait que le temps s’arrête, absolument, à tout prix.



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Sujet: Re: Au 282, à plus d'une heure du matin   Mer 28 Aoû - 1:29
Frank Turner
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Nuit du 6 août 2018 - Great Osmond STreet Hospital

Ça fait mal, c'est tellement douloureux de se dire que c'est impossible, que ce sentiment de légèreté, de liberté ne peut être ressentit au grand jour. Que l'intimité de ce bureau, sera en cette nuit, leur seul bastion contre le monde extérieur, mais un bastion éphémère malheureusement. Dans le regard de Rachel, un tas d'émotions antagonistes subsistaient, bien que la peur semble toutes les dominer. Il le savait, il venait sûrement de la mettre dans une position délicate en agissant de la sorte, sur un coup de tête. Le cœur du flic, après ce second baiser, plus passionné et plus intense que le premier, battait encore plus que de raison. Malgré tout et malgré les interdits, l'Américain ne pouvait se résoudre à briser trop rapidement cette douce promiscuité. Il en avait besoin, bien plus qu'il ne l'aurait imaginé. Rachel était sa force, avant d'être sa faiblesse. Et si les mots peinaient à quitter les douces lèvres de la pédiatre pour exprimer l'indicible, Frank se permit de jouer les traducteurs en lançant un « Je sais » plus qu'assurer. Mais que savait-il vraiment ? L'essentiel, ou se targuait-il de dire cela pour rassurer Rachel et ne pas l'obliger à dire des choses qu'elle préférait encore garder pour elle ? Pour être que dans le fond, il le « savait » vraiment, mais que lui non plus n'était pas prêt à dévoiler ses sentiments au risque de rendre la situation encore plus problématique qu'elle ne l'était déjà.

« C'est impossible ! » Voilà ce que son odieuse raison n'avait de cesse de lui marteler à mesure qu'il se détachait de Rachel pour à nouveau plonger son regard dans le sien avant de lui faire savoir qu'il ne regrettait pas son geste. Il ne pouvait lui mentir, il lui devait bien ça après tout. Il s'autorisa ensuite une caresse sur sa joue pour la défaire des quelques perles salées qui commençaient à dévaler ce si beau visage qu'il connaissait malgré lui par cœur. Il lui annonça ensuite qu'il allait rester encore un peu, mais qu'après son départ il serait préférable pour eux, de couper pour un temps, le contact. Il le devait à contre cœur certes, mais la sécurité de Rachel prédominait pour le moment. Il ne manqua pas cependant de lui faire savoir à quel point ça l'emmerdait de devoir prendre cette décision et ainsi de céder à la raison plutôt qu'à la passion. Tout ça avant de lui prendre la main et de l'entraîner à nouveau vers le canapé ou après lui avoir demandé une étreinte, il s'exécuta aussitôt et la prit dans ses bras pour la serrer fort contre lui tout en lui caressant les cheveux avec une douceur dont Maxwell était sûrement dépourvu. Le cœur de Frank, par cette douce proximité, continuait à tambouriner contre sa poitrine et nul doute que Rachel devait le ressentir.

« -Tu sais ce que je me dis ? C'est complètement débile, mais je n'arrête pas d'y penser. Je me dis naïvement, que c'est dommage que l'homme ne soit pas capable de remonter le temps. Imagine si c'était possible. On pourrait facilement gommer nos erreurs et recommencer pour ne garder que le meilleur. Je pourrais oser dire que le mot dans le casier, c'était moi. Rien que ça, ça aurait peut-être suffis. Depuis que je t'ai retrouvé, je n'arrête pas d'y penser. Ce n'est qu'un détail, mais j'ai l'impression que cela aurait pu tout changer si ce jour-là j'avais osé dire tout haut que c'était moi l'auteur du mot ! » Il poussa un soupir las tout en continuant à lui caresser les cheveux.



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Sujet: Re: Au 282, à plus d'une heure du matin   Sam 31 Aoû - 1:50
Rachel Parker
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Qu’avaient-ils fait ? Qu’avait-elle fait ? En cédant ainsi à des pulsions primaires, cédant aux sentiments, elle donnait raison à Maxwell. Et c’était sûrement Frank qui allait le plus en pâtir. Rachel le savait et elle culpabilisait. Pourquoi n’avait-elle pas eu la force de le laisser partir ? Pourquoi lui avait-elle couru après ? Pourquoi l’avait-elle laissé l’embrasser et pourquoi lui avait-elle rendu son baiser ? La réponse était simple comme bonjour : elle l’aimait, et ce depuis toujours. Elle avait abandonné tout espoir d’être aimée par lui au lycée, voilà pourquoi elle s’était accordé le droit de sortir avec d’autres garçons et qu’elle s’était autorisée à l’oublier. Mais alors qu’ils s’étaient retrouvés quelques semaines auparavant, se dévoilant l’indicible vérité de leur passé, les sentiments avaient refait surface, plus forts que jamais. Pouvait-elle encore les renier ? Bien évidemment, la réponse était non. C’était trop dur. Elle avait essayé bien sûr, mais son cœur lui faisait mal, bien trop mal pour continuer à lui mentir et se mentir à elle-même. Alors oui, peut-être qu’elle ne valait pas mieux que Maxwell, mais son cœur battait pour un autre que son mari, et cet autre, c’était Frank Turner.

« Je t’aime », trois mots magiques et merveilleux à entendre mais qui, si elle les prononçait, signeraient la perte de Frank, Rachel en était persuadée. Alors, la pédiatre taisait ces mots qui pourtant lui brûlaient les lèvres. Ils n’étaient plus des adolescents mais bel et bien des adultes, et les erreurs qu’elle avait faites, elle devait les assumer. Là, dans ce canapé, blottie contre l’homme qui faisait battre son cœur, la chirurgienne prenait la pleine mesure de la monumentale erreur qu’elle avait faite. La main de Frank qui lui caressait les cheveux dans un mouvement apaisant, la brunette commençait à se sentir mieux. Il fallait qu’elle évite de penser que d’ici peu, le flic s’en irait et qu’après cela, elle ne savait pas quand ils se reverraient. Cette incertitude était pesante et très difficile à vivre. Mais elle ne pouvait se permettre d’exiger quoi que ce soit, il prenait déjà tant de risques pour elle.

Frank reprit la parole. Il était plus courageux qu’elle qui avait peur qu’en ouvrant la bouche, des paroles incontrôlables n’en sortent. Il avait raison, pourquoi personne n’était-il encore capable de remonter le temps ? Il avait doublement raison, s’il lui avait dit que ce mot dans son casier était de lui, la vision de la Rachel adolescente aurait probablement changé, elle aurait enfin osé lui avouer ce qu’elle avait toujours ressenti au lieu de se cacher derrière des shorts de plus en plus courts en espérant qu’il fasse le premier pas. Mais à quoi bon remuer le couteau dans la plaie ?

-Tu te verrais revivre le lycée encore une fois ? demanda-t-elle d’une petite voix à cause de ses sanglots.

A la vérité, elle était prête à endurer cent fois la fac de médecine si c’était pour être heureuse avec lui, plutôt que prisonnière et malheureuse avec Maxwell. Le soupir que Frank poussa était à fendre le cœur. Rachel sentit le sien se serrer encore davantage. C’était tellement douloureux. D’ici peu, il s’en irait. Rien que d’y songer, elle sentait ses larmes revenir. Allait-elle être ainsi toute sa vie, une femme qui avait choisi la mauvaise personne et qui ne pouvait plus revenir en arrière, qui en souffrirait le reste de son existence ? Qu’elle semblait loin, l’époque où elle était heureuse et insouciante, encore loin de s’imaginer qu’elle serait un jour un médecin de renommée mondiale. Comme elle aurait aimé être de nouveau cette adolescente dont le seul souci était de savoir quel film elle irait voir avec son meilleur ami pour qui elle en pinçait secrètement.

-On a fait des erreurs tous les deux, Frank. Ne te blâme pas. J’aurais dû te parler plus tôt. Je n’ai jamais rien dit, j’étais trop timide face à toi. C’est le passé.

Le présent était là, horriblement difficile à vivre. Alors autant savourer ce petit aparté de calme, car nul doute que la tempête arriverait sous peu.



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Sujet: Re: Au 282, à plus d'une heure du matin   Dim 1 Sep - 0:41
Frank Turner
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S'il le pouvait, Frank passerait l'éternité assis dans ce canapé à caresser les cheveux de Rachel. Rien que cela aurait pu suffire à son bonheur. Être là, avec elle, sans rien ni personne autour, juste eux et eux seuls dans cette bulle qui n'appartenait qu'à eux. Mais de tels vœux sont irréalisables dans l'absolu. La scène était parfaite, mais utopique. Il fallait donc s'y faire et profiter de la brièveté de ce moment. Mais Frank préférait ne pas y penser au départ. A quoi pouvait-il donc penser alors ?  À ce qu'il venait de faire dans le couloir, à la vue de tous ? Maxwell était-il capable de mandater quelqu'un pour surveiller Rachel jusqu'à l'intérieur de l'hôpital ? Frank ne le connaissait pas assez pour évaluer son degré de possession, mais à en juger par la peur qu'il inspirait à Rachel, il ne pouvait se permettre de douter. Un doute qui l'amenait cependant à se demander s'il devait continuer à garder ça pour lui. Seul, il ne pouvait rien, c'était évident, mais avec le soutien des parents de Rachel… Non, il ne pouvait songer à leur en parler, pas après ce que lui avait fait promettre la jeune femme. Alors que faire ?! Et si le prochain palier était la violence physique ? Et si l'ami Maxwell décidait de laisser parler sa frustration avec ses poings ? Le cœur de Frank se serra tant il refusait d'y croire. Il avait déjà vécu ça, sa mère aussi. Cette violence irrationnelle, ce besoin de frapper juste pour frapper. Bien sûr, il y avait toujours un prétexte au début, puis cela se banalisait. Frank se revoyait encore à prendre des coups. D'ailleurs, les traces sur son torse et dans son dos parlaient pour lui. Mais même avec vingt ans de plus et de quoi se défendre, le flic continuait à se sentir impuissant face à la violence.

Il lui fallait de l'espoir et tant pis s'il n'était que fictif pour le moment. Alors, il se mit à imaginer ce que serait la vie, leur vie, s'ils avaient pu remonter le temps. Quelle douce rêverie. Frank se revoyait dans le couloir du lycée, bouffé par la masse, plus solitaire que jamais, mais où, dans un élan de courage insoupçonné, il avait trouvé la force d'écrire un petit mot à Rachel. « Voudrais-tu me faire l'honneur d'être ma cavalière ? » Attendant le bon moment, il avait glissé le bout de papier dans le casier. Rachel le sortit de ses pensées nostalgiques. Sa voix tremblait tant l'émotion était forte, trop pour que Frank supporte de la savoir dans cet état. « - Franchement, c'était l'enfer. Les gros bras ne m'ont pas épargné et pour ce qui est de chez moi, tu connais la suite.  Mais si on me donnait la chance de revenir en arrière pour modifier quelques petits trucs, bien sûr que oui, j'accepterais de revivre le lycée encore une fois. Tu sais, c'est difficile de ne pas se blâmer quand on sait que la fille pour qui l'on craquait au lycée, craquait pour vous. D'ailleurs, je n'arrive pas à croire que toi, tu puisses être aussi timide face à moi. Pourquoi ? Tu semblais pourtant si audacieuse, si sûre de toi avec les autres. Et moi, je n'étais rien de plus que le petit intello amateur de poésie, écoutant avidement les cassettes de David Bowie sur son walkman. Rachel ? » Il marqua un silence pour l'obliger à se redresser et le regarder dans les yeux « -Si seulement… Je sais que c'est toi, je l'ai toujours su et c'est tellement évident à présent. Comment ai-je pu passer à côté de ça ? »



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Sujet: Re: Au 282, à plus d'une heure du matin   Dim 1 Sep - 3:12
Rachel Parker
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Nuit du 6 août 2018 - Great Osmond STreet Hospital

L’espoir… Cette notion si éphémère que Rachel avait perdue il y a de cela des années, avant que Frank ne refasse son apparition dans sa vie et ne lui en insuffle à nouveau. L’espoir faisait du bien autant qu’il faisait mal lorsque la désillusion se faisait sentir, présente, poignante et persiffleuse. Le flic avait apporté un peu de douceur et de couleurs dans la vie de la chirurgienne qui était devenue terne et sans éclat. Ils ne faisaient rien de mal, juste se voir, se remémorer le temps passé, il lui avait servi de guide, ils avaient dégusté des pâtisseries… Rien de bien méchant, si l’on omettait les sentiments qui avaient refait surface. Cet homme, elle l’avait toujours aimé, mais elle avait bien vite perdu l’espoir que cet amour ne soit réciproque et pour protéger son cœur, elle avait tenté de passer à autre chose, de s’ouvrir à d’autres perspectives. Avec le recul, Rachel réalisait son erreur, monumentale. Si seulement elle avait su…

Frank parlait alors de remonter le temps. Si seulement, encore. Mais tout un chacun savait que ce prodige était impossible. Il fallait donc assumer les erreurs de sa vie et les conséquences. Et les conséquences étaient désastreuses. Oh bien sûr, vue de l’extérieure, la vie de Rachel-Mary Davis était parfaite, elle avait réussi professionnellement, elle était mariée à un homme riche et célèbre qui faisait la une de tous les magazines sur l’informatique, ses parents étaient fiers d’elles… Seulement personne ne savait la triste vérité. Personne à part Frank, et c’était bien ce qui effrayait Rachel. Elle ne voulait pas lui inspirer de la pitié, et plus encore, elle ne voulait pas qu’il soit en danger à cause d’elle. Avec son esprit chevaleresque, il avait déjà pris des risques.

Le bal du lycée… le fameux mot dans le casier. Comment Rachel avait-elle pu penser qu’il s’agissait de Jason, son petit ami de l’époque ? Ce type qui n’avait rien dans la cervelle à part ses match de basket. En y repensant et maintenant qu’elle savait tout, la pédiatre se trouvait bien bête de n’avoir rien vu. Frank était fou d’elle autant qu’elle était folle de lui, déjà à cette époque. Pourquoi donc n’avait-elle pas faire le premier pas, puisqu’il était trop timide ? Eh bien parce que face à lui, elle perdait toute son assurance, malgré ce qu’elle laissait paraître. Elle avait toujours été bonne comédienne, pour preuve tous les spectacles de fin d’année où elle avait le rôle principal.

-Je suis tellement désolée que tu aies vécu un tel enfer, Frank. Je suis désolée de n’avoir rien vu, de n’avoir pas compris que c’était si grave et de n’avoir du coup rien fait. Tu sais que si j’avais su, je n’aurais jamais laissé faire. Et moi aussi je changerais des choses, si l’opportunité nous était offerte de revenir en arrière.

Elle ne put s’empêcher d’avoir un petit sourire, malgré sa tristesse, en repensant à cette époque où elle avait si peur de lui avouer ses sentiments, chose qu’elle n’avait finalement jamais faite.

- Oui, face à toi je perdais mes moyens, alors je me cachais derrière des conneries, comme cette fois où je voulais t’impressionner en glissant en roller sur la rampe d’escaliers du parc. J’ai voulu te demander un million de fois de sortir avec moi, mais chaque fois, les mots restaient bloqués, et à la place, j’inventais une nouvelle bêtise à faire.

Rachel dût se redresser lorsque Frank prononça son prénom. Elle eut peur qu’il ne veuille « déjà » partir, mais non… C’était plutôt une sorte de déclaration, la plus belle du monde puisqu’elle sortait de sa bouche.

- Oh Frank…

Elle se mordilla la lèvre inférieure. C’était si difficile de résister à la tentation de lui dire ?

- Je me pose la même question… Il est trop tard maintenant. Trop tard pour les regrets. Je ne veux plus qu’on en ait. Ou que toi tu en aies. J’ai l’impression de gâcher ta vie, de te rendre triste alors que c’est la dernière chose que je souhaite. Pour moi c’est trop tard, mais toi, Frank, tu peux encore être heureux. Je t’en prie, sois-le, sois-le pour nous deux.


(c) DΛNDELION
Sujet: Re: Au 282, à plus d'une heure du matin   Mer 4 Sep - 19:01
Frank Turner
Londres
Frank Turner
Messages : 129 Localisation : Hammersmith, une ancienne caserne de pompier Statut : Père d'un petit garçon de 9 ans. En couple avec Rachel Parker
Métier : Flic, à la tête de l'USM (Unité Spéciale des Mineurs)une unité de la police œuvrant pour la protection des mineurs


AU 282 à plus d'une heure du matin
Rachel & Frank

Rencontre clandestine

Nuit du 6 août 2018 - Great Osmond STreet Hospital

« -Je me suis toujours dit que j'étais prêt à tourner la page, mais je crois que cette foutue page ne veut pas se tourner. Bien sûr, j'ai été en colère contre toi. Pendant toutes ces années, je t'en ai voulu, parce que je n'avais que la moitié de l'histoire et j'imagine que c'était plus facile d'être en colère que briser. Cette époque, c'était dingue, de la folie pure, douce et amère. Avant que tout ne devienne « compliqué » il m'arrivait encore de penser à l'avenir. L'être humain est ainsi fait. Il va passer sa vie entière à penser à l'avenir, à faire des projets pour l'avenir, voir même à essayer de le prédire. Comme si savoir à l'avance pouvait amortir le choc. Mais l'avenir change constamment. Il est le lieu de nos plus grandes peurs et de nos espoirs les plus fous. Mais finalement quand il se dévoile enfin, l'avenir n'est jamais comme on l'avait imaginé. Tout ça pour dire que le passé est le passé, qu'il faut se concentrer sur le présent et laissait l'avenir planait sans chercher à l'appréhender. » Oui parfois Frank, à fleur de peau était capable d'émettre des mots dont il peinait à revendiquer la paternité. Pour dire vrai, le flic un peu penseur sur les bords, avait cependant tendance à délester le mélioratif au profit du péjoratif à son égard. Sûrement une façon de se préserver et de continuer à passer pour l'odieux connard qu'il n'était pas. Toujours est-il qu'il était là, à ses côtés et que dans un recoin de sa tête, il espérait encore naïvement un avenir meilleur, sans se douter que la réalité allait bien vite le rattraper en la personne de Rachel qui venait d'adresser un dernier soliloque empreint d'une si grande tristesse alors qu'il était question pour Frank de trouver le bonheur.

« -Parfois l'on croit préserver les gens qu'on aime en travestissant la vérité ou en déployant un nombre incalculable d'efforts pour que le sourire perdure alors qu'intérieurement, nos entrailles sont noyées dans les larmes. Je devrais partir, c'est ce qu'un type censé devrait faire, mais je n'ai jamais été censé et je ne veux pas le devenir maintenant. Je ne veux pas non plus prendre cinq minutes pour réfléchir, c'est une perte de temps puisque je sais ce que je veux et ce que je ne veux pas. Ce que je ne veux pas, c'est de t'entendre dire ça. Ma vie je l'ai gâchée bien avant et jamais ô grand jamais je ne veux t'entendre en porter la responsabilité. Je ne suis pas triste Rachel » Il posa sa main sur son si doux visage avant de réciter des paroles aux combien lourdes de sens à présent. « - If I should stay I would only be in your way So I'll go, but I know I'll think of you every step of the way » Le cœur serré et le regard perdu, il marqua une pause avant de reprendre « - C'est trop dur de citer le reste de la chanson, tout comme c'est trop dur de t'entendre dire que c'est trop tard pour toi.Comment pourrais-je être heureux si tu ne l'es pas Rachel ? C'est tellement cliché de dire ça ou de l'entendre, j'imagine. Je ne peux pas faire ça, désolé, mais là, c'est au-dessus de mes forces. » Abattu, il tentait tant bien que mal de ne pas laisser paraître son émotion, mais le regard brillant et la voix tremblante le trahissait déjà. Alors, il se leva, le cœur lourd, la mâchoire serrée. Il devait partir maintenant tant qu'il le pouvait encore et ce malgré la douleur qu'il ne pourrait exorciser ce soir, qu'en s'enfilant plusieurs verres. « -Je crois que je vais rentrer, c'est préférable. Je… Je ne sais pas quoi dire de plus en fait ! » Il avala bruyamment sa salive. « -Laisse-moi juste…embrasse-moi une dernière fois je t'en prie ! Juste une fois, encore une. »
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Sujet: Re: Au 282, à plus d'une heure du matin   Jeu 5 Sep - 14:22
Rachel Parker
Londres
Rachel Parker
Messages : 133 Localisation : Londres Statut : enfin divorcée, et enfin officiellement en couple avec l'amour de ma vie
Date de naissance : 05/10/1982 Métier : chirurgien pédiatrique et chef de service
Age : 41


AU 282 à plus d'une heure du matin
Rachel & Frank

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Nuit du 6 août 2018 - Great Osmond STreet Hospital

Frank, en bon littéraire qu’il était, savait parler. Il parlait bien quand il voulait et il savait prononcer les paroles justes. Il avait raison et sur toute la ligne. On se plait depuis toujours à imaginer l’avenir, on l’espère le plus agréable possible, on fait tout pour qu’il le soit, mais au final, il est loin d’être aussi idéal que ce que l’on espérait. C’était le cas pour Rachel en tout cas, et pour Frank aussi. La chirurgienne se contenta d’acquiescer, parce qu’il avait raison, le passé appartenait au passé et il fallait désormais se concentrer sur le présent et laisser l’avenir arriver. Mais pour l’américaine, elle ne voyait pour elle aucune éclaircie à l’horizon. Tout ce qu’elle espérait, c’était que la vie de Frank pourrait être plus belle que la sienne ne le serait jamais. Elle l’aimait, elle ne voulait que son bonheur.

Néanmoins, Frank ne l’entendait pas de cette oreille. Elle essayait de lui dire de fuir tant qu’il en était encore temps, si c’était encore possible, mais l’américain ne semblait pas enclin à s’y résoudre. Elle comprenait, même si elle se détestait d’être la cause de probables soucis à venir pour lui. Elle non plus elle ne l’aurait pas abandonné si la situation avait été inversée, mais pourtant elle voulait le préserver, de toutes ses forces c’était ce qu’elle voulait le plus. Il cita alors les paroles d’une chanson que Rachel ne connaissait que trop bien. Ces paroles n’avaient jamais eu plus de sens qu’en ce moment. Cette chanson toute entière pouvait leur être dédiée. Le cœur de la jeune femme se serrait à mesure que les mots sortaient de la bouche de Frank.

- Je suis désolée Frank, murmura-t-elle.

Que pouvait-elle dire de plus ?

Je t’aime Frank, au-delà des mots, et parce que je t’aime, je dois te laisser partir…

- Il faut que tu essaies. Si on doit mettre de la distance entre nous, il faut que tu essaies de m’oublier, d’être heureux malgré cette situation. Tu as un fils, un adorable petit garçon qui t’aime et qui compte sur toi. Fais-le pour lui.

La voix de Rachel était tout aussi tremblante que celle de Frank auparavant. C’était dur de dire ces mots, bien plus difficile que les mots n’auraient pu le dire, mais elle espérait ainsi l’aider à retrouver la raison. Elle se leva à son tour, se retrouvant face à lui. Il disait qu’il allait rentrer. C’était préférable. Le jour n’allait pas tarder à se lever, l’été le soleil apparaissait très tôt, et s’il voulait espérer sortir sans être reconnu, mieux valait le faire tant que la nuit régnait encore en maître. La pédiatre hocha la tête tristement en regardant le sol, mais s’empressa de le regarder à nouveau dans les yeux lorsque l’américain lui formula une demande. Un baiser, un dernier. Jamais Rachel n’aurait eu le cœur de le lui refuser. Ce serait le dernier, il fallait qu’il soit parfait. Sans rien dire, elle fit un pas vers lui ce qui acheva de combler le peu de vide entre eux. Ses yeux arboraient une petite étincelle de joie à l’idée d’échanger à nouveau un baiser avec cet homme qu’elle aimait tant. Alors, sans plus attendre, elle posa délicatement ses lèvres douces contre les siennes pour lui offrir un baiser des plus doux et langoureux qui soient, y mettant tout l’amour qu’elle ressentait pour lui. En cet instant, elle aurait voulu que le temps s’arrête. Mais hélas, aucune magie autre que celle opérée entre eux, ce qui était déjà prodigieux en soit. Le baiser dût prendre fin, malheureusement, et le regard de Rachel avait perdu sa lumière puisqu’il fallait désormais se séparer de Frank. Glissant sa main dans la sienne pour ne pas rompre le contact, elle l’accompagna sur les quelques pas qui les séparaient de la porte. Le moment fatidique était arrivé. Elle déverrouilla ladite porte et l’entrouvrit.

- Au revoir Frank, bredouilla-t-elle d’une petite voix tremblante.

Cette fois, plus question de lui courir après dans le couloir. Plus question de baisers clandestins. Il fallait se montrer raisonnable et agir en adultes, et non en adolescents frustrés. Elle devait le laisser partir, c’était mieux pour tout le monde, mieux pour lui. Elle le regarda donc s’éloigner avant de disparaitre dans l’ascenseur au bout du couloir, puis referma la porte. Il était parti et elle ne savait pas quand elle pourrait le revoir. Peut-être jamais.
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Sujet: Re: Au 282, à plus d'une heure du matin   
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